Les remous syndicaux finiront-ils par menacer la présence de la société Latécoère (fournisseur d’Airbus) en Tunisie ? Le plus grand avionneur français possède deux sites, l’un à Mghira et l’autre à la Charguia. Il emploie 800 personnes et fabrique des câbles équipant les Airbus A 320, A 380, A 319… Latécoère a même élargi ses activités et promis de nouveaux investissements lors de la dernière visite de Nicolas Sarkozy en Tunisie.

Depuis la révolution, les revendications sociales se sont multipliées et la direction a cherché à en satisfaire un maximum avec des augmentations de 20 à 25% en un an.
Mais il se trouve, malgré cela, que les revendications n’ont jamais cessé et il y a carrément des surenchères entre le syndicat de Tunis et celui de Ben Arous (tous les deux UGTT). Quand l’un demande une faveur, l’autre accélère pour en demander davantage juste après.
La dernière grève observée date d’hier, jeudi 26 janvier, avec un arrêt d’une heure du travail et le port du brassard rouge.
Selon nos informations, on aurait décidé à Toulouse de réfléchir à délocaliser certaines pièces (celles de l’A320 notamment) vers le Mexique, d’autant plus que personne n’écoute la direction, ni l’UGTT, le gouvernement, ni le personnel.
En marge de la grève d’hier, un haut responsable de la société s’est réuni avec le personnel pour essayer de les responsabiliser et attirer leur attention sur le danger encouru avec une délocalisation et les pots cassés que vont payer 800 personnes. Réponse de quelques salariés : « C’est Dieu qui octroie les richesses (Errizq âand rabbi). »

La maison-mère à Toulouse devrait annoncer ses décisions dans les prochaines semaines et, si elle opte pour la délocalisation vers le Mexique, celle-ci devrait intervenir avant la fin de cette année.