Une fois est devenue coutume, Khemaïs Ksila, élu d’Ettakatol et Mohamed Bennour, porte-parole du parti dévoilent leurs désaccords en public, cette fois sur les ondes de Shems FM. Les auditeurs et téléspectateurs devront, semble-t-il, s’habituer à cette scène devenue presque systématique, où Khemaïs Ksila, invité dans les médias, se retrouve rappelé à l’ordre par le porte-parole de son parti.

Le différend concernait le malaise perceptible dans lequel se trouve le parti politique depuis qu’il a accepté le projet initialement proposé par Ennahdha. Hier, dimanche 11 décembre 2011, une Assemblée générale s’est tenue, et selon Khemaïs Ksila, celle-ci n’a pas répondu aux inquiétudes d’un nombre grandissant de militants. Il existerait, selon ses dires, une absence de communication efficace entre les dirigeants du parti et sa base.

De nombreux adhérents ou responsables locaux du parti trouvent aujourd’hui de plus en plus de difficultés à répondre aux interrogations de leurs électeurs et militants. Beaucoup jugent que le discours du parti n’est pas convaincant et, s’ils avaient accepté le principe d’un gouvernement d’intérêt national, l’alliance d’Ettakatol avec Ennahdha sur le projet d’organisation des pouvoirs, y compris sur des points délicats, demeure pour eux incompréhensible. La stratégie politique de Mustapha Ben Jaâfar échappe ainsi aux observateurs, si ce n’est une prise de position populiste voire pour les plus critiques, opportuniste, intéressée et sans principes réels.
D’autres attendront de connaître la politique d’Ettakatol après la formation du nouveau gouvernement et lorsque les débats sur les articles de la Constitution débuteront, et préfèreront juger sur les actes.

Pour se défendre, le parti accuse l’opposition de mener une politique de dénigrement à son encontre et pointe du doigt le PDP, précisément. Notons que cette guerre fratricide entre Ettakatol et le PDP ne date pas des élections, et que les maux de l’un semblent toujours provenir des attaques de l’autre.