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Marouen Abassi : La Tunisie n'a pas encore touché le fond
25/02/2019 | 14:34
4 min
Marouen Abassi : La Tunisie n'a pas encore touché le fond

 

Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Marouen Abassi a été auditionné, lundi 25 février 2019, lors d’une séance plénière par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il est revenu sur les raisons ayant poussé la BCT à augmenter le taux d’intérêt directeur.

 

Au cours de son intervention, le gouverneur a estimé que le problème principal est le déficit de la balance courante qui a atteint 11,2%, ce qui représente un signal d’alerte qui aura, certainement, des répercussions sur le glissement du dinar. Ainsi, il a indiqué que ce déficit s’est aggravé depuis 2014, notamment à cause de la dégradation de la balance énergétique du pays, le déficit s’est accru de 2 milliards de dinars en 1 an.

Il a relevé l’amélioration de la balance alimentaire grâce à l’excellente récolte d’olives, ainsi que l’amélioration du tourisme. Sauf que ces deux indicateurs ne se sont pas améliorés à prix constant. Les nuitées ne sont que de 17 millions alors qu’elles étaient de 29 millions en 2010. Donc, en termes d’entrée en devise, le rythme n’a pas suivi : ainsi, alors qu’on faisait 2 milliards d’euros de recettes touristiques, elles ne sont que de 1 milliard d’euros, pour le moment. Ceci est dû au fait que les touristes sont essentiellement des Algériens et des Libyens qui passent par le marché parallèle de change. Abassi a de ce fait souligné l’importance de créer des tours opérateurs.

 

Autre priorité, ce qu’il a appelé la régularisation de change –NDLR pour ne pas dire amnésie de change– via un projet de loi déposé à l’ARP et qui permettra d’encourager les personnes qui détiennent des devises de déposer leur argent dans les banques pour profiter d’un bon rendement au lieu que le pays recours à l’endettement étranger. Le pays devra aussi encourager les TRE à ouvrir des comptes en devises en Tunisie, et ceci ne peut se faire qu’on leur offrant un taux d’intérêt intéressant.

 

M. Abassi a, par ailleurs, noté que la dette, principal et intérêt, augmente chaque fois que le dinar glisse, et ceci est dû principalement aux problèmes d’équilibre extérieur soulignant que le déficit courant impacte directement le dinar.

Il a indiqué que la dépréciation du dinar a débuté à partir de 2015, avec les deux attentats qui ont porté atteinte au tourisme et ayant comme répercussion une perte de confiance des partenaires. Ce qui a un impact sur le rating de la Tunisie qui a baissé rapidement depuis cette date, et en seulement 3 ans le coût du financement sur le marché international a largement augmenté.

En évoquant le glissement du dinar, le gouverneur a expliqué que sans le commerce, le pétrole, le phosphate, la BCT n’avait aucun moyen de renflouer les réserves en devise et donc de défendre le dinar.

 

S’agissant de la hausse du taux d’intérêt directeur, Marouen Abassi a affirmé que si le conseil de la BCT n’avait pas pris ces décisions de hausse, les réserves seraient inférieures aujourd’hui à 84 jours, et les agences de rating auraient bien sûr impacté ceci sur la notation de la Tunisie. Et de préciser que les chiffres des pays similaires à la Tunisie sont meilleurs, mais que la baisse de leur monnaie est plus importante.

Le gouverneur a indiqué que certes la BCT gère la dépréciation, mais la dévaluation est décidée par le gouvernement et que les réserves stratégiques en devise de 84 jours permettent de justement importer des biens de premières nécessités comme les médicaments et le blé.

Il a martelé que le non-engagement des réformes promises est devenu problématique, le pays ayant des problèmes à accéder au financement.

 

M. Abassi a estimé que certes la demande de consommation a augmenté, mais pour des produits qui viennent de l’extérieur, relevant que le pays est en train d’être "desindustrialisé". Il pense qu’il aurait mieux valu augmenter le prix du lait et préserver le système qu’importer notre lait. Et de noter que le pays ne peut plus tolérer l’inflation qui vient de l’extérieur, considérant qu’on augmente peut et pas au bon moment le taux d’intérêt directeur et que l’inflation s’est beaucoup écartée du taux directeur. Pour lui, il aurait dû augmenter plus le taux et s’aligner sur le plus haut taux pratiqué par les banques sur le marché interbancaire, soit une hausse de 250 points de base.

Il a souligné que les pauvres s’endettent à des taux de 24% par la voie des microcrédits et de 15% via le leasing et que justement, ils n’ont plus accès au financement vu les taux pratiqués. rappelant le faible taux de bancarisation de ces franges.

 

L’objectif final étant que l’inflation passe en dessous de la barre des 7% fin 2019. Ceci dit, il a estimé que les efforts de la BCT doivent être accompagnés par la mise en place d’autres politiques, pour encourager l’investissement. Il a également évoqué la mise en place d’une politique globale de decaching et la restructuration de la BCT (2019-2021) à travers 60 projets stratégiques.

