Lors de la conférence de presse de « AfekTounes », tenue dimanche 9 octobre 2011, dans la Médina de Sfax, le parti a présenté son programme, en faveur d’un régime parlementaire dualiste, garantissant la séparation des pouvoirs.



Cette conférence a été organisée dans le café « BabDiwan », au cœur de la Médina, un lieu visiblement choisi pour son cadre traditionnel et intimiste, dans une ambiance de thé à la menthe et de mergoums (tapis traditionnels). Pour accéder au lieu de la conférence, de nombreuses banderoles, aux couleurs du parti, indiquaient le chemin à travers la Médina.
Le meeting, inauguré par Chokri Yaich, coordinateur général du bureau et président de la liste de Sfax 2, a été ouvert par une présentation des nombreux problèmes rencontrés par la ville de Sfax durant l’ancien régime, notamment ceux relatifs à l’infrastructure, au chômage, à la pollution et à la faible présence des investisseurs étrangers. A travers ce programme, qui met l’accent sur les inégalités locales et régionales, le parti a voulu se rapprocher davantage des citoyens de la ville de Sfax en leur présentant des solutions sur mesure.
Abdelmajid Zahaf, président de la liste de Sfax 1, au sein du parti, a tenu à appeler les habitants de la région à s’exprimer sur les préoccupations des citoyens dans le but de soutenir les efforts de « AfekTounes » en matière de collecte d’informations.



Lors de cette conférence, Yassine Ibrahim, ancien ministre du Transport et de l’Equipement et actuellement directeur exécutif de « AfekTounes » (on l'a présenté comme secrétaire général, mais il ne l'est pas puisque c'est Mustapha Mezghanni qui occupe ce poste), a présenté l’approche du parti quant au régime politique à adopter suite aux élections de l’Assemblée constituante. Selon Yassine Ibrahim, « les Tunisiens ne souhaiteraient pas voir se reproduire un régime présidentiel semblable à celui qui les a persécutés pendant des années », un régime parlementaire absolu serait également, selon lui, dangereux pour la Tunisie actuelle.
« AfekTounes » opterait donc en faveur d’un régime parlementaire dualiste, meilleure solution selon le parti, pour éviter de sombrer de nouveau dans le despotisme et la dictature.
« Le principe de séparation des pouvoirs, repose sur le contrôle que les pouvoirs exercent les uns sur les autres. Il faut donc éviter qu’un pouvoir, quel qu’il soit, n’échappe aux mécanismes de contrôle exercé par le peuple souverain ».
Le programme met également l’accent sur une justice indépendante et équitable. Selon « AfekTounes », «la justice est un pouvoir indépendant, garant des libertés individuelles et soumis uniquement à la loi ». «AfekTounes » pense également que « le pouvoir judiciaire ne saurait se passer d’un contrôle citoyen ».

Evoquant l'approche du parti en matière de développement régional, M. Ibrahim s'est prononcé en faveur de la consécration de la démocratie locale à travers l'élection des conseils régionaux et locaux. Le parti projette, dans ce sens, d’ouvrir des bureaux dans l’ensemble de la Tunisie.
Houda Chérif, membre de la liste, s’est prononcée, lors de cette rencontre, sur les raisons de l’annulation du lancement de la campagne électorale du parti dans la circonscription de Sfax, prévue dimanche dernier.
Cette campagne a, en effet, fait l’objet de tentatives de sabotage par un autre parti (aucune déclaration n’a été faite concernant l’identité de ce dernier), incitant les citoyens à boycotter les meetings organisés par « AfekTounes », qui compterait parmi ses membres « d’anciennes personnalités du RCD dissous ».
Dans le cadre de sa campagne électorale pour le gouvernorat de Sfax, le parti projette de se déplacer dans la ville de Jbeniana (à 35 km de Sfax). Une ville à la situation assez délicate et actuellement tumultueuse, « ce qu’aucun autre parti n’a fait pour l’instant ».

Yassine Ibrahim a également tenu à corriger l’idée selon laquelle le parti de « AfekTounes » serait un parti « riche » doté de grands moyens financiers. Cette idée serait expliquée, selon lui, par le modernisme dont fait preuve le parti dans son organisation et sa campagne. Il affirme également : « Notre programme vise également à remédier à la crise de confiance des citoyens tunisiens dans le gouvernement actuel mais également dans les partis politiques. Le gouvernement, prochainement nommé par la future Assemblée constituante, aura la charge de rétablir cette confiance. »

Meeting Afek Tounes à Sfax, 9 octobre 2011