Un article paru dans le journal "Le Maghreb" en date du samedi 29 mars 2014 fait état de l'existence d'un arrangement tacite entre des parties libyennes, tunisiennes et françaises concernant l'extradition de l'ancien premier ministre libyen, Baghdadi Mahmoudi.

L'article est basé sur une correspondance adressée par Baghdadi Mahmoudi au président de le République, Moncef Marzouki. Des intermédiaires ont fait comprendre à Baghdadi Mahmoudi, à travers ses avocats, qu'il pourrait recouvrer sa liberté s'il dévoilait les numéros de comptes secrets. Les sommes ainsi retrouvées seraient partagées entre des parties libyennes et des parties tunisiennes.

Dans sa lettre, Baghdadi Mahmoudi semblait extrêmement affecté par ces manœuvres qui l'auraient poussé à tenter de se suicider car il s'agit de partage de sommes volées, selon lui. L'intermédiaire tunisien serait un leader d'Ennahdha.

Moncef Marzouki aurait préparé un plan B pour éviter cette extradition qu'il n'approuvait pas. Il se serait ainsi préparé à faire sortir Baghdadi Mahmoudi de prison pour l'assigner à résidence. La présidence aurait même procédé à la location d'une maison à Carthage et aurait payé trois mois d'avance un loyer de 3000 dinars par mois. Ceci infirme le fait que la présidence et Moncef Marzouki n'étaient pas au courant de la procédure d'extradition qui se préparait à ce moment là.

Par la suite, Baghdadi Mahmoudi a été extradé et la colère de Moncef Marzouki s'est trouvée apaisée quand il a procédé à la destitution de Mustapha Kamel Nabli du poste de gouverneur de la Banque centrale de Tunisie. L'implication d'intermédiaires français est également évoquée par le journal tunisien en conformité avec les révélations du site d'investigation Mediapart.