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AG de l'ATB : les résultats calment les actionnaires
19/05/2016 | 19:58
6 min
AG de l'ATB : les résultats calment les actionnaires

 

Arab Tunisian Bank a tenu son assemblée générale ordinaire le 19 mai 2016 à l’hôtel Movenpick de Gammarth. L’AGO de cette année, concernant l’exercice 2015, a été marquée par l’absence du directeur général de la banque, Férid Ben Tanfous. En effet, il a subi une opération chirurgicale la semaine dernière à la suite d’un problème de santé soudain. Pour ce qui est des chiffres, la situation de la banque est au vert malgré les protestations de certains actionnaires.

 

L’assemblée générale de l’ATB s’est déroulée sous l’égide de la présidente du conseil d’administration, Randa Sadik et en présence, notamment, du vice-président de la banque, Farid Abbes. Dans son allocution d’ouverture, Randa Sadik a souligné le contexte économique difficile de la Tunisie mais également de ses principaux partenaires à l’instar de l’Union européenne. Ce contexte délicat n’a pas empêché la banque de réaliser de belles performances. Ainsi, « le total bilan a enregistré une hausse de 5,5% par rapport à l’année 2014, pour atteindre 5320 millions de dinars (MD) à fin 2015. Cette hausse a concerné les principaux postes du bilan, notamment le total des dépôts qui s’est accru de 9%, le total des engagements nets bilan et hors bilan a évolué de 7% et les capitaux propres ont augmenté de 7% ».

 

Selon Mme Sadik, les fluctuations de la situation économique mondiale imposent à la banque une stratégie prudente. Elle a déclaré : « Face aux turbulences locales et mondiales qui pèsent sur l’économie nationale, et suite à la révision, par le Fonds monétaire international début janvier dernier, des projections de croissance du PIB tunisien de 3 à 2%, l’ATB a suivi une stratégie prudente en termes de provisions pour créances douteuses ».

 

Pour l’exercice 2015, l’ATB a réalisé un résultat net de 57,6 MD contre 53,3 MD en 2014, enregistrant ainsi une progression de 8,1%. La banque compte distribuer un dividende de 0,230 dinars par action et ce à compter du 26 mai 2016.

 

L’allocution de Férid Ben Tanfous, directeur général de la banque, a été lue à l’assistance par le secrétaire du conseil, Ahmed Kallel. Dans son mot, le directeur général a mis en exergue la difficulté du contexte économique dans lequel évolue la banque en soulignant que cette dernière est quand même parvenue à tirer honorablement son épingle du jeu comme le montre l’augmentation de 9% des dépôts de la clientèle pour atteindre 3877 MD. M. Ben Tanfous a également salué la maîtrise des coûts des ressources avec une baisse de 4,1% des charges d’exploitation bancaire.

 

Le directeur général de l’ATB a également évoqué les résultats de la stratégie de la banque : « Outre la rentabilité, l’ATB a historiquement fondé ses stratégies de développement autour de deux axes incontournables : la liquidité et la solvabilité. Ces postulats stratégiques ont été scrupuleusement respectés en 2015, avec un ratio de liquidité de 80,26% (contre un minimum de 70% exigé par la BCT), et un ratio de solvabilité de 12,83% (contre un minimum de 10% exigé par la BCT) ».

 

http://www.businessnews.com.tn/images/album/BN28418ATB-AGO.jpg

 

Ensuite, l’heure était venue pour donner la parole aux actionnaires et pour répondre à leurs interrogations et doléances. Certains d’entre eux ce sont accordés à dire que le dividende proposé au titre de l’exercice 2015 (0,230 dinars par action) était trop bas et qu’il s’agissait d’un dividende digne d’une petite entreprise. L’un d’eux a même clamé qu’il n’accepterait pas un dividende inférieur à 0,250 dinars par action. D’ailleurs, au moment de l’adoption de la résolution, certains actionnaires ont tenté de marchander avec la présidente du conseil, Randa Sadik, pour augmenter le dividende à 0,240 dinars, mais il n’en fût rien.

 

M. Hattab a aussi dit que la banque employait des personnes qui ont l’âge de la retraite en suggérant que ces dernières soient remplacées pour une meilleure efficacité. Il a également évoqué les créances douteuses de la banque en affirmant que l’ATB ne prenait pas les mesures nécessaires pour se faire payer et que cela se répercutait directement sur sa performance et donc sur le dividende à distribuer. Par ailleurs, il a parlé des compétences des responsables crédit de la banque en disant qu’il faudrait allonger la durée des prêts consentis. Selon lui, le fait de ne pas allonger ces durées fait fuire les clients et les pousse vers d’autres établissements qui proposent de plus longues durées de remboursement.

