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Comment se finance Daech ?
29/11/2015 | 15:59
5 min
Comment se finance Daech ?

Par Hakim Ben Hammouda*

 

La multiplication des attentats à Tunis, à Paris, à Beyrouth et en Turquie laisse poser une question essentielle : où Daech et les mouvements terroristes trouvent-ils leurs moyens financiers ? Quelques éléments de réponse.

 

Comment est financé le groupe terroriste dit de l'Etat islamique ? Où trouve-t-il les moyens financiers qui lui permettent d'étaler autant de moyens militaires et logistiques ? Où peut-il se procurer les ressources pour disposer de cet arsenal d'armes qui rendrait jaloux nombre d'armées régulières ? Comment peut-il financer ce parc impressionnant de voitures 4X4 rutilantes qui lui permettent d'organiser ses défilés sous forme d'épreuve de force qui font autant peur et qui exercent une large influence sur des milliers de jeunes qui vont finir par agrandir les rangs du terrorisme global ?

 

Ces questions sont d'autant plus importantes qu'au moment où ce groupe terroriste passe à une nouvelle étape dans sa stratégie de terrorisme global avec des opérations nouvelles comme celles de Beyrouth ou de Paris, la communauté internationale cherche à intensifier sa lutte conte ses professionnels du Jihad global. Et, ce nouveau front global de lutte contre le terrorisme et qui s'est fixé comme objectif la chute de Daech est persuadé que ce combat n'est pas simplement militaire mais comprend également d'autres éléments essentiels qui favorisent le développement de ce groupe et d'autres groupes du terrorisme 2.0 héritiers d'Al-Qaida. Le domaine financier n'est pas des moindres et les Nations-Unies, le G20 et d'autres instances internationales dont le GAFI ont entamé depuis quelques années la lutte contre les réseaux financiers du terrorisme global afin d'assécher les flux et de réduire par conséquent la capacité guerrière de ces groupes.

Il est certes difficile d'avoir des données précises sur les moyens financiers des groupes terroristes et plus particulièrement le groupe dit de l'Etat islamique tellement ses activités sont secrètes et les informations rares. Mais, on commence à disposer depuis quelques mois d'informations qui restent parcellaires et demandent un travail de vérification et de précision mais elles montrent déjà la force de frappe financière de ces groupes. Pour disposer des informations financières sur le groupe Daesh, les forces spéciales américaines ont été jusqu'à faire des opérations spéciales au sol pour mettre la main sur des responsables financiers de l'organisation en juin 2014 en Irak et en Syrie au cours du mois de mai 2015 ainsi que leurs ordinateurs. Des opérations passées inaperçues mais considérées de première importance par les services de renseignement américains.

 

Certes, peu d'informations ont circulé sur ces prises de guerre américaines. Mais, d'ores et déjà quelques « fuites » ont circulé dans la presse et dans certains rapports notamment du Congrès américain qui montrent l'ampleur des ressources financières de Daech qui en font l'organisation terroriste la mieux dotée en ressources et qui expliquent sa montée fulgurante à l'échelle du terrorisme global. La première information est que cette organisation fonctionne comme un Etat et met en place un véritable budget de fonctionnement pour gérer les territoires sous sa responsabilité, aussi grands que la Grande-Bretagne, et les dix millions de personnes qui vivent sur cet espace. Ce budget et cette gestion sont faits dans des comptes d'une grande précision.

 

La seconde information est que le budget annuel de Daech varierait de un à trois milliards de $, selon les différentes estimations rapportées par Christian Chavagneux dans Alternatives économiques. Un budget comme dans la pure tradition des Etats bien établis se divisent en recettes et en dépenses. Les recettes proviennent cinq sources essentielles. La première est constituée des prélèvements effectués sur les populations qui vivent sous la chape de plomb de cette organisation terroriste et qui vont des taxes et impôts sur les personnes physiques et morales jusqu'aux rackets mafieux et aux revenus des marchés noirs. Selon les estimations, cette première source procure entre 300 et 500 millions de dollars par an aux caisses de ce pseudo-Etat.

 

La seconde source de revenus est constituée de l'argent du pétrole des gisements sous le contrôle du groupe de l'Etat islamique. Ce pétrole est exploité de deux manières. Une partie est raffinée sur place dans installations mobiles pour échapper aux bombardements des forces alliées et qui sert à la consommation interne des populations. Les installations touchées sont reconstruites au bout d'une dizaine de jours au coût de 230 000 $. La seconde partie est exportée sous forme brut et vendue par le biais de réseaux de contrebande sur les marchés internationaux à un cours qui correspond à 20% du cours mondial. Les recettes de ces exportations servent à alimenter les caisses du mouvement terroriste. Les exportations de ce pétrole brut se passent au vu et au su de tout le monde par la frontière turque et le président russe, Vladimir Poutine, a parlé dans sa conférence de presse au lendemain du Sommet du G20 en Turquie « de convois s'étendant sur une douzaine de kilomètres ». Cette source a connu une baisse importante du fait de la chute des prix sur les marchés internationaux et des bombardements qui touchent ses convois de pétrole. Mais, néanmoins, ces exportations continuent bon an mal an à fournir entre 200 et 300 millions de $ par an aux caisses de Daech.

