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Comment la Tunisie fera face, en cas de débordement en Libye
17/02/2015 | 19:59
5 min
Comment la Tunisie fera face, en cas de débordement en Libye

La Tunisie, qui avait toujours eu par le passé des relations paisibles et fraternelles avec ses deux voisins immédiats, algérien et libyen, connaît depuis plusieurs mois des rapports autrement plus complexes avec la Libye de l’après-Kadhafi. Une situation vécue notamment depuis quelques jours avec l’annonce fracassante de la présence du mouvement terroriste Daech dans les zones toutes proches de nos frontières du Sud.

La menace s’est , toutefois, faite encore plus précise depuis dimanche 15 février 2015 avec la diffusion d'une vidéo insoutenable montrant les bourreaux de Daech en train d’égorger, de sang froid, pas moins de 21 otages égyptiens. Un crime barbare contre d’innocents travailleurs de confession chrétienne.
Un fait est bien là, désormais : Daech, un groupe sans le moindre scrupule, se trouve bel et bien à quelques kilomètres de nos frontières. Comment la situation sera-t-elle gérée par les nouvelles autorités tunisiennes ? Ainsi, au lieu de se décanter, la scène libyenne est devenue potentiellement dangereuse.
L’armée tunisienne est en train de mettre en place un dispositif de défense selon les moyens et les équipements dont elle dispose. Un imposant rideau s’est, donc, déployé tout le long des frontières terrestres et maritimes avec la Libye. Un rideau impliquant les troupes militaires et celles de la Garde nationale sans oublier les agents et cadres de la Douane.

Mais est-ce suffisant en cas de détérioration de la situation et d’escalade de la violence, notamment avec l’entrée en scène de l’armée égyptienne qui, à peine quelques heures après l’exécution des otages, a lancé des frappes aériennes hautement meurtrières dans les rangs des terroristes de Daech, de l’aveu même de sources militaires libyennes.
Or, il semble que l’armée du Caire ne va pas s’arrêter là et pourrait multiplier les bombardements, ce qui pourrait entraîner une réaction de la part des « dawaech » et leurs sympathisants parmi les forces de « Fejr Libya »

Que peuvent faires nos troupes militaires et sécuritaires ? Il est bon de rappeler qu’elles n’ont jamais mené une véritable guerre, à part les quelques participations à des missions onusiennes de paix, principalement au Congo et au Cambodge. Forte de 27 mille hommes en infanterie, 4 mille pour l’armée de l’air et 4500 autres pour la marine, notre armée passe pour être bien entraînée, disciplinée et bien opérationnelle grâce à des exercices réguliers avec des unités militaires de pays frères et amis. Le dernier en date vient de se dérouler au Maroc avec des armées de plusieurs pays dont notamment la France, l’Allemagne, les USA et, bien entendu, le Maroc.
D’autre part, aux dernières nouvelles, on apprend que notre « Muette » s’est dotée, dernièrement, d’équipements et de matériels modernes de la part de l’Italie et des Etats-Unis d’Amérique. Sans oublier que d’autres sources évoquent un prochain traité de défense commune avec l’Algérie, notamment avec l’évènement du nouveau pouvoir conduit par Béji Caïd Essebsi.

En effet, les observateurs s’accordent à dire qu’en cas de débordement du conflit en Libye, il impliquerait bien d’autres pays, plus précisément ceux voisins dont l’Algérie, le Mali, le Niger et le Tchad. Et il est bien évident que la Tunisie et l’Algérie seraient placées cote-à-cote dans une même tranchée, surtout après le départ de la troïka.
Certains vont, d’ailleurs, jusqu’à prévoir une implication, d’une manière ou d’une autre, de pays de l’Union Européenne qui ne laisseront pas tomber la Tunisie, seul pays arabe à avoir réussi « sa » révolution en parvenant à réussir une véritable transition démocratique. Autrement dit, la Tunisie demeure optimiste même si la vigilance doit rester de mise.

D’autres risques sont, toutefois, bien réels dans le sens où ce qu’on appelle une « cinquième » colonne peut voir le jour chez nous, ce qui pourrait causer de graves préjudices à tout système de défense en cas de confrontation armée. D’ailleurs, des symptômes étaient bien visibles, ces derniers temps avec le déclenchement des perturbations à Dhehiba et Ben Guerdane.
Sinon, comment interpréter les propos tenus par des hommes politiques, dont l’un est même député à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). En effet, les Imed Daïmi et Riadh Chaïbi (un ex-Nahdhaoui pur et dur) n’ont pas hésité à appeler le nouveau pouvoir en place à avoir une « politique neutre et objective vis-à-vis des différents belligérants en Libye » tout en insinuant qu’il fallait avoir de meilleures relations avec les forces détenant les zones proches de notre pays et, plus particulièrement, les passages frontaliers.

