C'est en partie à cause de gens comme vous Mr. krichen, que le pays peine à aller de l'avant.

Aziz Krichen, l’ancien ministre-conseiller du président de la République Moncef Marzouki vient de publier chez Script son nouveau livre « La promesse du printemps ». Un véritable brûlot de 430 pages en français qui traite de la révolution tunisienne, de ce qui a déjà été accompli et ce qu’il reste à entreprendre.
L’ouvrage suit un découpage chronologique assez strict : le contexte révolutionnaire, le soulèvement, les premiers moments de la transition politique (2011), la deuxième phase marquée par l’arrivée des islamistes et de leurs alliés au pouvoir, la séquence finale de la transition (qui va du non-partisan Mehdi Jomâa aux élections de 2014) et enfin l’évolution du pays après la mise en place de la coalition Nidaa-Ennahdha.
Aziz Krichen n’était pas qu’un observateur de la scène politique tunisienne, il en était également acteur. Un statut qui l’oblige, comme il le dit lui-même dans son préambule, à rendre des comptes. Le livre est né !
Dès le premier survol, en parcourant juste en diagonale quelques uns de ses chapitres on devine le contenu, à la fois très précieux et explosif.
On y découvre plusieurs épisodes inconnus de la période de la troïka et notamment de ce qui se déroulait au palais de Carthage sous Moncef Marzouki.
La décision de l’ancien président de renvoyer l’ambassadeur syrien (qui n’existait même pas) de la Tunisie et, avec, l’arrêt des relations avec Damas. Non seulement Marzouki n’a consulté ni Aziz Krichen, ni Rafik Abdessalem (ancien ministre des Affaires étrangères), mais on apprend dans l’ouvrage que l’ancien président a pris sa décision unilatérale juste après avoir passé la nuit à regarder les reportages d’Al Jazeera !
Le même Marzouki qui chercha, à un moment, à évincer Rafik Abdessalem qui, outre sa casquette de ministre, était le gendre de son partenaire Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha.
Du CPR, Aziz Krichen parle d’une hostilité systématique manifestée par ce parti (dont il était pourtant membre dirigeant) envers la presque totalité des forces politiques et sociales existantes, la hargne vindicative qu’il témoignait à l’égard de chacun, comme si le pays n’était peuplé que de corrompus et de traitres vendus à l’étranger.
Des manipulations et des mensonges présentés comme des faits avérés à l’opinion publique, Aziz Krichen en livre quelques uns. Ceux de Adnène Mansar en particulier qui « travestira sans vergogne » certains faits en « inventant un scénario rocambolesque pour tenter de donner de l’épaisseur à l’image d’un chef de l’Etat doté d’un réel pouvoir et capable de protéger les islamistes. Il commencera par tester ses affabulations sur Facebook et dans les réunions du CPR » avant de les exposer ensuite à la radio et la télévision. « ‘’Un putsch était en préparation, affirmait-il, mais le président l’a écrasé dans l’œuf.’’ Il ne s’aventurait pas à rentrer dans les détails et laissait les journalistes interpréter ses propos comme ils l’entendaient. »
Aziz Krichen évoquera ensuite les circonstances et les raisons de l’édition du « Livre noir » ou encore comment a-t-on diabolisé Kamel Letaïef afin d’en faire un bouc émissaire.
Mais c’est vers Moncef Marzouki que la charge fut naturellement la plus lourde. Aziz Krichen relatera dans « La promesse du printemps » comment s’est faite la dégénérescence de la fonction présidentielle. Comment, dans sa descente aux enfers, Marzouki accumulera les mauvais choix en s’enfonçant dans une espèce de fuite en avant qui n’aboutira qu’à le marginaliser davantage, dégradant encore plus son prestige auprès de l’opinion.
Aziz Krichen indique, dans son livre, qu’il a averti et à temps l’ancien président, mais avoue que ses discussions avec lui n’étaient que des monologues.
Avant de jeter l’éponge et démissionner, Aziz Krichen demeurait "finalement le seul, parmi ses conseillers, à avoir du crédit dans une certaine orientation", d'après lui. « La seule chose qu’il était possible de faire, c’était de m’exclure de facto du groupe restreint où se prenaient les décisions », avouera-t-il.
Script vient à peine de nous envoyer l’ouvrage, nous n’avons fait pour le moment que le survoler. Nous ne manquerons pas d’y revenir.
R.B.H.
« La promesse du printemps », de Aziz Krichen, mars 2016, 430 pages, 30 dinars.
Commentaires (10)
CommenterEncore un qui broute la laine sur le dos de M3
C'est en partie à cause de gens comme vous Mr. krichen, que le pays peine à aller de l'avant.
@ amaefati
1789...
Bonne question !
"Qui a tué Chokri Belaïd ?" (sic)
le jour où nous verrons clair sur cette question, tous nos problèmes seront résolus !
QUI ?
expert financier
tocard
La vraie question
Tôt ou tard, la vérité se met à parler.
QUE PEUT-ON FAIRE JURIDIQUEMENT FACE A CETTE SITUATION QUI A CONDUIT NOTRE BEAU PAYS A LA CATASTROPHE ?