 

La troisième source de recettes est fournie par les recettes des trafics et des pillages d'antiquités en provenance des musées et des fouilles effectuées sur les sites sous le contrôle de Daech. Ces pièces rares et d'une grande valeur historique sont par la suite exportées en Europe via les pays limitrophes et procurent près de 100 millions de $ par an. La quatrième source est constituée du produit des kidnappings et des prises d'otages dont les rançons payées aussi par des Etats occidentaux ont procuré près de 40 millions de $ en 2014. Enfin, une dernière source est constituée par les dons effectués par de riches donateurs suites à des campagnes à grande échelle effectuées sur les réseaux sociaux et qui permettent à Daech de récolter près de 40 millions en moyenne par an.

 

De l'autre côté, les dépenses sont constituées par les soldes des soldats et des recrues d'apprentis terroristes recrutés dans le monde entier et qui perçoivent entre 300 et 500$ par mois en plus des allocations familiales. Les autres dépenses sont liées à la gestion et aux dépenses quotidiennes des administrations sous le contrôle de Daech qui incluent l'accès à l'eau et à l'électricité et également la subvention aux produits de base notamment les produits alimentaires. A ces dépenses, il faut aussi rajouter celles liées aux opérations terrorises extérieures et qui sont financées avec l'argent viré sur des comptes en Europe grâce à des complicités dans les pays limitrophes.

 

Ainsi, une organisation financière sophistiquée et efficace est un des facteurs de durabilité de cette organisation terroriste et de son contrôle d'un territoire aussi importante. Mais, cette base financière n'a pu se développer et se renforcer que grâce à d'importantes complicités dans les pays voisins.

La lutte contre le terrorisme, parallèlement aux opérations militaires et sécuritaires, exige un combat sans merci dans le domaine financier et notamment un engagement ferme des pays limitrophes dans cette bataille afin d'assécher les bases financières de ses organisations terroristes.

 

* Economiste et ancien ministre des Finances

29/11/2015 | 15:59
5 min
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Commentaires (21)

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BHN
| 30-11-2015 19:59
Témoignage trouvé dans un Médias mainstream français dont on ne peut le taxer de "conspirationniste" Eurpope1.

Ecouté Martine Orange, journaliste à Mediapart, où à 5 minute 7 de la vidéo, affirme que des donateurs au Qatar et en Arabie saoudite ont soutenu DAECH.

http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-vous-repond/martine-orange-le-qatar-et-larabie-saoudite-ont-soutenu-daech-2624949

Canalou
| 30-11-2015 19:09
Les wahabites ont chasse les otthomans de la mecque et de la palestine avec la promesse d un khlifat wahabite .les usa et l arabie ont profite du petrole et ont cru elargir leur pouvoir sans compter avec les resistants nationalistes .le pouvoir de l argent est une utopie .

DHEJ
| 30-11-2015 17:02
Pourquoi?


Le RABBIN dit c'est pour terroriser les gens afin d'en faire des esclaves


Chose qui n'est pas vraie!


DAECH est créée et financé pour détourner les musulmans de l'islam et les convertir au CHRISTIANISME!!!

Reveillez vous
| 30-11-2015 15:08
il est facile d'adhérer à la théorie du complot et chercher des fautifs. La vraie question aujourd'hui est : Comment peut on nous protéger contre ce danger rampant qui es en train de nous envahir à partir de la Lybie.
il faut trouver une solution rapide pour éviter l'arrivée des armes de lybie, et des personnes jihadistes qui vont s'en trainer la bas, ainsi que les 5000 tunisiens qui sont partis en syrie et qui sont obligés maintenant de revenir à cause de l'intensification des frappes russes en syrie.
parmi les solutions urgentes :
- edifier un mur avec la frontiere lybienne comme celui edifié par la hongrie
- ficher tous ces fous et créer une structure pour les enfermer dés leur retour
- créer un arsenal juridique pour ne pas relacher les personnes soupçonnés par le terrorisme, au nom des droits de l'homme
- nettoyer les mosqués des imams incitateurs au jihad
- mettre en place un numero SOS TERRORISME pour dénoncer tous ceux qui sont en cours de conversion à la theorie de daech

URMAX
| 30-11-2015 14:52
LU DANS LA PRESSE
16:59 26.11.2015(mis à jour 20:41 26.11.2015) URL courte
892148621410
Un jour après l'attaque contre un avion russe en Syrie, le président turc Recep Tayyip Erdogan poursuit son offensive contre la Russie dans l'espace médiatique: il affirme que l'aviation turque n'était pas au courant de l'appartenance de l'avion et appelle à "ne pas dramatiser la situation", écrit jeudi le quotidien Interpolit.
Cette pirouette politique d'Erdogan et sa volonté de se protéger sont parfaitement compréhensibles. Hier, en commentant la tragédie, le président russe Vladimir Poutine a ouvertement accusé la Turquie d'implication dans le financement de Daech via l'achat de pétrole illégal auprès de l'organisation.