 

L’un des représentants d’une association de petits porteurs a reproché au conseil d’administration de ne pas se réunir avec les associations avant les assemblées générales. Selon lui, il s’agit d’une pratique courante dans d’autres banques mais que l’ATB n’a pas encore adopté. Un autre actionnaire s’est, quant à lui, interrogé sur les perspectives futures de la banque après l’adoption de la nouvelle loi sur les banques à l’Assemblée des représentants du peuple. Il a également demandé à ce que la rémunération des membres du conseil d’administration soit annexée à la performance et au rendement de chacun, que cette somme arrête d’être un montant figé et presque intouchable quels que soient les résultats de la banque. Pour finir, il a également demandé à ce qu’il y ait un meilleur contrôle et une meilleure gestion au niveau du réseau d’agences de la banque pour éviter les vols qui peuvent être l’œuvre d’employés de l’établissement.

 

C’est la présidente du conseil d’administration, Randa Sadik, qui a eu la délicate tâche de répondre aux interrogations et aux doléances des actionnaires de l’ATB. Elle a commencé par répondre à l’interrogation concernant des employés à l’âge de la retraite en disant que, quel que soit l’âge, tous les employés obéissent à des standards de compétence et de productivité. Pour ce qui est du reproche fait à la banque concernant la gestion des créances douteuses, Randa Sadik a affirmé que celles-ci sont suivies dès le premier retard. Elle a ajouté que, dans tous les cas, les intérêts de la banque étaient protégés et qu’il existe un process complet mis en place concernant cet aspect. Pour répondre à la suggestion de l’association des petits porteurs, Mme Sadik a dit que cette proposition serait examinée et qu’il n’y avait pas d’inconvénient à tenir des réunions préalables.

 

Concernant l’effet de la nouvelle loi des banques sur les perspectives de la banque, Randa Sadik a déclaré que celle-ci n’avait pas d’effet au niveau de la capitalisation. La loi prépare à une meilleure solidité bancaire ce qui est déjà dans la stratégie de l’’ATB. A propos de la rémunération des membres du conseil d’administration, Mme Sadik a précisé qu’elle était déjà annexée sur la performance et que, pour montrer sa bonne volonté, le CA n’a pas changé le montant du jeton de présence (à savoir 25.000 dinars) depuis 2006.

 

En ce qui concerne le montant du dividende, jugé faible par certains actionnaires, Randa Sadik a expliqué que la priorité stratégique de l’ATB était la consolidation et la solidité bancaire. Elle en veut pour preuve le fait que le total bilan ait augmenté de 5,5% par rapport à l’exercice 2015. Elle a ainsi souligné qu’une telle augmentation est élevée par rapport à d’autres banques.

Randa Sadik a également ajouté que l’ATB distribuait des dividendes chaque année, ce qui est la marque d’une certaine constance malgré les fluctuations de l’environnement économique de la banque. Selon elle, la priorité est donnée au développement de la banque plutôt qu’à la distribution de dividendes et ce développement ne peut se faire qu’en misant sur le capital.

 

Marouen Achouri

19/05/2016 | 19:58
6 min
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Commentaires (6)

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Dr. Jamel Tazarki
| 20-05-2016 16:29
1ère partie:

D'abord je voudrais témoigner toute ma sympathie et adresser mes voeux sincères de prompt rétablissement à Mr. Férid Ben Tanfous!


Je reviens au sujet de l'article: certaines de nos banques ont un capital propre négatif autour de 5000 Millions de dinars, et ceci sans prendre en compte les créances douteuses qui pourraient dépasser les 6000 MDT (des prêts qui ne valent rien et qui devraient sortir du bilan). Certaines de nos banques sont à jamais non récupérables. En effet, si elles soustrayaient les créances douteuses de leur propre capital, on se rendrait compte qu'elles ne pourraient jamais rembourser les dépôts, notre argent que l'on a déposé en toute confiance. Dans ce cas ça ne sert à rien de recapitaliser, ces banques devraient être tout simplement fermées par les régulateurs.

On ne recapitalise pas des banques qui appartiennent en grande partie à l'oligarchie et à la bourgeoisie avec l'épargne de la masse pauvre. C'est injuste et c'est immorale'

Pourquoi l'Allemagne a eu le courage de nationaliser entièrement l'une de ses plus grandes banques la Hypo Real Estate, alors que notre gouvernement injecte inconditionnellement des Millions de dinars dans le système bancaire.

En Allemagne, la majorité du système bancaire est nationalisée sous la forme de banques détenues par les Länder (les Etats régionaux). C'est horrible qu'en Tunisie il n'y a plus de banques qui n'appartiennent pas en grande partie à la bourgeoisie ou aux milliardaires Tunisiens qui refusent de recapitaliser par leurs propres moyens!

