alexametrics
vendredi 26 avril 2024
Heure de Tunis : 04:54
A la Une
Enseignement : Le temps des réformes a sonné !
12/10/2015 | 20:54
4 min
Enseignement : Le temps des réformes a sonné !

 

Le nombre de jours d’études des élèves a été sérieusement amputé par les sit-in et les grèves successives, à peine 170 jours d’études, ce qui est très loin du quota international qui varie entre 190 et 240 jours. Ces grèves qui ont touché l’année scolaire 2014-2015 et se sont poursuivies jusqu’à l’année courante, ont poussé le ministère de l’Education à prendre la décision de supprimer les semaines bloquées des deux premiers trimestres.

 

Des élèves ont boycotté les cours ce lundi 12 octobre 2015, dans plusieurs lycées, suite à la décision du ministère de l’Education de supprimer la semaine bloquée pendant les deux premiers trimestres de l’année scolaire et la garder au troisième trimestre.

 

Le ministère de l’Education a pris cette décision puisque c’est l’une des mesures correctives confirmées, en attendant l’établissement d’un nouveau système d’évaluation dans le cadre de la réforme de l’éducation et une réponse à la demande des enseignants, surveillants et administratifs dans le processus éducatif depuis de nombreuses années. Cette initiative est également compatible avec les orientations générales des résultats du dialogue national éducatif.

 

La suppression de la semaine bloquée des deux premiers trimestres de l’année scolaire a eu lieu suite à des raisons circonstancielles, dont des vacances éparpillées durant toute cette année, comme Aïd al Idha à titre d’exemple ou encore l’anticipation des examens nationaux, à citer l’examen de baccalauréat qui sera en juin 2016 où les candidats passeront la première session avant le mois de Ramadan.

 

Cette initiative, qui a secoué les lycéens, découle également de raisons structurelles. Celles-ci se résument en la durée limitée allouée à l’éducation, et ce par rapport aux systèmes éducatifs nationaux : 170 jours d’éducation en Tunisie contre une moyenne mondiale allant de 190 à 240 jours.

Les autres raisons : le poids du contrôle continu comparé au temps d’apprentissage, la rupture des enseignants de poursuivre les cours durant une longue période (une moyenne de 5 semaines par trimestre) et leur absence abusée avant et après la semaine bloquée. Et enfin, l’incapacité des enseignants à finir le programme, l’adoption d’un rythme d’enseignement  rapide qui ne prend pas en compte le rythme d’apprentissage de la plupart des élèves et le report des conseils de classes après les vacances privant ainsi les parents des relevés de notes de leurs enfants.

 

Le ministère de l’Education justifie cette mesure par le fait qu’elle permettra aux élèves de bénéficier de jours de cours supplémentaires, de réaliser un équilibre entre l’apprentissage et l’évaluation, permettre aux enseignants d’un temps supplémentaire pour le traitement et le support, outre d’alléger la pression morale qui perturbe les élèves suite à la semaine bloquée, Une mesure qui développera, par ailleurs, une nouvelle culture éducative qui donne de l’importance à la formation loin du stress, et qui donnera aux enseignants une période plus longue pour se préparer aux examens et accorder une plus grande importance à la correction des examens.

 

Selon le ministère, la procédure à suivre consiste à élargir la durée allouée pour réaliser les examens. Cela évitera la réalisation de deux examens dans la même journée, et fera participer les enseignants à l’organisation du calendrier des examens et à organiser les conseils des classes avant les vacances. Une mesure qui donnera la possibilité aux parents d’accéder aux résultats de leurs enfants à temps et qui leur permettra de les aider à surmonter leurs imperfections en temps voulu.

 

D’autre part, le maintien de la semaine bloqué pour le troisième trimestre avec la modification de sa formule actuelle permettra de juger les acquis des élèves selon des critères unifiés et rendra l’évaluation plus objective. Cela développera également, les compétences des enseignants au niveau du choix des sujets d’examens. Ils s’associeront ainsi dans des comités locaux, encadrés par des inspecteurs, ce qui permettra aux services concernés par l’évaluation et les cadres de supervision pédagogique d’améliorer le système d’évaluation.

 

Quant aux procédures, elles consistent en l’organisation d’ateliers de travail en présence d’inspecteurs pour la formulation d’une référence nationale d’évaluation spécifique aux différentes spécialités et pour étudier les points organisationnels et fixer le calendrier d’exécution. Elles consistent également en la création de comités régionaux avec la participation d’enseignants, sous la direction d’inspecteurs pour l’élaboration des examens et la fixation de leurs critères. Il faudrait aussi prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le secret des examens et la préparation logistique exigée.

