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Tunisie - Il faut immédiatement libérer le cameraman Mourad Mehrezi, selon HRW
02/09/2013 | 1
min

Tunisie - Il faut immédiatement libérer le cameraman Mourad Mehrezi, selon HRW
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Les autorités tunisiennes doivent immédiatement libérer le cameraman d’Astrolabe TV, Mourad Mehrezi, dont l'arrestation pour avoir filmé un jet d’œuf sur le ministre de la Culture est un coup dur pour la liberté des médias, a déclaré Human Rights Watch (HRW), ce lundi 2 septembre 2013 dans un communiqué.

La seule preuve contre M. Mehrezi, accusé d’être complice de l'agression, sont de prétendus aveux, qu'il affirme ne pas avoir signés. Le directeur de sa chaîne de télévision a indiqué qu'il avait une autorisation de filmer. Un cameraman ne devrait pas être poursuivi juste pour avoir filmé une agression.

«L'absence de preuves de complot signifie que M. Mehrezi est effectivement détenu pour avoir fait son travail, c’est-à-dire filmer les événements», a déclaré Joe Stork, agissant en tant que directeur de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. «Les poursuites engagées contre lui sont un mauvais précédent pour la liberté des médias en Tunisie», précise le communiqué.

Selon le même document, HRW a examiné l’intégralité de la vidéo de l'incident filmé par Mehrezi. Elle montre le ministre en train d’être interviewé par un journaliste lorsque Shili s'approche de lui et lui écrase un œuf sur la tempe gauche et le front.

L’organisation rappelle que le bureau du procureur avait indiqué, dans un communiqué daté du 23 août, que Mehrezi et Shili ont avoué qu'ils avaient préparé l'agression ensemble et que Mehrezi le savait à l'avance. Or, Ayoub Gdhemsi, l'un des avocats de la défense de Shili et Mehrezi, a expliqué à Human Rights Watch que, lors d'une visite en prison le 28 août, Mehrezi lui a affirmé avoir refusé de signer la déclaration de la police parce qu'elle contenait de fausses accusations au sujet de sa complicité dans l'agression.

Le maintien en détention de Mehrezi semble violer la loi tunisienne ainsi que le droit international des droits humains. L'article 13 du décret-loi 115-2011, qui réglemente la liberté de la presse en Tunisie, affirme qu’un «journaliste ne peut être tenu pour responsable d’une opinion, idée ou information qu’il aura publiée conformément aux usages et déontologie de la profession ; il ne peut également être tenu pour responsable en raison de ses fonctions que s’il est établi qu’il a violé les dispositions du présent décret-loi». L’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, un traité auquel la Tunisie est un Etat partie, garantit le droit «de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix», tout en permettant une restriction de ce droit seulement lorsque la loi le prévoit et que cela est nécessaire pour protéger la sécurité nationale, l'ordre public, la santé ou la moralité publiques, ou «par respect des droits ou de la réputation d'autrui».

«Si les autorités tunisiennes ne libèrent pas Mehrezi rapidement et n’abandonnent pas les charges retenues contre lui, elles confirmeront que l'espace pour la liberté des médias se rétrécit», a conclu Joe Stork.
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