La nationalisation entière des banques tunisiennes en faillites aurait déjà dû être faite en 2011. Toute autre solution (sans la nationalisation ou la fermeture) coûtera plus chère aux Tunisiens!

Il faut comprendre enfin que ça ne sert à rien que notre banque centrale injecte des liquidités dans le système bancaire afin de rétablir la croissance économique tant que certaines de nos banques privées étouffent dans leurs créances toxiques. En effet, le système bancaire va utiliser la nouvelle injection d'argent à diminuer ses créances toxiques, rien ne va être mis en circulation'


Est-ce que ça fait encore un sens de recapitaliser une banque dont le déficit dépasse les 5000 Millions de dinars en injectant 700 MDT?

Il y a quelques temps (au juste depuis 2011) on nous a parlé:
- de la création d'un Bad Bank destiné à recueillir les 10 à 15 milliards de dinars d'actifs toxiques
- de la nécessité de faire appel aux auditeurs étrangers.
- de la nécessité de laisser quelques banques tunisiennes faire faillites,
- de la nécessité de la vente de certains de nos banques à des établissements étrangers.
- de la nécessité de l'internationalisation des établissements bancaires tunisiens.

Puis, il y a certains de nos hommes d'affaires qui vivent actuellement en Tunisie et qui ont eu durant la dictature des crédits hors des conditions du marché de quelques centaines de Millions et même de quelques Milliards de dinars (partiellement en devises étrangères) et on sait que ces derniers sont maintenant des Milliardaires (en grande partie en devises étrangères). Alors, Il serait correct d'exiger de ces gens, au nom de la réconciliation nationale, de rembourser leurs crédits bancaires qui ne sont rien d'autre que des créances douteuses.

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 20-05-2016 16:20
2ème partie:
Si certaines de nos relativement grosses banques s'écroulent, l'économie tunisienne risque-elle de s'effondre?
Pour cela, regardons la liste des dix principales banques tunisiennes:
Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT): BT=5 513 063 et PNB=277 753
Société tunisienne de banque (STB): BT=50 652 451 et PNB=1 421 891
Banque nationale agricole: BT=4 804 733 et PNB=203 947
Amen Bank: BT=4 568 334 et PNB=160 532
Banque de l'Habitat: BT=3 860 3011 et PNB=133 3121
Attijari bank : BT=3 326 729 et PNB=164 317
Arab Tunisian Bank : BT=3 083 924 et PNB=106 653
Banque de Tunisie : BT=2 412 666 et PNB=113 369
Union internationale de banques: BT=2 283 962 et PNB=115 991
Union bancaire pour le commerce et l'industrie: BT=1 720 577 et PNB=88 779

Où BT= Total de bilan en 2014 et PNB= Produit net bancaire en 2014, le tout en milliers de dollars.

La BIAT est une banque tunisienne qui fait partie des vingt principaux établissements d'Afrique du Nord. En 2008, elle devient la première banque privée en Tunisie en termes de total de bilan. En juin 2011, 40% du capital de la BIAT a été confisqué par l'État tunisien, au juste l'Etat tunisien a confisqué plutôt les dettes de quelques milliards de dinars :)!

La STB est le plus grand établissement de la Tunisie en dépôts de clientèle (à peu près 5000 millions de dinars) et en crédit. En 2001, elle a "ingéré" la Banque nationale de développement touristique et elle en souffre encore.

Amen Bank appartient à la famille Ben Yedder.

Attijari bank est une banque privée ayant le premier réseau bancaire en Tunisie (autour de 210 agences), etc.

A partir de la liste ci-dessus, on peut déduire que les actifs de nos établissements bancaires privés représentent relativement très peu en pourcentage du BIP de la Tunisie, même pas les 10% de notre BIP ce qui est vraiment dérisoire en comparaison aux actifs du secteur bancaire de certains pays européens:
- en France, les actifs des établissements bancaires dépassent les 3,2 fois le PIB,
- en Allemagne les actifs des établissements bancaires sont de 2,5 fois le PIB, et
- aux Pays-Bas les actifs des établissements bancaires dépassent les 4 fois du BIP.

Ainsi, Le collapse de quelques banques tunisiennes privées ne peut pas entrainer celui de l'économie tunisienne. Mais, par contre, on va tous plus ou moins en souffrir un peu.

Je rappelle que 87% de La Tunisian Foreign Bank, qui ne génère que des pertes, appartiennent à la Société tunisienne de banque et la Banque de l'habitat (deux banques contrôlées majoritairement par l'État). Ainsi, notre banque de l'habitat qui reçoit des millions de dinars de l'Etat tunisien joue au "poker" avec notre argent et l'investit ailleurs aveuglement au nom de l'internationalisation de notre système bancaire. La banque de l'habitat aurait pu retirer ses Millions d'euros de la Tunisian Foreign Bank afin de se recapitaliser par elle-même.

