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Des progressions à 2 chiffres pour la Banque de Tunisie malgré la conjoncture
27/04/2017 | 19:59
5 min
Des progressions à 2 chiffres pour la Banque de Tunisie malgré la conjoncture

 

Des résultats au vert et des progressions à 2 chiffres malgré une conjoncture nationale morose. C’est ce qui ressort globalement de l’Assemblée générale ordinaire de la Banque de Tunisie (BT) pour l’exercice 2016, tenue ce jeudi 27 avril 2017, sous la présidence de Michel Lucas, président du Conseil d’administration, et Mohamed Habib Ben Saâd, directeur général de la banque.

De quoi ravir les actionnaires, qui auront droit, cette année, à un dividende net de 0,360 dinar par action (contre 0,300 dinar un an auparavant), à encaisser à partir du 5 mai 2017.

 

 

La BT a amélioré son résultat net de 12,2%, s’établissant à 101,36 millions de dinars (MD) en 2016 contre 90,32 MD en 2015. La banque a enregistré, pour l’exercice 2016, une amélioration de son Produit Net Bancaire (PNB) de 10,6%, passant de 213 MD à 235,53 MD. Les dépôts ont augmenté de 6,6%, se situant à 3.153,15 MD alors que les crédits nets à la clientèle ont évolué de 7%, atteignant 3.652,15 MD.

Le coefficient d’exploitation a été réduit de 0,8 point en 2016 à 32,9% pour une productivité globale (Frais généraux/R.B.E) de 44,5%.

Concernant le résultat consolidé, le groupe Banque de Tunisie, composé de 15 sociétés, a réalisé un PNB consolidé en hausse de 12,75% passant de 213,65 MD à 240,90 MD et un résultat net consolidé en augmentation de 14,56% évoluant de 92,38 MD à 105,84 MD. Dans ce cadre M. Ben Saâd a précisé que toutes les sociétés du groupe sont bénéficiaires.

 

Mohamed Habib Ben Saâd a précisé qu’au niveau de l’environnement juridique, il y a eu une grande évolution avec la promulgation de la loi régissant la BCT ainsi que la nouvelle loi bancaire qui a apporté beaucoup de modifications dans le fonctionnement des banques, notamment au niveau de la gouvernance avec la séparation entre les fonctions de président du Conseil d’administration et DG.

Autre bouleversement qui a un effet important sur les comptes de la banque à partir de cette année : le Fonds national des déposants qui sera notamment financé par un apport des banques de la place avec une participation de 0,3% du total des dépôts et qui a coûté à la banque 9 MD en 2017. Une mesure qui coûtera au secteur bancaire de 180 à 200 MD par an. Une nouvelle charge qui va peser sur la rentabilité des banques à partir de 2017.

Autre nouveauté, la contribution exceptionnelle de 7,5% au titre de 2017. Elle a coûté à la banque 8,89 MD.

 

Pour leur part, les commissaires aux comptes ont relevé dans leur rapport que la banque a fait l’objet d’un contrôle social couvrant les exercices 2011 à 2013, qui a conclu à un complément de cotisations de 6,95 MD, et qu’elle conteste. En 2015, la banque a accepté une partie de la taxation, soit un montant de 465.000 et a intenté une action en justice pour contester le reliquat des cotisations, soit un montant de 6,486. L’affaire suit toujours son cours.

 

Investissant le podium, le célèbre actionnaire Mustapha Chouaïeb a réclamé la présentation de la structure détaillée de l’actionnariat. Il s’est demandé pourquoi la banque ne rachète pas ses actions dans la limite permise par la loi pour préserver le prix de l’action de la baisse. Il s’est interrogé sur les raisons de la hausse des jetons de présence. Il a estimé qu’un dividende de 0,300 dinar n’était pas suffisant.

Moncef Oughlani a estimé que les provisions pour risque et charges faites par la banque sont insuffisantes dans la conjoncture économique actuelle du pays. Il s’est demandé quand la banque pourrait régulariser sa situation vis-à-vis des participations croisées avec les entreprises filiales et concernant la cession des participations dans les activités hors bancaires, selon les exigences de la BCT.