 

Tant de mesures à mettre sur les rails, qui chambouleront à moyen et à long terme le paysage éducatif en Tunisie. Tout changement n’est pas facile à accepter, mais il est plus que nécessaire, au point où en est l’éducation nationale, de bousculer les choses. Le chantier reste énorme et l’avenir des générations futures reposera sur les réformes qui sont en cours.

 

Emna Soltani

 

12/10/2015 | 20:54
4 min
Suivez-nous

Commentaires (23)

Commenter

Cartésien
| 19-10-2015 12:51
La polémique est déclenchée artificiellement par trois clans à savoir:
Le clan des islamistes radicaux qui sont de nature contre l'éducation "Boukou Hram" veut dire l'enseignement est interdit.
Le deuxième clan qui sont de nature, sensibles à tous changement ou améliorations parce que tout simplement ils ne sont pas au pouvoir à l'instar de Abbou Pétrole, CPR, les ignorants en bas de l'échelle comme ce fut le cas d'un journaliste qui attaquait hier farouchement sur les ondes de radio culture le ministre de l'éducation, sans oublier les les nabaras.
Et le dernier qui se voient ses intérêts personnels frappés en plein c'ur évidement sont les enseignants, ceux que durant toute une année ne comptabilisent que 4 mois de travail

enfin je ne peux dire que bravo à l'actuel ministre de l'éducation à son courage et son professionnalisme.

je dis la vérité
| 14-10-2015 14:20
J'avoue que la concordance des temps, en langue française, est le talon d'Achille, même des Français de "souche".

Ne parlons pas de l'orthographe, qui est la bête noire des écoliers et même des adultes, ayant fait de longues études, en dehors peut-être des spécialistes de la langue française.

Je devine que vous certainement universitaire dans le domaine littéraire, du fait que vous attaquez ma syntaxe.

Le Président Sarkosy, ne s'exprime pas mieux que nous autres les Tunisiens des générations passées. Le Français, pour lui autant que pour nous, est une langue d'adoption.
Tenez, j'avais côtoyé sur les bancs de l'école, puis au Lycée Stéphane Pichon de Bizerte, des Français, nés bien sûr en Tunisie. Mes dictées contenaient moins de fautes que les leurs.

Pendant ces temps-là :

*Une faute grammaticale nous coûtait 4 points.
*Une faute d'orthog. d'usage, 2 points.
*Un accent, une virgule oubliée, 1 point.

Votre compte est bon pour un zéro, avec 3 fautes de grammaire, 3 fautes d'orthographe d'usage et quelques accents oubliés.
Plus.....Nos professeurs de Français nous torturaient avec des dictées longues, tirées d'ouvrages du 19ème siècle et ceci, pendant quatre ans (Brevet élémentaire du premier cycle). Votre père devrait s'en souvenir.....
De même, en dissertation littéraire et philosophique, j'étais bien placé.
J'ai obtenu mon bac. "sciences-ex" en 1966, avec la mention "AB".

J'aurais pu être un bon berger. Mon père était fier de moi.

Mon frère aîné, terminant sa médecine, cette année-là, m'avait apostrophé au bout du fil :
-C'est du bachotage, ton travail !
Quelle vexation......






amal
| 14-10-2015 11:48
que j'ai des uns et des autres, mais pour l'amour du ciel ne faites pas de votre cas ni de celui de votre père une généralité.

Car mes grands-parents étaient instruits et mon père, plus âgé que vous, l'était aussi..donc l'image de cette Tunisie qui voulait que ses enfants ne soient que des bergers, je la réfute car elle est fausse.
Oui, les gens qui vivent loin de toute cité et transport sont parfois obligés de laisser tomber l'école car trop coûteux pour eux...Dieu merci, certains Tunisiens y travaillent, dans l'ombre, pour remédier à ce problème afin que tous les enfants aient la même chance de réussite ( grâce à de jeunes Tunisiens, nés au pays, partis à l'étranger puis revenus pour aider les autres. Je les salue chapeaux bas et que Dieu leur donne force et courage pour continuer..).