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 20-05-2016 16:18
3ème partie,
Oui, si j'étais le Ministre des finances, je fermerais toutes les banques tunisiennes en faillites et croyez moi que l'on ne s'en apercevra que très peu! En effet, les actifs de nos établissements bancaires privés représentent relativement très peu en pourcentage du BIP de la Tunisie

C'est devenu une maladie des membres de la bourgeoisie et de l'oligarchie tunisienne: dès qu'ils ont accumulé quelques dizaines de millions de dinars ils ouvrent une banque afin de collecter l'épargne de la masse pauvre et jouer avec au "poker"! Et quand ils font faillite, l'état tunisien intervient afin de de les recapitaliser sans aucun rendement de compte!

Les banques spéculatives connaissent une impunité totale, elles jouent avec l'argent sans devoir rendre des comptes en retour, et si elles font faillite, l'Etat leur prête/donne de l'argent afin qu'elles continuent tranquillement.

La Banque de l'Habitat avait un BT=3 860 3011 et un PNB=133 3121 en 2014! Où sont passés ces millions?

Non, une banque en difficulté dispose d'instruments pour se sortir toute seule de la lacune. Elle peut augmenter son capital, c'est-à-dire émettre des actions. Il suffit de considérer l'exemple de recapitalisation de l'UIB qui s'est recapitalisée par le renforcement des fonds propres.

Partout dans le monde, Les apports d'argent public n'ont pas parvenu à enrayer les pertes des banques ni à raviver le crédit. Pour nous en Tunisie, il n'y a qu'un seul modèle à notre disposition qui est celui de la fermeture de nos banques privées/semi- étatique en faillite. Encore une fois, ça sert à quoi d'injecter 3000 millions de dinars dans une banque qui a un déficit de 5000 Millions de dinars. Ça ne fait plus de sens de recapitaliser une banque qui a des dettes qui dépassent les 5000 Millions de dinars. C'est de la folie, c'est irresponsable et injuste envers le peuple tunisien. C'est offrir l'argent du peuple, notre argent, à la bourgeoisie et à l'oligarchie.


Après l'acceptation du plan Paulson aux Etats-Unis et l'injection de 400 milliards de dollars de fonds publics dans le capital des banques américaines, les pertes bancaires continuent de se dramatiser, les cours des actions bancaires sont toujours au plus bas, les nécessités de capitaux toujours aussi importantes et les banques continuent de ménager leurs fonds au lieu de permettre des crédits à l'économie.

Aux Etats-Unis comme en Europe, les apports de capitaux publics et les garanties accordées au système bancaire se multiplient, sans mettre un terme aux pertes, ni permettre la reprise du crédit.

Jamel Tazarki

himar
| 20-05-2016 11:59
il faudra retirer le titre Banque à toutes les banquelettes tunisiennes (y compris la Biat et la Tunisie). C'est une honte pour le pays et un frein à son développement. Aucune banquelette tunisienne ne peut aujourd'hui faire un projet intéressant, se développer en Afrique ou ailleurs dans le monde, investir massivement en nouvelles technologies, etc.... ce n'est que grâce à la complaisance de la BCT avec des taux d'intérêt moyenâgeux qui permettent aux actionnaires et aux dirigeants des banques de s'asseoir sur un trésor de profits illégitimes (aujourd'hui tout le monde parle de taux négatifs alors que nos banquelettes nous ponctionnent encore à 8% et plus). Tout le pays va mal alors que les banques affichent une santé insolente, cynique même. Et que vont-ils faire avec cet argent volé à la sueur du peuple : que dalle ! se goinfrer certainement de chocolat et de produits importés.

le connaisseur
| 20-05-2016 10:22
ya un proverbe arabe qui dit derière chaque homme puissant une femme et moi je dis une grande banque comme l'ATB UN MONSIEUR qui s'appel FERID BEN TANFOUS et de nature je jettes pas les fleurs c'est une vérité willi ykhaf rabi ma tkhafich minnou winkollou hamdillah assalema et dima mwaffak et ine lahsoud fiha oud

gharghour
| 20-05-2016 08:52
Avec 64% du capital détenus par un seul actionnaire (l'Arab Bank), ces petits actionnaires n'ont aucun poids dans une AGO, encore moins pour demander une hausse du dividende. Le dividende est décidé par avance et son montant impacte le cours du titre à long terme...maintenant pour ce qui est de la communication de la banque avec les petits actionnaires, tant que la loi ne changera pas, le petit actionnaire n'aura pas droit à un "traitement spécifique"..les minoritaires doivent se taire....