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Panique à la Bourse tunisienne
06/10/2010 | 1
min
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Panique, depuis lundi 4 octobre à la Bourse de Tunis. Le Tunindex, l’indice boursier de la BVMT, est en chute libre et les investisseurs et épargnants se pressent pour vendre leurs actions.
Si les lundi et mardi ont enregistré une petite baisse (0,71% et 1,03%), il n’en est pas de même pour mercredi avec une baisse quasi-record (et à inscrire dans les annales) de 4% en fin de journée. La précédente (supérieure à 5%) remonte à deux ans en arrière avec le déclenchement de la crise financière mondiale.
A inscrire également dans les annales ce constat de voir toutes les valeurs à la baisse et au maximum ! Aucune valeur n’est à la hausse aujourd’hui, mercredi, à 14 heures ! Cela ne s'est jamais vu sur la bourse de Tunis et on doute que cela était le cas ailleurs !!
« Ce que nous constatons là est hélas historique, commente un intermédiaire en bourse tunisien ! Ce n’est bon pour personne, ni les intermédiaires, ni les investisseurs, ni les entreprises cotées, ni les épargnants, ni le pays ! Personne ! ». Pourquoi une telle panique ?

Cela a commencé, comme toujours, par une rumeur ou, plutôt, un article de presse dans lequel ont filtré quelques éléments du projet de la loi de Finances pour 2011.
Le projet de loi en question est relatif aux investissements boursiers. Il semblerait que l’Etat s’oriente à taxer les plus values boursières.
Dès lors, par précaution, les investisseurs ont paniqué et choisi de récupérer leur épargne. Tout à fait normal dans un milieu boursier où l’information officielle est rare et donnée au compte-gouttes.

Est-ce une fuite destinée à évaluer les réactions ? Nullement impossible.
Sachant que, contrairement à ce qui se pratique dans les pays développés, le projet de loi de finances n’est jamais présenté à la presse pour un débat public (au contraire, on demande aux députés de ne pas le dévoiler aux journalistes), la porte est ouverte à toutes les supputations et toutes les rumeurs. La conséquence est cette panique observée cette semaine à la bourse tunisienne et la chute libre du cours des actions. N’importe quel boursicoteur, ou petit porteur, pourrait crier « mon argent s’est envolé » !

L’interrogation touche, cependant, les introductions futures. Comment peut-on introduire en bourse de grosses entreprises (la SNDP et la CTN seront les premières d’entre elles) si les investisseurs ne font plus confiance en cette bourse ? S’il n’y a pas d’informations de la part des autorités compétentes ?
Ce n’est hélas pas une première que l’on fait fasse au silence, nuisible et contreproductif, de l’administration. Le dernier silence en date est relatif aux actions de la STIP, dont la cotation est suspendue depuis 30 jours exactement, sans qu’aucune autorité compétente ne daigne expliquer au public le pourquoi. « C’est comme si l’on nous dit, donnez nous votre argent et ne nous embêtez plus ! », s’exclame un investisseur.

En dépit de tous ces éléments, il ne faudrait surtout pas céder à la panique et se précipiter à vendre ses actions, conseille un observateur. Ce n’est qu’un projet de loi et il n’a pas été dévoilé par une source officielle. Même si l’information est vérifiée, ce n’est qu’un projet que les députés et membres de la Chambre des conseillers peuvent bloquer. Bien que ce ne soit souvent pas le cas, il n’est pas rare que les députés refusent des projets de loi.
Espérons donc que ce projet soit refusé avant même qu’il ne soit soumis aux parlementaires.
C’est à dire, en amont, par le Conseil des ministres qui doit l’examiner dans les tout prochains jours.
Et vivement un éclairage du ministère des Finances. Aux dernières nouvelles, le ministre, Ridha Chelghoum, devrait s'entretenir à propos de la question jeudi 7 octobre avec les principaux intermédiaires de la place.
06/10/2010 | 1
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