On citera, aussi, un autre Nahdhaoui. Il s'agit de l’ancien ambassadeur tunisien à Tripoli, dont les relations « trop » amicales avec les intégristes libyens et, à leur tête, Abdelhakim Belhaj sont plus que notoires. Plus encore, on parle de nombreuses communications effectuées, ces derniers temps, par ledit ambassadeur avec des leaders islamistes libyens
Sans parler de certains sites et autres pages dont le plus célèbre est celui d’Essada, qui multiplient les publications des messages privilégiant les théories de complot. Certaines pages sur la toile, tout en faisant l’éloge de toute action terroriste comme étant une « victoire de l’Islam  contre les mécréants», nient l’existence même de l'organisation Daech.

Les analystes estiment, dans ce contexte, qu’il est temps pour l’Etat de droit de se manifester en faisant appliquer la loi dont notamment celle de lutte contre le terrorisme. En France, la justice n’a pas hésité à condamner plusieurs personnes accusées d' « apologie » du terrorisme.
Or, chez nous, ceux qui font l’apologie de ce fléau, parfois par médias et plateaux radiotélévisés interposés, sont légion. Et dire que des politiciens, des élus par-dessus le marché, ont eu l’audace de dire que « Daech n’existe pas, que c’est un simple fantôme dont on prétend l’existence en Irak ou en Syrie ». N’est-ce pas Mme Samia Abbou ? On aurait bien aimé voir sa tête après la dernière horreur perpétrée par les « Dawaech » dans une ville proche de nos frontières !

En tous les cas, après l’allégeance faite par le chef des Ansar al Chariâa à l’Emir de Daech, Aboubakr El Baghdadi, et la révélation du ministère de l’Intérieur quant à l’existence de certaines cellules dormantes de l'organisation terroriste en Tunisie, le phénomène est désormais bien une réalité que seuls les borgnes s'obstinent à ne pas voir.
Autrement dit, il est plus que jamais temps de se serrer les coudes et de réunir tous les atouts de notre côté en vue de faire face aux divers aléas et d'affronter les dangers que nous aurons à affronter.

17/02/2015 | 19:59
5 min
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Commentaires (31) Commenter
Métropolitaine et Tripolitaine
Mêmepaspeur
| 21-02-2015 23:45
"le Caire a déjà un pied en Métropolitaine"...

Une lecture en diagonale (rapide) fait que "Métropolitaine" attire mon oeil exercé...
Je lis et j'éclate de rire...
Confondre "Métropolitaine" (qui relève plus de la Métropole, c'est à dire la France par exemple, par rapport à la périphérie) et "Tripolitaine"...qui concerne "Tripoli" et sa région...
Voilà (un borhane, une preuve) qui dénote un haut degré de "culture" qui permet à son auteur de dégueuler le trop plein qui encombre ce qui lui tient de matière grise...
Est-il besoin de lire sa logorrhée autrement...qu'en diagonale...?
Au cas où l'on ne soit pas rebuté dès le début...

