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Tunisie - Les trois ministres que les Américains veulent faire remplacer
09/10/2012 | 1
min
Tunisie - Les trois ministres que les Américains veulent faire remplacer
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Le phénomène de l’extrémisme religieux en Tunisie et l’attitude du gouvernement de la Troïka face à ce phénomène, ont fait l’objet d’une analyse datée du 8 octobre 2012 et publiée par la fondation "Carnegie Endowment for International Peace".
"Flirt avec l’extrémisme en Tunisie", tel est le titre de cet article de Sarah Chayes, associée sénior de l’institution "Carnegie".
"Que ce soit faute de maturité ou pour cause de connivence latente, l’attitude du gouvernement tunisien a été équivoque face au phénomène de l’extrémisme. Plusieurs incidents suggèrent que le parti au pouvoir Ennahdha serait en train de flirter avec la violence afin de s’agripper au pouvoir", a averti l’analyste.

Elle poursuit en affirmant que "Si Ennahdha cherche réellement à sauvegarder sa crédibilité à l’intérieur du pays comme à l’étranger, à vouloir prôner la modération, il devra résister à cette tentation !".
Le parti au pouvoir devrait, selon elle, s’engager à garantir la sécurité et la neutralité de l’arène politique.
Elle a ajouté : "Pour un bon premier pas, le chef du gouvernement Hamadi Jabali devrait commencer par limoger des ministres clés et les remplacer par d’autres personnes plus neutres et plus expérimentées".
Elle a affirmé par ailleurs, que "la petite Tunisie " donnait l’air d’être sur le bon chemin il y a quelques mois, mais qu’il serait une erreur de sous-estimer ce pays. "En effet, si la Tunisie vire dans le radicalisme, ou bien si ses forts liens avec l’Europe se brisent, les autres pays arabes en phase transitionnelle seront affectés fortement", explique-t-elle.

Mme Chayes a également mis en exergue le fait que la société tunisienne risque de se résigner face à toute répression physique ou violente et n’aurait pas les mêmes réactions que les Libyens ou les Syriens.
Elle est revenue sur l’attaque des salafistes en date du 14 septembre contre l’ambassade américaine, pour affirmer que les témoignages des gens qui ont vu partir les manifestants de la mosquée El Fath, escortés par la police jusqu’à l’ambassade américaine, prouvent que cette manifestation n’avait rien de spontanée.

Elle a également rappelé l’implication d’Abou Iyadh dans cette attaque, ainsi que ses rapports connus avec Al Qaïda, tout en précisant que son état de fuite continue toujours. Elle a également précisé que l’ancien imam de cette fameuse mosquée n’est autre que le ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khademi.
« Mais ce n’est pas seulement lui qui est ambigu ! » s’est-elle exclamée, « Les ministres de l’Intérieur et de la Justice n’ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités. La réaction de la police face à la violence des extrémistes a été pour le moins léthargique. Elle relève en outre, les investigations judiciaires faites par le ministère de la Justice d’une manière impartiale en faveur de ceux qui usent de la violence ».

Concernant la date du 23 octobre, l’analyste estime que cette date anniversaire est un deadline politique. Techniquement, c’est la fin du mandat des élus de l’ANC, sauf que le brouillon de la Constitution n’est pas encore prêt.

En conclusion l’analyste estime qu’« Ennahdha a de bonnes raisons pour remplacer les ministres de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires religieuses et de tourner la page avec les crimes de l’ancien régime après réparation».

Carnegie Endowment for International Peace est une fondation à but non lucratif fondée en 1910, dédiée au renforcement de la coopération entre les nations et à promouvoir l’engagement américain à l’échelle internationale. C'est l’un des think-tank les plus influents au monde et la plus influente dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Ses recommandations sont prises très au sérieux par le gouvernement américain dont les membres, notamment Hillary Clinton, participent régulièrement à ses conférences.
Jusque là, cette fondation avait de bons rapports avec les principaux leaders du parti Ennahdha avec qui elle a eu plusieurs rencontres depuis la révolution.
Hamadi Jebali, Samir Dilou et Férida Laâbidi ont rencontré, en mai 2011 à Washington, des responsables de cette fondation. En décembre 2011, c’était Rached Ghannouchi qui les a rencontrés dans la capitale américaine et, en mai 2012, Sahbi Atig a participé à une de leurs conférences tenue à Washington. Sans parler des rencontres qui ont eu lieu à Tunis et dans d’autres pays.

Traduction synthétisée de Dorra Meziou


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09/10/2012 | 1
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