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Conect : La diplomatie économique, vecteur de croissance
14/09/2017 | 23:08
4 min
Conect : La diplomatie économique, vecteur de croissance

 

"La diplomatie économique : réalité et perspectives" a été, ce jeudi 14 septembre 2017, l’objet d’un déjeuner-débat à l’hôtel Concorde aux Berges du Lac, organisé par la Conect international, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères. L'objectif étant d’initier une réflexion nationale sur la stratégie ainsi qu’une vision en matière de diplomatie économique.

 

Ouvrant le débat, la présidente Conect International, Monia Essaidi, a affirmé que l’essor de la Tunisie ne peut se faire sans le renforcement de la diplomatie économique. Ainsi, ce débat est une occasion d’identifier les pistes d’élaboration d’un plan d’action à court et moyen terme et de définir les actions à entreprendre et à suivre dans l’immédiat. Pour elle, les défis sont importants mais les perspectives prometteuses.

Le président de la Conect Tarek Cherif s’est réjoui, quant à lui, de la création de deux secrétariats d’Etat l’un dédié à la diplomatie économique et l’autre au Commerce extérieur, deux entités que la Conect avait réclamé depuis belle lurette, selon ses dires. Il a rappelé que la Tunisie jouit d’une notoriété, une marque d’estime, notamment sur le continent africain. « Il faut en profiter pour étendre nos marchés, afin de créer de l’emploi et de la richesse », a-t-il relevé.

Il estime qu’il est nécessaire de s’inspirer des réussites et de pister toutes les idées qui peuvent faire évoluer notre économie et nos exportations. Il a souligné, aussi, l’importance d’internationaliser les entreprises tunisiennes.

 

La Conect a invité plusieurs panélistes, diplomates de carrière, qu’ils soient en poste actuellement ou pas.

L’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaïs, a indiqué que la diplomatie économique fait partie des 14 priorités fixées par l’actuel ministre, Khemaïes Jhinaoui, l’objectif étant d’entamer une nouvelle ère de coopération gagnant-gagnant avec les pays africains. Avec l’adoption du plan Afrique, 2017 a été un tournant avec l’ouverture de 2 ambassades et de 5 représentations commerciales sur le continent, a-t-il rappelé. Il pense que la création d’un Institut africain est fondamentale afin qu’on puisse mettre en place des études stratégiques et de prospection, renforcer la coopération scientifique ainsi que les échanges culturels.

Le président de l’Association tunisienne des anciens ambassadeurs et consuls généraux, Tahar Sioud, a noté l’émergence d’institutions régionales et la constitution de blocs économiques, dont il faudra tenir compte. Pour lui, la Tunisie doit déployer son réseau dans le monde entier puis l’utiliser pour promouvoir la marque Tunisie, accompagner les entreprises tunisiennes à l’export, tisser des liens entre les entreprises tunisiennes et étrangères et encourager les entreprises étrangères à s’implanter en Tunisie.

Afifa Mallah, ancienne ambassadrice à Amman, a évoqué les efforts colossaux des ambassades face à des moyens très limités. Pour elle, il faudra renforcer les représentations avec des moyens humains et financiers pour réussir le pari qu’on veut entreprendre.

Partageant son expérience, Karim Aouij, vice-président de la Conect International, a affirmé que son entreprise a complétement changé depuis qu’il s’est orienté vers l’Afrique, son chiffre d’affaires s’étant multiplié. Pour lui, il n’y a pas d’actions coordonnées en Afrique.

 

Plusieurs intervenants ont voulu soit poser des questions, soit réagir. Le président de directoire de l’Amen Bank, Ahmed El Karm a proposé, ainsi, d’envoyer les chômeurs tunisiens qui le désirent pour ouvrir des projets en Afrique, en usant d’une partie du financement de la BTS, de quoi créer une diaspora dans ces pays.

La PDG de la Cotunace Souheila Chabchoub a tenu à souligner que le rendement des ambassades tunisiennes à l’étranger est très modeste, que le manque de moyens n’explique pas tout !

Un membre de la Conect a noté qu’il faudra se focaliser sur des pays ou sur des régions et qu’il faudra appuyer les stratégies avec une présence bancaire et aérienne.

Tarek Cherif s’est interrogé s’il y avait une volonté politique pour déplacer les lignes rouges, notamment en matière de logistique, de traitement fiscal pour les entreprises exportatrices et du tourisme avec l’Open Sky. Il s’est demandé aussi, si ces deux nouveaux secrétariats d’Etat seront gérés d’une manière classique ou pas.

 

A tout ceci, le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, Sabri Bachtobji, a estimé que la création des deux secrétariats d’Etat précités est le couronnement d’un parcours et de plusieurs efforts. Il a, également, pointé le manque de moyens outre l’émergence de nouveaux concepts, comme celui de la diplomatie d’entreprise. A l’adresse de Tarek Cherif, il a souligné que le traitement de ces deux ministères ne sera pas classique.

M. Sabri Bachtobji a expliqué que le côté « nostalgique » ne sera plus suffisant en Afrique et qu’il faudra élaborer un plan stratégique clair. Il a souligné que la diplomatie économique est un travail collectif et que le ministère travaille sur le Brand Tunisie et le Soft Power.

 

La diplomatie économique peut jouer un rôle important dans le développement des entreprises à l’international. Mais, il faudra d’abord mettre en place une stratégie opérationnelle et claire.

 

I.N

14/09/2017 | 23:08
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