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Nous devons lancer un dialogue national sur le cannabis
15/05/2014 | 1
min
Nous devons lancer un dialogue national sur le cannabis
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Par Samy Razgallah*

Je tiens à affirmer que je suis personnellement contre la consommation de toute drogue et je suis même contre la consommation de tabac, car c'est un fléau et un problème de santé publique évident, mais la polémique suite à l'arrestation de l'activiste Aziz Amami nous permet d'aborder et d'ouvrir le débat sur des questions de société essentielles, voici donc mes commentaires sur plusieurs points.

En ce qui concerne l'affaire Aziz Amami

• Aziz Amami est présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit prononcée par un tribunal.
• Le doute subsiste sur les vraies raisons de l'arrestation de Aziz Amami et les faits qui lui sont reprochés ne sont pas encore établis
• Le père de Mr Amami nous a fait part de violences policières à l'encontre de son fils, Aziz étant une figure emblématique du mouvement de la jeunesse qui dénonce la violence policière , connu et reconnu en tant que tel par l’ensemble des acteurs de la société civile. Nous condamnons donc violemment ces atteintes à la liberté, tout en exprimant notre inquiétude quant aux méthodes de répression utilisées, et nous appelons à ce que les unités policières en contact avec les citoyens sensibilisent leurs agents sur la nécessité du respect de la dignité humaine.

En ce qui concerne la question des peines aux consommateurs de cannabis,
• rappelons que 53% des prisonniers en Tunisie sont incarcérés dans des affaires de narcotiques et 66% sont âgés de 18 à 49 ans, selon le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme. Ceci entraine non seulement un coût financier énorme et contre-productif à tous les contribuables tunisiens, mais en plus il a démontré au cours des dernières décennies, que la répression démesurée de simples consommateurs, n'entrainait nullement leur réinsertion dans la société, mais bien pire que celle-ci transforme de simples consommateurs en véritables dealers et chefs de bandes après leur sortie de prison. La solution serait donc dans la sensibilisation, dans la prévention, dans une campagne d'information directe dans les collèges et lycées. Tout un travail en amont pour sensibiliser nos jeunes aux effets néfastes de cette gangrène. Il faut aussi amplifier les sanctions contre les dealers et chefs de bandes, ainsi que toute l'organisation mafieuse rarement inquiétée, et que nous a laissée en héritage l'ancien dictateur en fuite.
• Nous appelons les autorités judiciaires qui appliquent toujours l'article 52 de l'ancienne loi, devenu aujourd'hui désuet et anticonstitutionnel; à prendre en compte les articles constitutionnels qui ont une valeur juridique supérieure, et qui stipulent qu'il n'ya pas de peine de prison minimale.
• Nous appelons les partis politiques et tous les acteurs de la société civile à ouvrir rapidement un débat national sur ce fléau qui endigue la société et notre jeunesse.

*Membre du Bureau exécutif d'Ettakatol chargé de la communication



15/05/2014 | 1
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