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Tunisie – Pôle démocratique moderniste : droit dans le concret
26/09/2011 | 1
min
Tunisie – Pôle démocratique moderniste : droit dans le concret
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Au cœur de cette phase pré-électorale, et après celle de fin des dépôts des listes candidates aux élections de la Constituante, les partis politiques et indépendants s’empressent d’annoncer au public leurs listes, têtes de listes et par la même occasion de présenter leurs programmes politiques, économiques et constitutionnels. Le Pôle Démocratique Moderniste (PDM), issu d’un regroupement de quatre partis politiques, de cinq initiatives civiles et de plusieurs indépendants, a synthétisé sa vision en un programme constitutionnel tout en dressant le portrait de la société à laquelle aspirent ses adhérents.

Dans une ambiance festive, et une présence massive, des politiciens, des hommes et femmes d’affaires, des intellectuels, des célébrités, des jeunes et des moins jeunes, ont pris part au meeting organisé samedi 24 septembre par le Pôle Démocratique Moderniste, au Palais des Congrès de Tunis.
L’atmosphère était conviviale à un point tel qu’on se croirait à une réception où les présents discutaient en petits groupes et avaient du mal à s’installer à leurs sièges. Une présence était remarquable, celle de quelques célébrités surtout féminines. On citera, notamment, les actrices Mouna Noureddine et Kaouther Bardi, la cinéaste Dorra Bouchoucha ou encore la journaliste et militante féministe, Dorra Bouzid. Interrogée sur les motifs de sa présence, Mouna Noureddine a affirmé avoir répondu à une invitation personnelle au meeting en tant que sympathisante du Pôle.



Finalement, après environ une heure de retard, le meeting a démarré avec un speech présenté par Riadh Ben Fadhl, membre fondateur du Pôle et ne portant aucune couleur politique. En effet M. Ben Fadhl, qui n’est pas candidat aux prochaines élections, a mis en exergue la volonté prononcée du Pôle à être une réponse aux multiples appels citoyens à la formation d’un front élargi se rassemblant autour d’un ensemble de principes et exprimant un projet sociétal moderniste.
Ce Pôle, créé le 31 mai 2011, compte aujourd’hui quatre partis politiques, Ettajdid, le Parti Socialiste de Gauche, le Parti Républicain et la Voie du Centre, auxquels s’ajoutent cinq groupements d’initiatives civiles indépendantes. Riadh Ben Fadhl a rappelé que la devise du PDM est bel et bien l’altruisme et l’amour de la patrie.
Le PDM offre par sa diversité une richesse de son discours et une exhaustivité de son approche. Cette diversité a certainement compliqué la tâche du choix des candidats, mais les adhérents du PDM ont su surmonter cette difficulté d’après notre interlocuteur en dépit des critiques et des suppositions d’éclatement du Pôle. Ce qui explique, surtout, que le PDM n’a pas de leader porte-drapeau. C’est tout le programme qui le représente et l’amour de la patrie qui l’alimente. « Voter pour nous, c’est voter utile », a conclu M. Ben Fadhl tout en indiquant que le PDM rejettera toute coalition et toute alliance avec des groupes extrémistes et religieux.



C’est avec une grande fierté, que l’orateur a annoncé la vraie parité hommes-femmes dans les têtes de listes, avec 16 femmes. Cette annonce a valu un tonnerre d’applaudissement dans la salle. Une autre particularité a également été citée par M. Ben Fadhl, s’agissant de la plus jeune candidate aux élections, Amal Nasser, une étudiante à peine âgée de 24 ans. Il s’agit selon lui d’une confirmation concrète de la participation féminine et jeune dans les listes du PDM.
Sana Ben Achour, universitaire et présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates a, par la suite, pris la parole afin d’analyser les 55 points du programme constitutionnel et sociétal, un programme axé principalement autour des principes de citoyenneté, des libertés, d’un régime politique républicain démocratique, de la souveraineté absolue de la loi et, par conséquent, de la souveraineté de «la charte des chartes», la constitution.
La séparation entre la religion et la politique est une conviction ferme et chère au PDM, d’après Mme Ben Achour, une affirmation qui a suscité une autre ovation et un long moment d’applaudissement significatif. La question de l’identité arabo-musulmane est un faux-problème, selon elle, car il s’agit d’un héritage dont tout le monde est fier et personne ne le met en doute.

D’un autre côté, le volet socioculturel et civilisationnel du programme du PDM, met en exergue les droits de la femme, réclamant non seulement la préservation mais également la consolidation de ses acquis dans les questions d’état civil, d’emploi, d’éducation et d’héritage.
Le programme du PDM veille, en outre, à garantir les droits des enfants, des personnes âgées et des handicapés. La lutte contre la pauvreté, le droit à un logement décent pour tous et le droit à l’emploi constituent, par ailleurs, des garanties d’une vie digne, revendication principale des Tunisiens lors de la révolution. Il s’agit donc de répondre à ces attentes et à couper définitivement avec l’ancien système et ses injustices.
Le PDM propose, sur un autre plan, l’instauration d’un tribunal constitutionnel qui aura un « pouvoir énergique » sur les législateurs et veillera au respect strict de la constitution.
Sur le plan économique, le PDM opte pour un rôle prépondérant de l’Etat dans l’organisation et l’encadrement des institutions économiques avec une large possibilité à l’initiative privée libre et indépendante.

A l’image du meeting, le Pôle se veut représentatif de bon nombre de Tunisiens modernes et tolérants, des Tunisiens qui sont fiers de leur appartenance et s’acceptent quels que soient leur race, sexe, religion, couleur ou région. Une mosaïque humaine résultant d’un cumul historique et d’un patrimoine civilisationnel diversifié qui mérite d’être sauvegardé.
26/09/2011 | 1
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