Et de conclure : « La Tunisie est certes un petit pays, mais nous avons les moyens et nous n’avons pas encore touché le fond, nous pouvons remédier à la situation actuelle du pays ».

 

I.N

 

25/02/2019 | 14:34
4 min
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Commentaires (22)

Commenter

DIEH? "Ah! c'est le fonds qui manque le moins
| 26-02-2019 14:50
Fait venir ses enfants et leur parla sans témoins "Huis clos pour les incultes".
Travaillez, prenez de la peine :
C'est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'Oût.
Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.
D'argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.

Jean de LA FONTAINE
1621 - 1695

Moralité de l'histoire: Ce gouverneur est comme les autres gouverneurs nommés par la Troïka!!
Je ne sais pas s'il se rendait compte des conneries qu'il racontait aux soi disant "Méputés de Bagla Liha" Tout est à la hauteur de la situation de la Boulitique de Bagla Liha!!!
1 Nahda hyper intelligent et man'?uvrière à la réputation de Khardaoui!!! "pour simplifier l'explication" et si vous n'avez rien compris de ce post : Je vous conseille :
De jeter votre ordinateur
De brûler vos livre "sauf le St Corane"
De faire 1 grosse taffe pour vos amis
Et finalement d'aller vous faire pendre bande d'incultes
Et si la corde de la potence n'a pas envie de jouer avec vous!!!
Tout est question de culture mes incultes...

adel
| 26-02-2019 13:54
S'inquiéter ou se réjouir?

Sachant que l'histoire de l'humanité montre qu'il n'y a pas de fond et qu'on peut toujours descendre plus bas.

soufi
| 26-02-2019 11:45
Je vous le redit encore une autre fois votre salut ne viendra que par l'exploitation des ressources énergétiques fossiles du pays . autre que le gaz et pétrole de schiste la zone de Kairouan regorge de gaz et de pétrole; Parole de soufi.

test
| 26-02-2019 11:40
beacoup de fautes d'orthographe

Maher
| 26-02-2019 11:28
Nous ne sommes pas au fonds du trou, mais nous sommes sur la pente forte descendante et ce ne sont pas les remèdes proposés par le FMI -que M.Abbessi applique en élève doscipliné- qui nous feront sortir du gouffre.
Souvenez vous des remèdes qu'ils nous avaient proposé en 1986 avec leur plan d'ajustement structurel (P.A.S) et les drames qui s'en sont suivi, faut-il revivre le même cauchemard pour comprendre ça?
Depuis son accession au poste, le gouverneur de la BCT a relevé le taux directeur de 1,75 points, est-ce que cela a servi à atténuer l'inflation comme il le martelait ? non elle est encore quasiment au même niveau, tout le monde peut le constater, alors pourquoi continuer l'usage d'un remède pire que le mal (comme le disait feu Bourguiba).....
Tout simplement pour garantir le déblocage des tranches de crédit promises par le FMI.
Toute situation spéciale nécessite un traitement spécial et certainement pas un traitement classique, mais qui voudrait bien expliquer ça à aux décideurs de la BCT?
Chercher à assurer la stabilité monétaire (et encore si c'est possible!!!) d'une économie vacillante, revient à refaire la peinture d'une voiture bonne pour la casse.....
Plus encore, lorsque la BCT dévalue le dinar par rapport à l'Euro (principalement) pour (comme ils disent) encourager l'exportation, et lorsque nos machines à produire sont importées de l'étranger le différentiel entre ce qui est gagné en terme de prix de vente à l'export et le renchérissement des couts (par l'augmentation des prix des machines importées) est-il si grand pour justifier tout le manège que nous vivons?....... Y a t-il des études et des calculs qui ont démontré le bénéfice de telles mesures ? personne ne sait......pourquoi?
Tout simplement parce que ce n'est pas une mesure réfléchie étudiée, mais une recommandation (ordre) du FMI voilà pourquoi il n y a pas besoin d'une étude pour ça, parce que nos maitres l'ont prescrit, ce remède est donc bon pour nous pour nos décideurs de la BCT.
Savoir naviguer pendant les tempêtes est un art que nos décideurs n'ont pas....voilà tout.

sss
| 26-02-2019 09:14
jusqu'à ce qu'elle touche le fond !!!!! Autant agir au plus vite !!! parce que vraiment cette situation est très malsaine !!!!

Givago
| 25-02-2019 21:24
Comme ç'il y a un autre fond autre que ce lui où on est maintenant,décidément ben Ali était au dessus du lot comme même.pour le reste on est bien dans la Merde et pour bien longtemps.

Microbio
| 25-02-2019 20:26
Parce qu´on a faire à des traitres et ce n´est pas exageré !!

Amilcar
| 25-02-2019 19:06
On y arrive!

Citoyen_H
| 25-02-2019 18:14
SVP, faites nous un petit topo de la situation de la banque centrale, avant votre nomination à la tête de celle ci.

Ce serait beaucoup plus enrichissant pour nous, que de nous donner un aperçu de ce que beaucoup de tunisiens cultivés savent.