L'élu Kamel Ammar, du bloc parlementaire d'Ennahdha à l'ANC a lancé hier mercredi 8 janvier 2014 dans le hall de la Constituante, une insulte à l'encontre des journalistes présents en les qualifiant d’"Espèces de pourriture de médias!".

Cette phrase était loin de passer inaperçue, puisque les journalistes offensés ont tout de suite protesté contre cette insulte qui, de surcroît, était totalement gratuite, et ont exigé des explications et des excuses. Le député en question les a ignorés et s'est empressé de quitter le hall, laissant derrière lui une foule de journalistes en colère.

C'est là qu'est intervenue la vice-présidente de l'ANC, Mehrezia Laâbidi pour présenter des excuses à sa place. Mme Laâbidi a ensuite expliqué le rôle que devrait jouer la société civile et la discipline avec laquelle elle devrait opérer au sein de l'ANC. Faisant l'amalgame entre le rôle des médias et celui de la société civile, et avec un large sourire, Mme Lâabidi a tenté en vain de calmer les journalistes qui continuaient à exiger des excuses claires et publiques du député Kamel Ammar.

Il est utile de rappeler que l'élu d'Ennahdha avait lancé cette insulte suite à un incident survenu au balcon de la Constituante. En effet, lors des votes des candidats de l'ISIE, Faouzia Drissi a été retenue dans la catégorie des représentants des Tunisiens à l'étranger. Une représentante de la société civile, présente au balcon a contesté ce résultat en criant à l'intérieur de l'hémicycle disant que c'était une honte qu'une personne ayant l'expérience d’Alexandra Leila Hovelacque ne soit pas retenue.
Cette intervention avait alors déclenché une polémique à l'ANC.
L'élue Karima Souid a, dans ce contexte, sollicité le président de l'ANC pour qu'il exige des excuses de la part de l'élu d'Ennahdha, envers les journalistes qu'il a dénigrés et insultés.

Notons par ailleurs que ce n’est pas la seule agression de la journée visant des journalistes. Les membres de l’équipe de Nessma ont été agressés le même jour à Kasserine et la chaîne accuse des membres d'Ennahdha et des agents des forces de l'ordre d'être derrière cette agression.