You are often judged by the company you keep' Here is Bilal Erdogan, son of Turkish President with #ISIS leaders pic.twitter.com/ADA0gjO6Se
' Brexit Dan (@realdealdanny) 25 '''''' 2015
© FLICKR/ JUSTIN VIDAMO

Pétrole de l'EI ou lutte antiterroriste: la Turquie doit choisir
La participation de certains membres du G20 au financement de Daech a été également évoquée lors du dernier sommet de l'organisation à Antalya. Quelque temps après, le public a pu également prendre connaissance de l'envergure du trafic créé par les djihadistes. Suite à cet avertissement lancé à Antalya, les forces aériennes russes ont lancé une chasse aux colonnes de camions-citernes transportant du pétrole de Daech.
Jusqu'à récemment, ces actions étaient un secret de polichinelle. Les alliés occidentaux de la Turquie taisaient pudiquement l'implication d'Ankara dans le trafic pétrolier de Daech, mais la presse a tout de même pu publier certaines informations. De jour en jour, les preuves se sont accumulées et il est désormais absolument clair que Daech est une sorte d'entreprise familiale pour le président turc et ses enfants ' son fils Bilal et sa fille Sümeyye.
"@Nutsflipped_z_1: Bilal Erdogan, son of #Turkey's Erdogan, having lunch with ISIS leaders. #Syria Delicious Kebab. pic.twitter.com/TyU8uVK9fx"
' Michiel Thissen (@michielthissen) 20 '''''' 2014
D'après la presse turque, Bilal Erdogan possède la société de transport maritime BMZ Group qui a des amarrages spéciaux dans les ports de Beyrouth et de Ceyhan, depuis lesquels le pétrole de contrebande est transporté vers les consommateurs japonais.
© FLICKR/ SERGIO RUSSO
Poutine: du pétrole livré par l'EI détecté en Turquie
L'opposition turque est aux abois avec le fils du président et rêve de le voir un jour derrière les barreaux. Mais bien que Bilal Erdogan soit mouillé dans l'activité des terroristes, il sera protégé contre toute poursuite judiciaire tant que son père sera chef de l'État.
La fille du président, Sümeyye, mène une activité aussi intense que son père et son frère. Selon les médias, elle parraine un hôpital militaire dans le sud-est de la Turquie qui soigne des combattants de Daech transportés depuis la Syrie. Global Research News a obtenu ces informations d'une employée de l'hôpital sous couvert d'anonymat. La fille du président turc est également une personnalité politique connue.
Report on Turkish hospital treating Daeshbags, run by Erdogan's daughter, Sumeyyehttp://t.co/M2tSsr54Fe Twitterkurds pic.twitter.com/gONx75nl1R
' Doloroso (@Pynnha108) 22 '''' 2015
Ainsi, les intérêts commerciaux et politiques des Erdogan sont liés à Daech de manière assez particulière. Le soutien politique de la Turquie a longtemps permis à l'organisation terroriste d'élargir son influence et d'occuper des territoires des pays voisins, alors que les revenus "blanchis" par les Erdogan revenaient dans le budget des djihadistes, les aidant à poursuivre leur expansion.
Il est évident que l'intérêt du président turc ne réside pas que dans le banal enrichissement. L'agent n'est ici qu'un moyen d'atteindre un objectif majeur qui est, selon les experts, rien d'autre que la reconstruction de l'Empire ottoman. Erdogan rêve de détrôner l'héritage de Kemal Ataturk pour lever sur la Turquie le drapeau vert de l'islam. C'est pourquoi il a besoin de Daech et du pétrole. Et la Russie a perturbé ses plans, ce qui explique sa colère.
Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/presse/20151126/1019838757/erdogan-daech-petrole-ei.html#ixzz3sfqvd5S6

Bizertin
| 30-11-2015 12:00
Qatar,
France,
Turquie,
Israël,
Angleterre,
Émirats, Koweït...

