Ecrit par A4 - Tunis, le 02 Août 2015
Pour vous c'est juste un nom qui se perd dans l'Histoire
Entre grandes batailles et éphémères victoires
Entre Gadès et Tyr et autres territoires
Entre vieux ports commerciaux et lointains comptoirs
Pour vous c'est juste un nom et des dessins gravés
Sur une tablette oubliée sur le pavé
Une colonne, une mosaïque enclavée
Entre vieux contes et souvenirs délavés
Pour vous c'est juste un nom, un nom et des gravures
Un nom sans silhouette, sans âme ni figure
Un nom brut sans un décor ou enjolivure
Résonnant encore sous son immense envergure
Pour vous c'est juste un nom, des dates et des images
Montrant malgré tout qu'il y a legs et héritages
Méritant de votre part respect et hommage
A l'homme aux éléphants, à l'enfant de Carthage
Pour vous c'est juste un nom ... pour moi c'est autre chose
Car moi j'étais bien là pour défendre sa cause
C'est moi qui combattais sous l'égide d'Hannibal
J'étais son soldat et c'était mon général
Pour moi c'est différent, j'étais à ses côtés
Admirant son audace, sa ruse et loyauté
Suivant dans les Alpes sous un ciel étoilé
Le chemin de la gloire avec des pieds gelés
Pour moi c'est pas pareil, quand je dis Hannibal
Je le vois solide en haut de son piédestal
Je le vois encore à Cannes ou à Trasimène
Battre, anéantir les vaillantes armées romaines
Pour moi c'était grandiose, je ne peux oublier
Ses fiers soldats, ses fantassins et cavaliers
Ses éléphants, ses boucliers, épées et glaives
Son courage ne connaissant ni repos ni trêve
Comment pourrais-je oublier quand moi j'étais là
Debout à ses côtés le jour où il s'en alla
Jour de triste silence où lui le grand maître
Décida d'abandonner lâches et traîtres ?
Comment ne pas avoir le coeur meurtri, en braise
Quand on sait qu'il y a au loin, dans une terre glaise
Un héros oublié qui brûle d'impatience
De retrouver un jour la terre de son enfance ?
C'est bien grâce à lui, mon général, mon idole
A la tête couronnée de milliers d'auréoles
Que le nom de Carthage, Carthage l'éternelle
Retentit encore au delà des arcs-en-ciel
Je le vois toujours avec son regard radieux
M'apostrophant très inquiet, les yeux dans les yeux
Me demandant qu'est devenu son héritage ?
Qu'avons nous fait de Sa somptueuse Carthage ?