C’est avec près d’une heure de retard et dans une chaleur étouffante que s’est tenue la commémoration de l’assassinat, le 25 juillet dernier, du député Mohamed Brahmi, au théâtre municipal de la ville de Sfax dans la soirée du mardi 22 juillet 2014.



Les discours des leaders politiques du Front Populaire, à l’instar de Hamma Hammami, M’barka Brahmi, Zouheir Hamdi et Mourad Zoueghi, se sont mêlés aux slogans pro-palestiniens scandés par les quelque 600 à 700 présents, criant que « le jihad se fait en Palestine » et exprimant leur soutien avec les habitants de la ville de Gaza.


A l’heure où  les spéculations vont bon train au sujet des éventuelles alliances pré et post-électorales, Hamma Hammami a affirmé que les partis composant le Front se présenteront aux législatives avec des listes communes, et a rejeté toute possible alliance avec « les ennemis de la Tunisie ».

Par ailleurs, parmi les réclames scandées, nombreuses critiquaient ouvertement la Troïka et, plus particulièrement, Ennahdha. Certains sont revenus sur l’appel à l’unité fait par Rached Ghannouchi en clamant : « pas d’unité nationale avec le clan nahdhaoui »; d’autres l’ont traité d’assassin et ont appelé  à ce qu’il se retire de la scène politique.
Mais cet événement, prévu pour commémorer le premier anniversaire de l’assassinat du député et dirigeant du Mouvement du peuple, avait revêtu des allures de campagne électorale où plusieurs éloges au Front Populaire avaient été prononcés par ses leaders. « Le Front Populaire est l’alternative dont rêve le peuple tunisien », a déclaré Mourad Zoueghi, membre du Front à Sfax. Il a également profité de son auditoire pour critiquer le gouvernement de Mehdi Jomâa qui ne serait autre, selon ses dires, « qu’une continuation de [celui] de la Troïka ». Dans son discours, ponctué de soutiens aux Palestiniens mais aussi aux Syriens et Irakiens, il déclare : « notre cause est commune […] ce qui arrive en Tunisie aujourd’hui est commandité par des parties étrangères qui tentent d’influencer le paysage en faisant la même chose dans les pays arabes ».


De son côté, la veuve de feu Brahmi a déclaré dans un discours ému et enflammé, ponctué d’anecdotes sur l’assassinat de son époux, que le ministère de l’Intérieur s’acharne pour ne pas faire toute la lumière sur les assassinats politiques. « Si seulement ils pouvaient faire preuve d’autant de ténacité dans la lutte contre les terroristes » a-t-elle tancé, sous les applaudissements des présents. Elle a également accusé Ennahdha d’être derrière l’assassinat de Mohamed Brahmi.


Etaient également présents Ahmed Seddik, secrétaire général du Parti Ettaliaa, Habib Karray, Secrétaire général du mouvement Al Baath, mais aussi les membres du bureau exécutif régional de l’UGTT et du bureau politique du Mouvement du peuple dans la ville de Sfax.