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Moez Hadidane : les banques et intermédiaires en bourse n'achètent plus les bons du trésor
15/04/2024 | 09:56
3 min
Moez Hadidane : les banques et intermédiaires en bourse n'achètent plus les bons du trésor

 

L’expert en économie, Moez Hadidane a indiqué que la Tunisie avait du mal à mobiliser des fonds étrangers. La loi de finances 2024 avait posé l’hypothèse de collecter près de seize milliards de dinars à l’étranger. D’un autre côté, les emprunts internes devront représenter onze milliards de dinars, dont près de 2,8 milliards de dinars sous forme d’emprunt obligataire.

S’exprimant le 15 avril 2024 durant « Expresso » de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, Moez Hadidane a affirmé que l’emprunt obligataire représentait près de 25% des emprunts internes de l’État. « Il est important de noter que la somme mobilisée par l’emprunt obligataire continue à évoluer en raison du recul enregistré au niveau des autres ressources, notamment des mécanismes traditionnels tels que les bons de trésor… Il y a une réticence… Ceci est dû à l’attitude de l’État qui procède continuellement à un renouvellement et à un report de la date de paiement », a-t-il dit.

Moez Hadidane a expliqué que cette décision poussait les banques à participer à l’emprunt obligataire au lieu d’acquérir les bons du trésor. Il a estimé que l’emprunt obligataire était devenu l’un des instruments les plus importants par lesquels la Tunisie obtenait des crédits. Il représentera, bientôt, un tiers des emprunts internes. « Les banques, les assurances et les intermédiaires en bourses représentent 70% des participants à l’emprunt obligataire… Ils ne recourent plus aux BTA… Je pense qu’il n’y aura pas de problème pour mobiliser les fonds prévus dans le cadre de l’emprunt obligataire », a-t-il ajouté.

 

 

Moez Hadidane a affirmé que la situation à l’échelle internationale, notamment au niveau du Moyen-Orient, impactera la Tunisie. Il a rappelé que notre pays n’était pas un État producteur de pétrole. Or, toute tension conduira à une augmentation des prix et donc à une hausse des dépenses de la Tunisie. D’un autre côté, l’expert en économie est revenu sur la polémique liée aux billets et à la monnaie en circulation. Il a expliqué que l’évolution d’une économie était accompagnée par une augmentation des billets en circulation.

« Pour les pays en développement, le cash en circulation doit représenter près de 30% du PIB… Ceci doit prendre en considération l’inflation… Le PIB de la Tunisie est passé de près de 140 milliards de dinars en 2022 à près de 160 milliards de dinars… Il est, donc, tout à fait normal que la Banque Centrale de Tunisie (BCT) injecte du cash dans le marché… Le problème est que l’évolution des billets en circulation a eu lieu à un rythme plus accéléré que celui de l’évolution de l’économie… Le problème n’est pas au niveau des 21 milliards de dinars », a-t-il déclaré.

Moez Hadidane a, aussi, indiqué que lors des périodes de fêtes, d’importantes sommes d’argent étaient retirées. Celles-ci sont, théoriquement, réintroduites dans le secteur bancaire. Or, ce phénomène ne se produit plus durant les deux dernières années. Il a expliqué la chose par l’accroissement de la demande auprès du secteur parallèle, les fausses déclarations et la dégradation de la situation des PME. Il a, également, rappelé que la BCT avait été chargée d’emprunter sept milliards de dinars à la trésorerie. L’expert a évoqué un possible recours à un tirage de billet afin de mobiliser les sept milliards de dinars qui doivent être empruntés par la trésorerie.

Pour ce qui est des pertes engendrées suite à l’octroi de trois jours de vacances à l’occasion de l'Aïd, Moez Hadidane a expliqué que le PIB de la Tunisie était égal à 160 milliards de dinars. Il s’agit de la somme produite tout au long de l’année. Ceci signifie que chaque jour représentait 400 millions de dinars. Les trois jours de vacances ont été accordés en milieu de semaine ce qui a poussé, d’après lui, les gens à faire le pont. Ceci a provoqué un manque à gagner d’un milliard de dinars minimum, soit près de 0,1% de croissance économique. Il a qualifié la chose de grande perte. 

 

S.G

15/04/2024 | 09:56
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