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Tunisie - Vérités et contrevérités de Abdelwaheb Abdallah
06/04/2011 | 1
min
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Il a été le principal acteur du verrouillage de la presse en Tunisie et l’un des bras droits les plus proches de Zine El Abidine Ben Ali. Abdelwaheb Abdallah, qualifié de Goebbels par tout observateur avisé de la scène médiatique et politique tunisienne, est sous les verrous si l’on se tient aux dernières informations provenant de sources officielles.

Son fils, Mehdi Abdallah, est sorti de son silence en publiant une longue lettre dans un journal en ligne tunisien.
Si le fils du « Goebbels » tunisien est tout à fait dans son droit, et c’est en son honneur, de défendre son père, il est de notre devoir de signaler les contrevérités que sa lettre contient d’autant plus qu’on ne doit absolument rien à son père.
En effet, et contrairement aux interviews données par le fils de Ali Seriati à Attounissiya, Haqaïq et Le Monde, où le lecteur avait droit aux questions contradictoires, la lettre de Mehdi Abdallah est publiée telle quelle induisant en erreur celui qui la lit.
Une lettre destinée à amadouer le public et à donner une image trop humaine d’un Abdelwaheb Abdallah qui a subi, à l’entendre, des injustices sous Ben Ali et après. Une image de quelqu’un de diabétique récemment opéré du cœur.
La justice fera son travail certainement et nous croyons fortement que toute chasse aux sorcières, en cette période, est à la fois inutile et contreproductive. Mais cela ne veut en aucun cas dire qu’il faut laisser la place aux contrevérités.

Qui peut nier que la piètre qualité de la presse tunisienne, aujourd’hui, est totalement l’œuvre de Abdelwaheb Abdallah qui a bouclé les médias de bout en bout à commencer par l’IPSI où l’accès se fait par défaut ?
Mehdi Abdallah dit que le statut de son père au RCD n’était qu’honorifique, mais oublie de signaler que c’est lui qui a inséré, sans les aviser au préalable, plusieurs noms sur la fameuse "liste des 64" appelant Ben Ali à se représenter en 2014.
A l’entendre, son père n’a pas commis d’injustices. Nombreux sont pourtant les directeurs de journaux et rédacteurs en chef qui affirmeront le contraire et raconteront les multiples injustices et humiliations subies par Abdelwaheb Abdallah.
Mehdi Abdallah dit que son père n’a jamais tiré un quelconque avantage de ses positions tout au long de sa carrière politique. Qui a alors catapulté sa mère Alia Abdallah au poste de PCA de l’UIB puis au poste de PDG de la BT ? Nombreux sont les patrons de banques et hauts cadres de la BCT qui vous diront qu’elle ne mérite aucunement ces postes.
Il nous dit que le parcours politique de son père ne lui a jamais servi pour s’enrichir. Et le salaire de 340.000 dinars par an de sa maman ? 113 fois le SMIG.
Il dit que son père a été limogé en 2003 parce qu’un reportage diffusé au télé-journal de 20h de la Chaîne nationale, un plan de quelques secondes montrait Leïla Ben Ali moulée dans des vêtements cintrés.
Ce limogeage ne serait-il pas lié à une affaire de la banque française Société Générale dont le président international, Daniel Bouton, a été reçu le jour-même par Ben Ali suite à une intervention de l’Elysée ?
Mehdi Abdallah dit que son père a été évincé du palais de Carthage le 11 janvier 2011, alors que le 14 janvier au matin, il était encore à son bureau, comme nous l’indiquent nos sources.
Le 13 janvier au soir, et comme nous l’indiquent des sources à la télévision tunisienne, Abdelwaheb Abdallah a pris le téléphone pour appeler un haut responsable de la télévision et traiter de traitres ceux qui ont osé inviter Néji Bghouri et Bochra Belhadj Hamida (sur le plateau télé) et Slaheddine Jourchi au téléphone.

Nos confrères plus âgés ont certainement de quoi alimenter des livres s’ils désirent parler de Abdelwaheb Abdallah. Car ils savent parfaitement que, sans lui, la presse tunisienne n’aurait rien eu à envier à la presse marocaine ou algérienne, voire française ou américaine.
Entre ceux qui ont été censurés et menacés, ceux qui ont été empêchés d’avoir le visa de leur propre publication, leur propre radio ou leur propre télévision, ceux qui ont été acculés à émigrer, on en compte des centaines de ces journalistes qui, au vu de ce qu’ils ont subi, n’auront en aucun cas donné une libre tribune sans contradiction au fils de leur persécuteur pour le défendre !
06/04/2011 | 1
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