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Reportage : Une journée dans l'association El Fath pour les théologies islamiques
13/01/2012 | 1
min
Reportage : Une journée dans l'association El Fath pour les théologies islamiques
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La photo diffusée sur la toile, le 4 janvier 2012, illustrant des petites filles voilées avec des bandeaux verts sur les fronts, séparées des garçons de même âge, lors d’une séance de cours, a suscité la polémique.
Business News s’est rendu sur place pour essayer d’avoir davantage d’informations sur ce nouveau phénomène de plus en plus fréquent, depuis la révolution, dans notre société, supposée être libre et ouverte.

En fait, il ne s’agit pas d’une école coranique comme beaucoup l’ont imaginé. C’est une association, créée en août 2011 sous le nom de « Association El Fath pour les théologies islamiques de Nabeul ».
Dans la photo en question, il s’agissait d’une fête organisée à l’occasion de l’achèvement des vacances d’hiver. Les bandeaux verts, sur lesquels on peut lire le nom de l’association, ont été conçus par une des mères des enfants.
Pour ce qui concerne les petites filles, impubères, voilées, les membres de l’association nous ont déclaré que c’est le choix des parents et que l’association accepte toute personne, quelque soient ses choix politiques ou religieux, du moment où elle est habillée correctement puisque l’association se situe à côté d’une mosquée. L’une des membres se reprend en disant que l’association n’a rien contre le voile des petites filles. Selon elle, il n’y a aucun mal à les habituer dès leur jeune âge au port du voile.


Bien qu’elle soit assez jeune, l’association a organisé plusieurs manifestations pour tous les âges. Munie de son agenda chargé d’activités, Yosra Ayed, membre fondatrice de l’association et enseignante de langue arabe, nous a expliqué comment l’association, indépendante économiquement et politiquement nous assure-t-elle, fonctionnait.
L’association est ouverte tout au long de la semaine et consacre, chaque dimanche, 3 heures de cours d’apprentissage du Coran pour les enfants de 7 à 12 ans, de 8h30 à 10h du matin pour les garçons et de 10h30 à 12h pour les filles. Cette séparation s’est faite automatiquement dès que le nombre d’enfants a commencé à croître et que la salle ne pouvait plus les contenir, nous précise le président de l’association. Avant, filles et garçons suivaient leurs cours dans la même salle.
Le reste de la semaine, des conférences, des cours et différentes activités en relation avec les principes de l’Islam et la théologie de la religion sont organisés, allant des cours basiques de prononciation et de lecture jusqu’aux cours de « toilette mortuaire » (préparatifs du corps d’un décédé avant son enterrement).

Composée de 9 membres, dont 6 femmes, l’association a cinq objectifs essentiels, à savoir :
• La diffusion des sciences islamiques
• L’apprentissage et la dictée du Coran et des concepts fondamentaux de la religion et du Prophète.
• L’organisation de cours dans les différentes théologies islamiques
• L’invitation d’experts pour donner des conférences mensuelles dans les différents thèmes de la théologie islamique
• L’organisation d’excursions et des concours en récitation de Coran durant les vacances.

L’association n’a pas négligé le côté psychologique, primordial, selon les différents membres de l’association, dans l’équilibre des parents et l’éducation des enfants. Toutes les deux semaines, un psychologue rend visite à l’association pour donner une conférence, en présence des membres et de quelques parents, pour les aider à mieux se comporter en société et surtout leur apprendre les meilleurs procédés pour éduquer leurs enfants suivant les principes de l’Islam, élément central pour l’association.

Selon Mme Ayed, l’essentiel des activités de l’association s’articule autour de l’enfant, nerf central de la société. Lors des vacances, des excursions, des conférences débats autour de différents sujets, des séances de peinture et coloration, récitation des histoires des prophètes…, sont au menu.

Selon Mme Ayed, le système éducatif actuel présente plusieurs insuffisances. « Nous essaierons, à travers nos différentes activités, à y remédier » souligne-t-elle, ajoutant que « la réforme doit commencer dès le plus jeune âge puisqu’il s’agit de toute une génération qu’on construit ».

Par ailleurs, le président de l’association achève en soulignant que la Tunisie connaît depuis des années une perte de son identité arabo musulmane et c’est une chose à laquelle on doit remédier à travers ce genre d’activités.

Zeyneb Dridi
13/01/2012 | 1
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