Lors de la perquisition du Palais de Carthage, la commission de lutte contre la corruption est tombée sur une liste des avocats inféodés à Ben Ali et qui se voient attribuer, régulièrement, de grosses affaires d’entreprises publiques.

C’est Ben Ali qui ordonne qu’on donne à tel avocat le dossier de telle grosse affaire et à tel autre avocat le dossier de telle petite affaire.
La liste en question est restée entre les mains de la Commission que préside Abdelfattah Amor qui l’a… gardée pour elle !
La section de Tunis de l’Ordre des avocats, ayant eu vent de cette liste, l’a réclamée afin de prendre les mesures disciplinaires adéquates. Elle estime qu’il s’agit là d’obtention d’avantages indus et d’une entorse à la déontologie. La commission de lutte contre la corruption a, cependant, refusé ce qui a poussé la section de Tunis à porter plainte contre elle. Plainte qu’elle a remportée aujourd’hui, vendredi 12 août 2011, ce qui pousse ainsi la Commission à remettre cette fameuse liste. Selon un spécialiste, même un pourvoi en appel n’annule pas l’exécution, la commission d’Abdelfattah Amor serait obligée de remettre cette liste.

Il y a lieu de s’interroger, maintenant, pourquoi la Commission d’Abdelfattah Amor a-t-elle cherché à garder pour elle cette liste, alors qu’elle était censée jeter toute la lumière sur ce type d’actes et de s’interroger, également, si elle ne nous cache pas d’autres dossiers encore plus importants.
On notera, sur un autre plan, qu’un célèbre avocat, Ezzeddine M’hadhebi, aurait été « invité » dernièrement à présenter sa démission de cette commission. Aucune explication n’a filtré quant aux raisons de ce « limogeage », mais on sait que l’avocat s’est exécuté immédiatement. Affaire qui a été mystérieusement tue…