Comme à l’accoutumé, le président de l’Association des actionnaires minoritaires "ADAM", Khaled Ahres, a réclamé la création d’un Club Espace pour les petits actionnaires. Il a aussi réclamé que les petits porteurs aient deux sièges au Conseil d’administration ayant plus de 50% du capital et qu’ils puissent élire leurs candidats.

Mohamed Moncef Mard a salué les résultats de la banque et les chiffres en progression. Il fait remarquer cependant, qu’alors que les dépôts et le recours à l’extérieur ont augmenté sensiblement, les engagements n’ont augmenté proportionnellement, estime-t-il. En outre, il considère que la banque est surcapitalisée et que l’exploitation ne génère pas une profitabilité suffisante.

 

En réponse, M. Ben Saâd a souligné que la BT a été toujours en retard en termes de dépôts : ses dépôts couvrent 85% de ses engagements. C’est pour cela que la banque continue à faire des efforts pour attirer de nouveaux clients, notamment à travers l’ouverture de nouvelles agences. Concernant les ressources reçues par la BEI, il explique que leur avantage c’est la stabilité et qu’elles sont accordées sur 8 ans. Mais elles sont plus chères que les ressources locales, notamment à cause de la commission des risques de charges de 4%. Ainsi, le taux d’intérêt de ce genre de prêt dépasse les 7,75%.

Concernant la rentabilité du capital, il a admis que le niveau des ressources propres de la banque est élevé et que le ratio de solvabilité dépasse les 15% loin des 10% exigés. Il a précisé que justement le Conseil d’administration est en train d’étudier ce sujet pour une meilleure utilisation de ces fonds propres.

 

S’agissant du montant du dividende jugé insuffisant par certains actionnaires, il a indiqué que le montant des dividendes a augmenté de 20% alors que le bénéfice a seulement augmenté de 12%.

En réponse à Mustapha Chouaïeb, le DG a précisé que le rendement de l’action est supérieur à 9%, malgré le fait que le prix unitaire ait baissé, alors que la capitalisation de la banque a augmenté. Il a affirmé que soutenir le cours de la bourse est quasiment impossible et que les rares tentatives ont conduit à l‘effet inverse.

Répondant à une question sur la qualité de service dans les agences, il a annoncé la mise en place de chargés de clientèles dans la majorité des agences.

Concernant la hausse des jetons de présence, il a noté que ce montant n’a pas été révisé depuis 2009, alors que le dividende a augmenté en 2016 de 20% et que les jetons ne sont plus imposables aujourd’hui.

 

En réponse à la demande collective formulée par les actionnaires pour l’augmentation du dividende, Mohamed Habib Ben Saâd a annoncé l’augmentation du dividende distribué de 10 MD et qui passe à un montant de 64 MD (360 millimes par action), contre 45 MD en 2015 (300 millimes par action).

 

La BT table en 2017 sur la progression de son PNB de 10,69%, grâce à la hausse des produits d’exploitation bancaire de 10, 61%. Elle espère dégager en 2016 un résultat brut d’exploitation en augmentation de 10,16%. En parallèle, la banque a pour objectif de développer son réseau avec l’ouverture de 7 agences supplémentaires. Le nombre total des agences passerait, donc, fin 2017 à 129 agences contre 112 agences en 2016.

 

 

Imen NOUIRA

27/04/2017 | 19:59
5 min
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Commentaires (2)

Commenter

lagon
| 28-04-2017 17:16
oui mais sur le dos des entreprises et des petits épargnants. Normal la BT,comme les autres banques d'ailleurs, facture à ses clients tout " ce qui bouge" une vraie arnaque. Oui Amine vous avez raison ce sont les 3 secteurs qui ont progressé le plus depuis cette révolution de la brouette auxquels il faudra ajouter le "portefeuille" des Nahdaouis.

amine
| 28-04-2017 08:14
Durant les 6 dernieres années de crise, trois secteurs ont fleuris: les xxxxx des concessionnaires autos, les banques et les contrebandiers!