Au passage, faites attention à la syntaxe de la langue française. J'ai corrigé vos erreurs dans un premier envoi. Demandez à BN qui le publie pour vous permettre d'en prendre connaissance. Comme, vous chérissez la langue française, autant l'écrire sans fautE ( sans " S " à la fin car c'est sans aucune faute ).

je dis la vérité
| 14-10-2015 10:59
Cher Madame, je ne fais pas l'éloge du colonialisme français. L'Histoire le dira, si l'occupation française a quelque chose de positif ou non.

Vous savez, mon père analphabète, avait tout fait, pour nous envoyer à l'école.
Il nous disait toujours, que si la France n'avait pas colonisé ce pays, mes enfants, vous seriez des bergers...

Si je vous écris ces quelques lignes, c'est grâce à l'éducation massive qu'avait entamée la France, puis par la suite Bourguiba. Je ne crache pas dans la soupe. Des instituteurs français m'avaient appris à lire et à écrire.La preuve....

J'ai 70 ans, "El hamdoullah", pour tout ça. Vous savez la chose la plus atroce, c'est l'analphabétisme...
Nos beys, je suis désolé de le dire, n'avaient rien fait pour ce pays....

mjr
| 14-10-2015 10:40
L'enseignement et la formation professionnelle sont des secteurs strategiques ayant le plus souffert des decennies de dictature et de la periode Troika.Le résultat est la et tout est a reprendre;mais il faut tirer le chapeau
au ministre qui malgré l'immensité de la tache a commencé à réussi à donner une orientation claire concernant les reformes indispensables .
Cependant il manque la volonté politique du regime de mettre le pays sur la voie du savoir.En effet et a titre d'exemple les bibliotheques publiques ont disparu en partie et il n'existe aucune initiative pour l'organisation globale de l'utilisation d'un systéme d'appui audiovisuel pour l'éducation en milieu rural.Plusieurs pays ont une chaine dediée à l'enseignement et aux sciences.Mais avec le niveau de la classe politique(occupée par la politique politicienne) et les problémes auxquels fait face le pays ces questions risquent de ne jamais voir des initiatives pour l'organisation de l'utilisation des médias modernes pour l'éducation .

amal
| 13-10-2015 23:14
" Par contre, le collège Sadiki, fondé en 1875 par Kheireddine Pacha a été le vivier de l'élite de la Tunisie indépendante. C'est ce modèle sadikien d'un enseignement bilingue, ouvert sur les cultures et les civilisations étrangères que reprendra dès 1958 la réforme de l'enseignement initiée par l'écrivain tunisien Mahmoud Messaadi, alors ministre de l'Education nationale, pour unifier l'enseignement tunisien. "

Voilà ce que nos Beys incultes ont fait en 1875, donc avant l'empire du mal.

JE VOUS INVITE A LIRE ZOLA, VICTOR HUGO et les autres du 19é siècle qui vous décrivent l'éducation nationale dans le pays des lumières à cette époque.
Et vous verrez si toutes les couches sociales y avaient droit.

Allez bonne continuation, éducation et sans fautE d'orthographe !

Ridha_E
| 13-10-2015 18:21
J'espère que vous allez bien prendre cette nouvelle contribution qui n'a rien de scientifique mais qui traduit un sentiment sur ce qui se passe dans notre pays.

1-RE-FORMER structurellement oui mais il faut déjà la connaitre la structure existante.
Mon avis : je pense que le ministre (et non le sinistre comme vous le dites) est un professeur et que, à ce titre, il doit quand même connaître un peu la structure existante. C'est pour cela qu'il tente de la réparer.

2-Dans mon troisième commentaire j'ai bien rappelé la grande découverte faite par ce sinistre en évoquant l'école primaire ne figurant pas sur la liste des immobilisations du ministère !
Mon avis : si quiconque se disperse à vouloir reformer tous azimut, il n'arrivera à rien comme le dit le proverbe : celui qui court deux lièvres à la fois revient bredouille. C'est pour cela qu'il s'est attaqué à ce qui correspondrait au collège-lycée.

3-Chouf, c'est facile de faire porter la chapeau à l'autre comme le faisait feu Mohamed MZALI qui faisait porter le problèmes aux enseignants du supérieur !
Mon avis : la situation n'est pas la même. De plus, je n'ai jamais entendu Néji Jalloul dénigrer le moindre enseignant et lui faire porter le chapeau. Il ne cesse de dire qu'ils sont les remparts et le remède pour relever le niveau général et sortir le pays de l'ignorance dans laqelle il est plongé.

