Le tourisme représente la deuxième source économique de la Tunisie et l’Etat a donné beaucoup d’intérêt à son développement pour qu’il soit, à long terme bénéfique pour le pays et le citoyen.
L’industrie touristique s’est diversifiée et a connu une expansion notable par le biais de développement de différents produits (affaires, golf, thalasso, culture…) et on est en train actuellement d’explorer une nouvelle niche, celle du tourisme rural.
Le projet IRZOD (Innovation Rurale en Zones Difficiles) développé dans la région de Béni Kheddache au gouvernorat de Médenine est le premier mis en œuvre dans le cadre d’un programme expérimental de développement durable. Il s’agit, en effet, d’un projet d’hébergement chez l’habitant pour un tourisme rural solidaire et intégré.
La zone du projet comporte 13 sous-délégations (imada) dont 12 en milieu rural caractérisés par un relief dominé par une chaine montagneuse de Matmata, drainée par deux réseaux hydrographiques : artère du réseau EDHAHER et artère du réseau DJEFARA
Ce projet a pour objectif de constituer une opération pilote de développement rural intégré en Tunisie, permettant d’éviter l’exode des populations, notamment les jeunes. Il s’agit aussi d’apporter une économie complémentaire, de protéger l’environnement et le patrimoine et de respecter les personnes et leur culture. Ce projet permet également d’expérimenter de nouvelles formes de développement local dans une zone difficile.
L’objectif final du Projet IRZOD est bien l’émergence de nouvelles activités, initiées et gérées par les familles de Béni Kheddache leur permettant ainsi d’améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie.
Le projet a été élaboré par quatre institutions que sont l’Institut des Régions Arides de Médenine (IRA), l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier, le Groupe Action locale LEADER 34 (animé et géré par le Conseil Général de l’Hérault en France) et l’Association pour le Développement Durable de Béni Kheddache.
Les actions de recherche-développement réalisées par l’IRA dans le cadre du projet IRZOD visent la fourniture d’analyse scientifique sur le développement rurale durable pour une population vivant dans un contexte difficile.

La maîtrise d’œuvre locale du projet a été confiée à l’Association pour le Développement Durable de Béni Kheddache (ADD) et au Comité Local d’Animation et de Réalisation (CLAR) ainsi que la gestion financière est assurée par l’ADD. Le coût moyen d’une maison d’hôte est estimé de 12 000€ (incluant études, architectes, construction, aménagement), soit 21.500 dinars.
Le projet, en voie d’exécution, suit un nombre de phases lancées depuis 2002 et s’achèvera en 2010. Les phases déjà élaborées englobent des études d’identification, des études de faisabilité et expérimentations et une mise en œuvre des premières opérations.
La stratégie générale d’IRZOD est fondée sur quatre axes portés sur le tourisme patrimonial, l’artisanat, produits locaux et la gestion intégrée de l’eau.
Le tourisme patrimonial est un axe fédérateur pour l’ensemble du projet. Il s’agit d’améliorer d’une façon significative le potentiel touristique de la zone de Béni Khaddech et d’inscrire le territoire comme une destination touristique de découvertes culturelle et patrimonial. Ceci se réalise par la mise en place de panneaux directifs indiquant les équipements disponibles dans le circuit touristique IRZOD, la création des nouvelles activités touristiques, restauration et aménagement du Ksar et des Ghorfas, la création de maisons d’hôtes et la mise en place des instruments de promotion touristique.
Il s’agit pour le deuxième axe de promouvoir le potentiel artisanal de la zone (produits spécifiques, savoir-faire locaux, initiatives existantes) et notamment l’activité de tissage présente sur le territoire mais insuffisamment développée. La stratégie dans cet axe vise à partir de plusieurs actions et à appuyer l’émergence de l’artisanat de tissage comme une activité économique. Le projet vise également à créer des manifestations cultuelles et artisanales.
Le dernier axe portant sur les produits locaux concerne essentiellement les produits spécifiques de la zone. En effet, la région offre un large panel de produits agricoles (huile d’olive, figues sèches, miel, plantes médicinales…). L’objectif d’un tel axe est de développer une unité de transformation de lait de chèvres et une unité de séchage et conditionnement des figues. En outre, elle permet la valorisation des plantes aromatiques et médicinales.
Concernant la gestion intégrée de l’eau, le projet a prévu la mise en valeur du développement durable de la zone de Ksar Hallouf (travaux d’aménagement de la palmeraie située au pied du Ksar Hallouf).