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Tunisie – La société civile réclame un moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste (vidéo)
07/11/2012 | 1
min
Tunisie – La société civile réclame un moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste (vidéo)
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Un rassemblement de protestation s’est tenu, ce mercredi 7 novembre 2012, devant le siège du ministère de l’Industrie pour dénoncer le projet d’extraction et d’exploitation du gaz de schiste en Tunisie.

Ainsi, plusieurs dizaines de personnes (une centaine) appartenant à des associations et des personnalités politiques sont venus soutenir ce mouvement organisé par Association AgriEcoForest Tunisie (AEFT) qui œuvre dans la protection du paysage environnemental et forestier.
Les protestataires brandissaient des pancartes avec des jeux de mot comme «Inutile d’inschister, on ne veut pas de gazastrophe» ou «Shell dégaze» ainsi que d’autre plus sérieuse «Pourquoi ça oh Mamia (ministre de l’Environnement), te tais-tu sur cette catastrophe écologique».
Ils ont également scandé des slogans «Chakhari RCD dégage» ou «non à Shell, non à la colonisation ! Vous avez vendu la Tunisie contre des dollars».

Esma Mdelgi, présidente de l’Association AgriEcoForest, a dénoncé l’accord passé entre le ministère de l’Industrie et le groupe Shell lui permettant de prospecter le gaz de schiste dans la zone du "bassin de Kairouan" et utilisera des techniques de forage sur une profondeur de plus de 4.500 mètres. Elle a souligné que plusieurs pays et régions comme la France, certains Etats des USA, le Québec, l’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas ont décidé un moratoire sur l’usage de cette technologie vu ses répercussion négative sur l’écologie et la santé. La technique d’exploration de combustibles non classiques utilisée pour l’extraction du gaz de schiste engendre plusieurs méfaits dont de la libération de polluants comme les métaux lourds (l’arsénique, le chrome, le plomb, le mercure, etc.) ainsi que de la radioactivité outre le fait de contaminer les nappes phréatiques ou d’utiliser de grandes quantités d’eau.
M. Mdelgi a noté qu’il y a un vide juridique concernant l’exploration de combustibles non conventionnels, d’où l’importance de créer un code de l’environnement.
L’Association AgriEcoForest réclame, un moratoire sur la prospection du gaz de schiste, la mise en œuvre d’une étude d’impact, l’audition par l’ANC des trois ministres de l’Industrie, de l’Environnement et de l’Agriculture et la création d’une commission neutre formée d’experts tunisiens indépendants, de représentants de la société civile, de citoyens des régions concernées, des élus à l’ANC et de représentants des 3 ministères, dont sa mission sera d’étudier le sujet. Elle appelle, également, au boycott des produits de Shell.

Pour sa part, la députée Nadia Chaâbane (Al Massar) a dénoncé ce qui se passe réclamant un minimum de transparence. Elle appelle à la création d’une commission mixte pour étudier la question.
Elle note que plusieurs pays ont interdit cette méthode d’exploration à cause de ses répercussion sur la santé publique, soulignant que ce gouvernement «provisoire», n’a pas la légitimité d’engager le pays et de l’hypothéquer, surtout «sans concertation et en catimini». Pour la députée, il s’agit des mêmes pratiques de l’ancien régime.
Hamma Hammami, leader du Parti des Travailleurs Tunisiens, a appelé les forces vives du pays à s’ériger contre cette technique d’exploration, réclamant au ministre de l’Industrie de publier les études sur lesquelles s’est basées sa décision d’octroi de permis.
Pour lui, il faut consulter l’ANC et la population avant de s’engager dans cette affaire qu’il considère comme dangereuse pour le pays. Il trouve anormales les déclarations des ministres concernés affirmant qu’ils sont «prêts à tout arrêter s’il s’avère que cette prospection a des effets néfastes», alors pourquoi s’engager si on ne connaît pas les répercussions du projet, s’est-il interrogé. ?
M. Hammami a affirmé que le ministre de l’Industrie et Shell vont être poursuivis par la justice. D’ailleurs et dans ce contexte, le Parti des Verts pour le Progrès (PVP) a menacé de recourir au tribunal administratif dans le cas où le ministère de l'Industrie décide d'octroyer un permis d'exploration ou de forage en Tunisie pour extraire le gaz de schiste.

Sofiane Reguigui, président de l’Association tunisienne de transparence dans l’énergie et les mines, pense que le problème réside dans la méthode non transparente d’octroi des permis, soulignant l’impératif de respecter les normes en vigueur.

On note également la présence des députés Ahmed Ibrahim et Chokri Yaïche, venus également pour soutenir le mouvement outre les employés de l’environnement du bassin minier qui, à cette occasion, étaient présents pour dénoncer leur situation.

Imen Nouira

07/11/2012 | 1
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