4-La Tunisie n'est pas les supposés quartiers chics de Tunis, Sousse et peut etre Sfax !
Mon avis : ce cliché, s'il persiste, il nous emportera tous. Je suis originaire du sud et j'ai suivi mes études à Gafsa comme des centaines de ma génération et nous avons presque tous réussi, chacun selon ses moyens.

5-La Tunisie c'est la rabattement fiscal accordé à l'enfant jusqu'en classe terminal, c'est la Tunisie de la pauvreté !
Mon avis : l'abattement fiscal à mon époque n'existait pas et, pour être honnête, j'ignore comment les choses se passent aujourd'hui.

Pour finir, comme ma famille restée au pays est très nombreuse (mon frère ainé 8 enfants, mon second frères 7 et ma demi-s'ur 7), je n'ai pas eu l'impression qu'il bénéficiait de quoique ce soit puisque j'étais sollicité, parfois.

Ce ne sont là que des avis et non un soutien à quiconque. Je salue juste les efforts que beaucoup de personnes essaient de mettre en place.
Cordialement.

DHEJ
| 13-10-2015 17:39
J'ai entre les mains un manuel arabe de la première année primaire appelé "kitab al qira-a". Ce manuel est édité par le fameux ministère de l'enseignement!


Dans la page 12, je lis à ma grande surprise:

"Mouniron yal-abo tahta achajaraTO"


Fallait-il écrire:

"Mouniron yal-abo that achajaraTI"?


Quand on inculque des erreurs sous les yeux des HAUTS CADRES signataires du livre, je persiste à dire que Néju JALLOU n'est pas L'INGENIEUR METHODE de la RE-FORME!

MDO
| 13-10-2015 14:51
Cette génération est bizarre elle trouve tout le temps nécessaire pour Facebook et compagnie quelque soient les conditions et se plaigne de la suppression de la semaine bloquée car selon leur dire ils n'iront pas suffisamment du temps pour réviser alors que la vraie révision est une tache qui doit être faite au jour le jour pour bien apprendre et non pas tout oublier après l'examen.
Concernant la réforme éducative et étant un ancien élève et en remarquant la dégringolade du niveau de l'enseignement je suggère quelques propositions pour améliorer le niveau éducatif de nos élèves :
* Ajouter un module " culture générale " pour les classes du secondaire qui ne sera pas une matière à enseigner mais qui est sujette à l'examen pour obliger les élèves à ne pas seulement limiter leurs connaissances à celles acquises dans les lycées et ne pas se limiter seulement à leurs spécialités.
* La lecture à part des matières enseignées doit être obligatoire pour la maitrise des langues socles de tout apprentissage.
* Insister sur les dossiers de recherche tout en prenant le soins d'éviter le plagiat .
* Les examens de chaque année doivent comprendre des parties sur les programmes des années précédentes pour ne pas déchirer les cahiers et les ouvrages à la fin de chaque année et perdre ce qu'on a apprit.
* Organiser des campagnes dans les lysées pour la propreté de ces derniers et la rue ou ils se situent ainsi que pour sensibiliser à la sécurité routière.
* Minimiser les coefficients entre les matières pour diminuer la mentalité de " rentabilité des matières" surtout que la spécialisation aujourd'hui nécessite un bonne connaissance des autres spécialités.
* Insister sur les méfaits du tabagisme, les stupéfiants et les MST pour prémunir nos élèves contres ses fléaux.
* Organiser des leçons dans les endroits naturels et les monuments historiques ainsi que des visites aux galeries d'art et encourager les élèves à assister aux pièces théâtrales et autres chef-d''uvre artistiques.
* Restaurer les compétions intra et inter lysées pour encourager les jeunes à améliorer leur culture.
* Organiser des compétions sportives dans les lycées pour découvrir les futurs champions surtout en athlétisme.
En conclusion, le but ultime de l'école doit d'être non pas apprendre mais apprendre à apprendre pour constituer des citoyens avides de savoir et auto éducation tout au long de leur vie ainsi on brise l'équation actuelle à l'origine de tous les maux du pays " Ne pas apprendre que pour avoir un travail et na rien faire si on n'a pas la contrepartie matérielle immédiate "

je dis la vérité
| 13-10-2015 13:14
Le système éducatif tunisien , a connu des hauts et des bas depuis 1958 . Cette année-là, Mahmoud Messadi, alors ministre de l'Education Nationale sous Bourguiba, avait voulu réformer les enseignements, zeitounien et colonial.
Le système éducatif colonial était un « copié-collé », de celui instauré en France (métropole). Les petits Tunisiens scolarisés, s'asseyaient côte à côte, avec les petits Français. Un enseignement classique : Ardoise, plumier, tablier, discipline, et le reste.... Aucune discrimination. . Les instituteurs et les professeurs, traitaient sur le même pied d'égalité tout le monde.
La Tunisie avait connu pendant l'ère coloniale, des élites.Certains élites gouvernent aujourd'hui,ce pays.