Ah oui! J'oubliais la chair à canon: Tunisie

pstriote
| 30-11-2015 11:56
chers amis
le nerf de la guerre n'est autre qu'ISRAEL alors ceux qui ont accés aux autorités ISRAELINNES qu'ils facilitent le travail de nos politiciens

mell
| 30-11-2015 11:25
Cet article parle du budget de fonctionnement de Daech. Mais avec quoi et surtout avec quel argent il achète son arsenal de guerre? ou qui est en train de lui en fournir? C'est la vraie question.

Nephentes
| 30-11-2015 11:09
Daech est plus qu'une méga-organisation terroriste.

C'est un projet géopolitique d'envergure, destiné à créer un état sunnite sur les rives du Tigre et de l'Euphrate en lieu et place de ce furent l'Irak et la Syrie.

Daech a été institutionnalisé, c'est à dire structuré par la CIA et le Mossad en arrière-plan.

Mahmoud Al Baghdadi et nombre de ses"compagnons" ont passé plus de deux années en "formation" dans les centres de la CIA en Irak

La plus grande partie de l'exécutif opérationnel et les stratèges militaires de Daech ont peu à voir avec le salafisme : ce sont d'anciens officiers de la Garde républicaine de Saddam (plus de trois cents !!).Le gouverneur de la ville de Mossoul, installé par l'État islamique, fut ainsi un ancien général baasiste.

Le projet Daech s'est bâti sur sur les ruines des Etats irakiens et syriens.

Il faut bien comprendre la VISION des néo-conservateurs US et de leurs alliés ultra-sionistes : pour eux, les États de la région, Liban, Syrie et Irak, ont été (vrai en grande partie) modelés de toutes pièces par les Français et les Britanniques après la Première guerre mondiale.

Ces États ont été enfermés dès leur indépendance dans des logiques confessionnelles, qui ont éclaté depuis la première guerre d'Irak.

Cette FRAGMENTATION DU MONDE ARABE EST INDISPENSABLE A LA SURVIE D'ISRAËL.

Or Irak et Syrie étaient des dictatures abominables où le pouvoir était accaparé par des minorités confessionnelles: Alaouites en Syrie, aux dépends de la majorité sunnite;Sunnites arabes en Irak, aux dépends des Kurdes sunnites, et surtout de la majorité chiite. .

Sur fond de nationalisme arabe, incarné dans les deux pays par le Parti Baas.

DU PAIN BÉNIT POUR ISRAËL

En envahissant l'Irak et en détruisant le Parti Baas de Saddam Hussein, colonne vertébrale de l'État irakien sunnite, les Américains ont précipité la déliquescence de ces pays hérités de la colonisation.

Ils ont déclenché,PROBABLEMENT A DESSEIN, une guerre confessionnelle en Irak entre chiites et sunnites, qui s'est étendue à la région entière.

En 2011, la Syrie s'embrase à son tour.

Confronté à une rébellion, Bachar al-Assad, adepte de la politique du pire, fait libérer de ses geôles nombre d'islamistes, pour favoriser la constitution d'un bloc djihadiste, avec le Front al-Nosra, puis avec l'État islamique.


Dans les lambeaux des structures étatiques irakiennes puis syriennes , l'État islamique s'est constitué à l'été 2014, AVEC l'APPUI DE LA CIA, pratiquement sans rencontrer de résistance,sur une vaste région qui correspond au territoire où la population arabe sunnite est majoritaire.

Les sunnites ayant été longuement persécutés par le régime chiite de Bagdad, mis en place par Washington, Daech, à partir d'un noyau de salafistes armés, s'est allié aux tribus et aux anciens fidèles de Saddam Hussein.

A partir d'Aout 2014, Daech fut accueilli EN LIBERATEUR.

ADMIREZ CE CHEF D''UVRE DE MACHIAVÉLISME

LE TOUT AUX FRAIS DES SAOUDIENS ET QATARIS

Alors sanguinaires et sous-développés ou pas nos chers Zarabes ??

Bienvenue à L'Etat Islamique et longue vie à ISRAËL !!

Abel Chater
| 30-11-2015 09:07
On lit et on lit et on lit et ça ne finit pas d'attendre une réponse plausible concernant le titre de l'article, jusqu'à changer la page sans avoir eu que des bavures d'informations répandues partout où il n'y a pas d'informations crédibles au sujet du financement de ces terroristes.
Notre ancien ministre Hakim Ben Hammouda aurait dû intituler son présent article par : «le financement de Daech par les Russes qui lui achètent son pétrole».
Si Ben Hammouda a lu un article au sujet de différentes estimations rapportées par Christian Chavagneux dans Alternatives économiques. Les estimations varient jusqu'à les multiplier par trois. De 1 à 3 milliards de dollars nous dit-il, sans se rendre compte de la débilité et du manque de crédibilité de ceux qui parlent avec une telle légèreté.
Tu dois être âgé de 50 à 150 ans. Je crois qu'i l possède une à trois voitures. La Tunisie compte de dix à trente millions d'habitants. Etc.