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Menzel Bourguiba : grande opération de ratissage pour ramener l'ordre … en vain !
19/07/2011 | 1
min
Menzel Bourguiba : grande opération de ratissage pour ramener l'ordre … en vain !
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La nuit du lundi 18 au mardi 19 juillet 2011 a été chaude à Menzel Bourguiba. Depuis le matin, les rumeurs les plus folles courraient déjà sur la probabilité d’une grande opération de ratissage destinée à rétablir l’ordre et surtout à récupérer les deux armes volées au sein du district local de la police lors des troubles intervenus samedi dernier.
Aux environs de 21h00, une incroyable concentration des forces de police et de l’armée s’est réunie face au siège de la délégation, devenue le quartier général de la police (suite au saccage de tous les postes de police et de garde nationale de la ville, une première fois le 12 janvier et une deuxième fois le 16 juillet).

Paradoxalement, et malgré cette impressionnante mobilisation, plusieurs centaines de jeunes ont défié les forces de l’ordre en se réunissant autour de la place centrale de la ville, encore nommée « la Statue » (en référence à la statue de Bourguiba qui y a trôné jusqu’en 1987).
Aux environs de 22h00, des cortèges composés de plusieurs véhicules de police, suivis par l’armée, ont effectué plusieurs descentes en ville puis dans les quartiers populaires avoisinants.
Rapidement, le centre ville a été assaini. Les jeunes, qui cherchaient de toute évidence à en découdre avec la police, ont déguerpi à toutes jambes, certains réussissant à s’échapper sur leur scooters, d’autres se faisant prendre dans ce que les Menzeliens ont considéré comme la plus grande rafle de l’histoire de leur cité.
Mais c’était sans compter sur l’obstination des fauteurs de troubles.
Dans le quartier périphérique connu sous le nom de la Cité Ennajeh, les forces de l’ordre se sont heurtées à des barrages érigés sur les principales artères et ont dû faire usage de gaz lacrymogène pour accéder à la zone. Malgré cette situation extrêmement tendue, les mariages ont continué comme si de rien n’était, dans les salles des fêtes de la ville et sur les toits des maisons, peut-être même avec plus de ferveur.
Mais plus tard la nuit (bien après minuit), la situation semble s’être encore envenimée puisque la confrontation s’est de nouveau déroulée en plein centre ville, tandis que de nombreux coups de feu ont été entendus.

Au petit matin, l’odeur du gaz lacrymogène ne s’était pas encore totalement dissipée. Sur la place centrale, des restes calcinés de barrages, notamment autour de « la statue », rebaptisée depuis peu Place du 14 Janvier, témoignaient de la violence des accrochages de la nuit.
A 7h00 du matin, seuls demeuraient encore devant la délégation deux véhicules de l’armée. Mais pour ne pas apaiser les esprits, les employés des principales usines de la ville ont trouvé portes-closes de crainte d’un nouvel embrasement.
Ce congé inattendu n’a pas contribué à calmer la situation et des milliers de travailleurs ont dû rebrousser chemin dans un climat très tendu.

Les habitants de la ville déplorent ce qui s’est passé samedi et pointent ouvertement du doigt des « extrémistes barbus » qui ont entraîné avec eux des jeunes désœuvrés ayant 17 ans de moyenne d’âge en leur confiant les basses besognes.
« Nous les avons suppliés de ne pas s’en prendre à la CNSS en leur disant que leur mère ou leur père pourraient en avoir besoin », témoigne Ghazi, qui habite en face.
Tout le monde est également répugné par l’attaque d’un modeste marchand de fruits secs sur l’avenue principale qui se trouvait dans son magasin quand il a été dévalisé.
Aux dires de certains, il aurait succombé à une crise cardiaque. Information pas du tout confirmée. Les anecdotes sont nombreuses sur ce qui s’est passé. Mais vu la tournure tragique des événements (policiers gravement blessés et armes volées), beaucoup auraient déjà rasé leurs barbes au cours du week-end !
Ce matin dans les rues de Menzel Bourguiba, la population était soulagée d’avoir vu la police reprendre les choses en main, mais demeurait très inquiète de la suite des événements.
19/07/2011 | 1
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