Dans un post sur sa page officielle, la vice-présidente de l’Assemblée nationale constituante, Meherzia Laâbidi, a épinglé le caricaturiste Lotfi Ben Sassi pour un dessin prétendument raciste.

Lotfi Ben Sassi avait fait ce dessin avant le match qualificatif pour la coupe du monde entre la Tunisie et le Cameroun pour commenter la décision du ministère de la Justice d’accorder la nationalité tunisienne à Fabien Camus. A ce propos, il avait fait dire à son personnage : « Comme on joue contre le Cameroun, il faut bien se comporter en république bananière ».
Meherzia Laâbidi déclare à ce propos : « Quand les médias banalisent les propos racistes, quand les journalistes, censés être les gardiens du temple de la liberté et l'égalité, sont eux -mêmes les producteurs du discours xénophobe, il est de notre droit de tirer la sonnette d’alarme, d'avertir que la haine de l'autre est un mal qui guette notre société, il serait bien que ce journaliste présente ses excuses aux Tunisiens, aux Camerounais et à tous ceux qui risquent de se sentir insultés par ses propos. A tous mes amis camerounais et camerounaises, je m'excuse comme Tunisienne de ce racisme qui n'est pas dans nos mœurs et dans nos valeurs ».
Ce post est accompagné du lien d’une lettre ouverte publiée chez notre confrère Espace Manager dans laquelle plusieurs personnes s’insurgent contre le supposé racisme de Lotfi Ben Sassi qu’il aurait exprimé à travers ce dessin.

Une rapide recherche sur le net permet de trouver la définition exacte de l’expression « République bananière » qui semble être ici au cœur du problème. En consultant Larousse, une république bananière est un « nom donné aux États d'Amérique centrale où les vastes plantations de cultures tropicales sont souvent entre les mains des grandes compagnies nord-américaines ». Dans sa version péjorative, cette expression fait allusion à un Etat corrompu et inefficace. C’est d’ailleurs dans cette même définition que l’élu Mahmoud Baroudi l’avait utilisée sans être taxé de raciste.