MPP
LES RÉELLES VISÉES DE L'AMI ESSISSI' !
BORHAN
| 20-02-2015 16:27
En engageant son armée en Libye (la récente première attaque contre la nébuleuse daech !), le nouveau dictateur d'Egypte, le dénommé Essissi, cherche à faire passer un message classique: faire parler d'abord les armes pour faire comprendre aux puissances occidentales que son régime, sa dictature peut être un rempart sûr et efficace contre ce machin de terrorisme dont ils ont pris soins de le concevoir et de l'adapter exclusivement à nous, ces imbéciles d'arabo-musulmans.
Et, hélas, les Occidentaux n'en demandaient certainement pas plus dans l'immédiat.
Mais, malheureusement, et historiquement vérifiable, l'intervention armée, en tant que telle, n'a jamais rien résolu nulle part (le cas de L'Afghanistan, l'Irak,') car ceux qui la privilégient la font non pas dans l'intérêt du peuple concerné en l'occurrence, les libyens, mais pour défendre ou protéger les leurs.
C'est dans cette logique que s'inscrit l'action préconisée par l'Egypte dont nul n'ignore les visées qu'elle a pour la Libye, un très vaste pays pour autant très riche et juteux par ses ressources hydrocarbures que géographiquement stratégique, une vraie « baouaba » sur le reste de l'Afrique.
A titre d'exemple, l'Egypte doit importer 400 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour pour faire fonctionner ses centrales électriques durant la délicate période estivale.
L'approvisionnement en provenance d'Israël est un insuffisant et constitue à la longue une source de dépendance aux conséquences politiques trop risquées. Cela, sans minimiser les précieux débouchés que constitue le voisin libyen en matière de commerce, d'échanges, de transferts de capitaux, de main d''uvre égyptienne'
Mais, en matière stratégique chacun 'uvre pour imposer son « diable » afin de gagner « légitimement» son pain en rappelant au passage que les occidentaux sont à toute épreuve convaincus que les arabes « se sont toujours mis d'accord pour ne pas être d'accord » entre eux.
Ainsi, en vendant comptant ses fameuses rafales très haut de gamme à l'ami Essissi (même si personnellement, je reste sceptique quant à leur utilisation par les militaires locaux), la France réalise d'une pierre deux coups : empocher, par ces temps difficiles, l'inespérée coquette somme de plus de cinq milliards de dollars et faire de l'Egypte le fer de lance d'une coalition militaire que les gaulois (et les autres) s'efforcent de monter pour parachever en Libye le travail « stupidement » bâclé, à la va vite par le bouillant, l'imprévisible et l'incontrôlable Nicolas Sarkozy, en 2011.
Surtout que notre Islam s'avère un « très-or » inépuisable en matière de finances de surcroît en dollars'où nos maîtres d'ailleurs peuvent y puiser à volonté' !
Mais, le Caire a déjà un pied en Métropolitaine puisque Essissi aide discrètement son ami le pro-américain le général Haftar grâce au trésor du défunt Ghaddafi soigneusement entreposé dans les banques égyptiennes et efficacement géré par le transfuge de l'ancien régime Ahmed Gathef Eddem.
En réalité, le chaos libyen, tant politique, humanitaire que sécuritaire, n'en finit plus d'inquiéter surtout nous les tunisiens car notre destin a été toujours lié à nos frères libyens (et algériens).
Et, si par malheur, l'imbroglio libyen n'est pas résolu au plus vite, tous les scénarios sont plausibles pour notre cher pays : soulèvement populaire surtout du sud-est, accentuation du phénomène terroriste, nouvelle « révolutionnette » voire une guerre civile,'
D'ailleurs, les résultats de nos « sudistes » lors des dernières élections ont été on ne peut plus clairs'
C'est pour cette raison que la Tunisie, l'Algérie, (et le Qatar),' ont rejeté fermement toute initiative d'intervention militaire étrangère chez notre voisin libyen et le déblocage des livraisons d'armes.
Enfin, j'ajoute que visiblement agacés et irrités, les Etats-Unis commencent à se poser la vraie question sur le comportement « irresponsable » d'un allié clairement indiscipliné voire insolent, devenu forcément encombrant à leurs yeux, j'ai nommé l'ami provisoire'le dictateur Essissi.
Je rappelle juste que les USA ont déjà condamné les frappes de la mi-août dernier comme étant des interférences extérieures qui exacerbent davantage les divisions entre libyens.
A suivre'
@ Fleurducommun
Gg
| 20-02-2015 12:02
"Tous les pro Ennadha ou Islamistes ne sont pas des terroristes. "
Je sais bien, rien n'est simple. Mehdi Jomaa était nahdaoui, je crois. Et pourtant, il a été un excellent chef de gouvernement.
Je parle de la branche dure d'ennahda, Ghannouchi et ses enfants.
@GG
Fleurducommun
| 20-02-2015 11:06
Je suis d'accord avec votre commentaire mais il y a une nuance de taille.

Tous les pro Ennadha ou Islamistes ne sont pas des terroristes.

On peut être croyant et être tolérant avec son voisin qui ne l'est pas ou l'est moins.

Le Terrorisme est une déviance mentale. Sans religion, ces jeunes la seraient sûrement dans des gangs comme aux états unis ou au Mexique.

