Va-t-on vers un taux de participation élevé pour ces premières élections démocratiques en Tunisie ? L’espoir est permis au vu des marées humaines (sans exagération) devant les bureaux de vote.
Des files d’attente de plusieurs centaines de mètres sont observées dans plusieurs bureaux du Grand Tunis, comme nous avons pu le remarquer dimanche matin.
Pour certains bureaux, l’estimation d’attente tourne autour de deux heures et ce à … 8 heures du matin !
Un électeur nous déclare qu’il était là à 6h30 (30 minutes avant l’ouverture officielle), ce qui lui a permis d’accomplir son devoir 90 minutes plus tard.

Cela dit, et malgré cette longue attente, la joie est visible sur les visages des électeurs. Il y a de l’émotion, beaucoup d’émotion et un extraordinaire sentiment de fierté d’être présent dans ces files d’attente. On retrouve un peu cette solidarité observée durant les quelques jours suivant le 14 janvier, à la différence près que les discussions ne tournaient pas autour de la sécurité, mais des partis, de leurs leaders et de leurs programmes.
Untel est vendu à la France, untel est inféodé aux Américains et untel n’inspire pas confiance puisqu’à la première grande crise, il est allé se réfugier sous les jupes d’une reine protectrice.
Il faut voter pour tel parti parce qu’il a une vision constructive de l’avenir ou bien il faut voter untel parce qu’il va protéger nos traditions.
Autre fait commun à tous les votants, cette fierté indescriptible de voir son doigt bleuté par l’encre indiquant que l’on a voté. On « piquera » cette phrase trouvée chez un Facebooker tunisien : « Mon doigt est bleu, mon drapeau est rouge, mon cœur est blanc qui suis-je ? Un Tunisien qui a voté ! »

En parallèle, on notera que certains Tunisiens habitant des quartiers avoisinant la Cité Ettadhamen, Cité Intilaka et les Jardins d’El Menzah à Tunis, ont trouvé dans leurs boites aux lettres des messages d’avertissement d’un mouvement islamiste radical (non autorisé) qui dénonce le processus électoral et le considère comme manipulation étrangère.
Le même mouvement considère comme espions les observateurs étrangers et souligne que la Constituante va à l’encontre des préceptes islamistes.

Photo : Ecole de Ryadh El Andalous (Ariana) dimanche 23 octobre à 8h15.