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De quelle alternance et de quelle parité parle-t-on ?
18/04/2011 | 1
min
De quelle alternance et de quelle parité parle-t-on ?
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Par Leila BACCOUCHE


Après l'annonce du résultat du vote de la Haute instance pour la Réalisation des objectifs de la révolution, de la Réforme politique et de la Transition démocratique, et l'adoption de la parité avec alternance dans les listes électorales, une première mondiale et à nouveau réalisée par ce petit pays qu'est la Tunisie qui fait parler de lui. Nous voici sur le chemin de la régression.
Tout à coup, on réalise que dans certaines régions, les listes risquent d'être annulées à défaut d'un nombre suffisant de femmes pour respecter le principe d'alternance et de parité.

J'aimerais bien qu'on éclaire ma lanterne, quelles sont les régions en question ? Ces femmes ont-elles été consultées? Nul ne sait déjà qui va se présenter. A moins que les partis ayant fait le décompte des femmes qu'ils pourraient proposer se retrouvent en danger!
Et l'on se met à parler d'une révision de l'article en baissant le pourcentage des femmes de 50 à 30%. Y a-t-il une manœuvre pour noyer le poisson ? Chercherait-on à travers cela à faire croire à une révision de certains articles du décret-loi alors qu'en réalité le but ultime est de retoucher l'article 15 qui concerne l'exclusion des personnes ayant occupé des responsabilités au sein du RCD ?
Dans l'allocution prononcée par le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, lors de la première conférence des gouverneurs, ce dernier a proposé l'adoption du principe de la parité au taux de 30% au moins.

Hors de question ! Ne nous voilons pas la face, l'adoption de la parité avec alternance vise à bousculer les mentalités et imposer la femme sur la scène politique tunisienne. Notre société encore à dominante misogyne, l'a parfaitement rappelé au vu des commentaires auxquels nous avons assisté au lendemain de la proclamation du vote. Les associations militant pour la parité ont accueilli avec joie cette nouvelle, même si comme le montrent les résultats des simulations des élections, le pourcentage des femmes élues à l'assemblée constituante risque d'être très faible. Il suffirait, pour que cela se produise, que la majorité des listes n'obtiennent qu'un seul siège et que la tête de liste soit un homme. Je m'interroge alors, pourquoi ce recul ? N'y a-t-il pas d'autres solutions qui conserveraient cette avancée formidable dont a fait preuve la Tunisie en plaçant la femme au centre de la société et en lui donnant des chances égales à celles des hommes de se faire représenter à l'Assemblée constituante ?

Les solutions existent, prenons le temps d'y réfléchir et d'en proposer mais de grâce, mardi 12 Avril nous avons fait la une de plusieurs quotidiens internationaux, alors ne nous ridiculisons pas aux yeux du monde.

Leila Baccouche, Universitaire. (Groupe d’appui à la démocratie paritaire Association Moussawat Wa Tanassof)
18/04/2011 | 1
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