Quant aux prédicateurs, ceux qui les envoient tuer pendant qu'ils restent tranquillement chez eux; ces lâches méritent clairement la peine de mort. Ce sont des chefs de gangs, dont l'âme a été vendue au diable depuis longtemps.
@ Aristote
Gg
| 20-02-2015 08:43
"pourquoi l'Egypte et la Tunisie et L'Algerie ne se mettent pas ensemble pour massacrer ces rats avant qu'ils sèment la peste dans le maghreb ? "
Je crois que la réponse est simple: une bonne partie de la population de ces pays est favorable à daech.Environ 30% ? Ce serait une guerre civile.
C'est le cas de la Tunisie, depuis 3 ans les partisans de l'état islamique se sont bien installés dans le pays.
En Egypte, Al Sissi l'a bien compris: l'Egypte n'est pas une démocratie, aujourd'hui, mais un régime fort, qui n'a pas hésité à mater les "frères musulmans".
Et l'Algérie n'est pas une démocratie non plus.
C'est toute la connerie des occidentaux, ils ont soutenu les "révolutions" qui ont chassé les petits dictateurs Ben Ali, Saddam Hussein, Moubarak, Khadafi... et ce faisant, ils ont ouvert la porte à daech et autres ansar chaaria ou LPR.
En Tunisie, que BCE attaque ouvertement les islamistes et ce sera la guerre civile, d'autant plus que Nahda participe au gouvernement.
Pas de quoi être optimiste...
@ARISTOTE
kane
| 19-02-2015 17:52
Pour faire court, voici un lien qui explique assez bien le fonctionnement de Daech: http://www.madaniya.info/2014/09/22/daech-ses-reseaux-financement-ses-soutiens/.
Pouvez vous m'aider à comprendre SVP
ARISTOTE
| 19-02-2015 15:39
Bonjour à Tous, est ce que quelqu'un peut m'expliquer quelque chose que je n'arrive pas à comprendre !, depuis l'apparition de DAECH en Irak et en Syrie, et ensuite dans d'autres pays où ils poussent comme des champignons.
La question est : Qui finance ces abrutis et qui les équipent en armes, munitions, et équipements de camouflage dernier cri ?.
Leur puissance militaire est plus forte que celle des pays qui dépensent des milliards pour acheter des armes!
Alors d'abord j'ai pensé qu'ils sont financés par l'argent du petrole des pays du golfe, mais aprés je me suis dit comment arrivent ils à acheter des armes alors qu'ils sont sous embargo !
ensuite je me suis dit qu'ils ont fait de la récupération quand ils vaincu les armées régulières !
je vous avoue que je ne trouve pas de réponses !
L'autre question qui m'empeche de dormir aussi, pourquoi on n'intervient pas tout de suite pour les éradiquer de LYBIE avant qu'il soit trop tard et on attend à ce qu'ils soient aussi forts qu'en IRAK ? , pourquoi l'Egypte et la Tunisie et L'Algerie ne se mettent pas ensemble pour massacrer ces rats avant qu'ils sèment la peste dans le maghreb ?
Aidez moi a comprendre SVP ?

@Hayy Ibn Yagdhan
Fleurducommun
| 19-02-2015 10:00
Exactement.

Si une de vos connaissances soutient ouvertement le djihadisme; le ramener à la raison du mieux que vous pouvez. Signalez les comptes facebook soutenant les actions au support facebook. Idem pour Twitter.

Chaque citoyen peut contribuer à l'éradication de cette peste.

Ils se donnent de l'importance mais au fond, ils sont minoritaires et tout le monde les hait.
La réponse est simple
Fethi
| 18-02-2015 20:21
Moi , toi, lui, elle, tous devrons être prets et présents. Les uns doivent quitter leurs plumes, les autres doivent quitter leurs bureaux. Et certains lâches doivent quitter leurs poste pour rallier le terrain. Tous unis, tous prets, aucune armée ne va pouvoir nous défaire.
On les verra passer au dessus de nos têtes...
Agatacriztiz
| 18-02-2015 14:48
Ne vous en faites pas, tant de tergiversations sur une politique claire à adopter en matière de lutte antiterroriste ne font que renforcer le sentiment des puissances militaires régionales (Algérie, Egypte) et occidentales (U.S.A., France, Angleterre, etc.) à intervenir si ça se gâte pour nous et s'ils nous demanderons notre avis, ça sera tout juste pour survoler notre espace aérien ou utiliser directement nos bases militaires pour leurs troupes et leurs équipements, vous pouvez en être certains.