L’institut américain, Pew Research Center, a publié une analyse basée sur un sondage effectué sur 1.000 personnes du 19 avril au 9 mai 2014. Ce sondage montre que les Tunisiens sont moins nombreux en 2014 à penser qu’un système démocratique est préférable aux autres formes de gouvernance. 48% des personnes interrogées soutiennent la mise en place d’un système démocratique contre 63% en 2012.


Dans le même ordre d’idées, le sondage a proposé la question suivante : Pour résoudre les problèmes du pays, nous devons compter sur un gouvernement démocratique ou un leader à poigne ? En 2012, les sondés se sont prononcés à 61% en faveur d’un gouvernement démocratique et à 37% pour un leader à poigne. En 2014, 59% sont en faveur d’un leader à poigne et 38% pour un gouvernement démocratique.
 

Autre enseignement de cette enquête, la démocratie n’est plus une priorité par rapport à d’autres considérations qui sont principalement une économie forte et la stabilité. En effet, 73% des sondés privilégient une économie forte par rapport à 25% qui pensent qu’une bonne démocratie est plus importante. L’écart, en 2012, était beaucoup moins important (59% pour l’économie et 40% pour la démocratie).


Pour ce qui concerne la stabilité, il y a eu un renversement de tendance entre 2012 et 2014. En effet, 55% des sondés en 2012 estimaient qu’il était plus important d’avoir une démocratie même sans stabilité politique et 38% privilégiaient un gouvernement stable même sans démocratie. En 2014, ils sont 62% à mettre en avant la stabilité contre 33% pour une démocratie même instable politiquement.


En ce qui concerne les préoccupations des Tunisiens et ce qu’ils estiment être très important pour le futur de la Tunisie, le classement ne réserve pas de surprise particulière. La préoccupation première est celle de conditions économiques améliorées à 96%. Un système judiciaire juste arrive en deuxième position des préoccupations les plus importantes à 94% des sondés. Ensuite, la nécessité d’élections transparentes est plébiscitée à 92%.
Les Tunisiens semblent également attachés à un certain nombre de droits conquis depuis la révolution : 68% estiment qu’il est important pour le futur de la Tunisie de pouvoir manifester librement, 66% sont pour l’égalité des droits entre l’homme et la femme, 64% pour la liberté de critiquer ouvertement le gouvernement et 63% pour des médias non censurés.