Le système zeitounien, était un enseignement essentiellement « coranique », basé sur le « fikh » malékite. Des disciplines « collatérales », telles que celles des mathématiques rudimentaires ou des sciences physiques, n'avaient été introduites que tardivement.
L'Université zeitounième, avait ses limites, et n'attirait plus les jeunes de milieux aisés.Pour acquérir des connaissances utiles pour la vie active, il fallait aller ailleurs.

La Tunisie était parmi les pays décadents, sur le plan du Savoir. Ce pays régenté par des beys analphabètes, s'était métamorphosé avec l'occupation française. La France faisant partie de l'Occident, était au XIXè et début du XXème siècles, un berceau des Sciences et des Idées. Une aubaine, donc, pour les générations tunisiennes à l'aube du XXème siècle....

Messadi, sous l'impulsion de Bourguiba, mit un terme à l'enseignement zeitounien. Il réforma timidement l'enseignement primaire et secondaire, en arabisant un peu plus, surtout dans le primaire, mais rien de plus'.Voulant démocratiser le système éducatif, il ne pouvait ignorer la lourdeur de la tâche.
Les écoliers s'accommodaient avec le bilinguisme en place. La langue arabe était réservée aux humanités, tandis que la langue française avait la part du lion : littérature, mathématiques, sciences de la vie, histoire et géographie (dans le secondaire), etc....
Le raccourcissement du cursus secondaire sur six ans, avait stressé le parcours des lycéens. Les programmes planifiés sur 7 ans, devaient être tassés sur 6 ans'.Mais,le niveau du Baccalauréat des années 60 et 70 était bon'
D'autres réformettes avaient succédé à la réforme de Messaadi-Bourguiba, sur le même tempo. Un peu plus d'arabisation dans le primaire. Le régime de Bourguiba, considéré comme « laïque », subissait des pressions de certains pays arabes. Le bilinguisme était considéré comme un mal et qu'il faudrait s'en débarrasser. Quelles idéologies rétrogrades !
L'Algérie, des années 70, s'engouffrait dans l'arabisation effrénée, avait payé plus tard les pots cassés.

Sous le régime Ben Ali, c'est le grand fiasco. Les politiciens et les didacticiens importèrent des modèles "clé-en main", comme celui de l'approche par les compétences, inadapté pour un pays où le bilinguisme est de règle. Les classes étant surchargées, impossible que ces modèles fonctionnent correctement. C'est l'échec cuisant, surtout avec la dévalorisation voulue du baccalauréat, avec ces 25 %. Il s'en est suivi une catastrophique baisse de niveau tous azimuts.

C'est quoi la baisse du niveau ? Je vous donne les différentes définitions véhiculées, aujourd'hui par l'opinion publique :

*Incapacité de maîtriser comme auparavant la langue française.Fautes d'orthographe flagrantes.Aucun lycéen par exemple, n'est capable d'écrire un paragraphe sans fautes.

*Incapacité de maîtriser les deux langues : Arabe et Français. C'est l'opinion, la plus partagée chez les cadres, aujourd'hui en partance à la retraite. Ces cadres-là- de l'Administration- ont de réelles difficultés de communication avec les jeunes. On leur reproche leur niveau « bas »'.

*Absence de culture générale. Un lycéen est incapable de nommer une capitale d'un pays d'Europe, d'Afrique ou d'Asie. La géographie n'intéresse pas les jeunes. De même pour les faits historiques ou scientifiques, marquants. On se fiche de Hannibal s'il avait traversé les Alpes et pourquoi. Les guerres puniques, c'est quoi ? Qui a inventé la machine à vapeur ? Alors là, vous rigolez ?

*La généralisation de la fraude pendant les examens. C'est hallucinant....Un examen, c'est fait pour tester des connaissances ? Oui'.Cela vous gène, que l'on fraude ?

*Lassitude des enseignants. Eux-mêmes, ils ne maîtrisent pas, la langue dans laquelle ils travaillent et la matière elle-même. Flagrant....

Par quoi, va commencer Monsieur Jalloul , pour démarrer sa réforme ?