L’on se souviendra tous du moment – orgasmique - d’un Rached Ghannouchi quémandant l’entrée à un Parlement sur lequel il régnait en maître absolu. C’était le 25 juillet 2021. Les Tunisiens étaient partis en vacances et le chef de l'Etat a décidé d’agir en solo pour mettre en exécution son plan et prendre le pouvoir. Lui aussi voulait régner en maître absolu.
Noble dessein, méthodes foireuses. Pour le résultat que l’on connait aujourd’hui.
Ce jour-là est resté en mémoire comme étant le début de lendemains brumeux au cours desquels il fallait s’attendre à tout, mais aussi le jour de la chute des islamistes. Ceux-là qui avaient causé tellement de tort au pays et engendré l’effet boule de neige que l’on vit aujourd’hui. Le 25-Juillet, avec ses dérives, n’est que la résultante d’années de clientélisme, de favoritisme, de corruption, d’opportunisme, d’incompétence et - n’ayons pas peur de le dire - des décisions criminelles prises par l’ancien pouvoir en place. Avec, à sa tête, Ennahdha. Ennahdha a, en effet, été de toutes les Troïka qui ont gouverné le pays depuis 2011. Il les a tous menés par le bout du nez afin d’imposer son unique dessein, mais aussi, de ne pas assumer seul tous le revers d’un pouvoir hasardeux.
Les discours de haine, les appels au meurtre en plein Parlement, les recrutements en masse dans la fonction publique alors que les caisses de l’Etat étaient presque vides, l’envoi des jeunes servir de chair à canon en Syrie, les assassinats politiques, l’appauvrissement des finances publiques, des incompétents qui n’avaient pas leur place au sommet de l’Etat et n’auraient jamais du être là où ils ont été placés... Des promesses farfelues non tenues, des projets en attente de plusieurs années, l’absence de planification, de stratégie et de politique d’Etat. Voilà ce à quoi nous avons eu droit ces dernières années. Mais plus que tout encore, le désenchantement, le désespoir, la division d’un peuple que tout aurait pu unir et la haine que nous ressentons aujourd’hui. Cette haine, qui est partout.
Tout cela nous le savons tous. Ennahdha aussi le sait. Elle était aux premières loges pour le voir. Le parti n’est pas sans ignorer l’impact de sa gestion calamiteuse du pays. Il n'est pas sans ignorer l'existence d'un appareil sécuritaire armé qu'on lui prête. Et pourtant, c’est tout le contraire qu’il débite. Hier, le parti de Rached Ghannouchi a tenu une conférence de presse. La première depuis qu’il a été chassé comme un malpropre de son terrain de jeu.
A écouter les dirigeants d’Ennahdha, le parti serait victime d’une grande campagne de dénigrement et de désinformation. Le mouvement se défend d’avoir signé des contrats de lobbying, d’être impliqué dans des affaires de terrorisme, dans l’envoi de jeunes dans les zones de conflits ou dans l’utilisation de chevrotine contre des manifestants à Siliana. « Toutes ces accusations n’ont pas pu être prouvées malgré la création de commissions et l’ouverture de plusieurs enquêtes ! », a déclaré Sami Triki. Ignore-t-il que ces commissions ont été créées sous le contrôle même de ceux sur qui elles devaient enquêter ? Ignore-t-il que ces commissions n’ont été créées que dans le but de faire taire des voies qui devenaient beaucoup trop menaçantes ? Ces commissions n’avaient fait alors que se moquer des Tunisiens. Tout comme les dirigeants d’Ennahdha essayent de faire aujourd’hui.
Ennahdha est aujourd’hui à Kaïs Saïed ce que Ben Ali était aux islamistes. Par ses mauvaises décisions, son pouvoir corrompu, népotique et répressif, Ben Ali avait favorisé l’ascension d’opportunistes revanchards considérant l’Etat comme étant le dû dont ils ont été privés pendant des années.
A cause d’Ennahdha, Kaïs Saïed estime, lui-aussi, avoir une revanche à prendre. Non pas pour sa propre personne, mais pour ce peuple qu’il pense servir et qu’il affirme, à tort, qu’il l’a doté d’un pouvoir illimité et infini. Noble dessein, mais, méthodes toujours aussi foireuses.
Ces méthodes foireuses ont permis hier à Ennahdha de regarder les Tunisiens en face et de leur les chanter les louanges de la démocratie, de l’Etat de droit, des libertés et de la justice… Et, ça, il fallait vraiment avoir le culot de le faire…
..."l'envoi de jeunes dans les zones de conflits ".
pas besoin de les envoyer. ils partent tout seuls.
la France oublie les jeunes dijhadistes judaistes français, qui partent chaque année en israel, pour massacrer les palestiniens.
de retour en France, ils ne risquent rien !!
2 poids, 2 mesures !!
B.N : Merci d'avoir attiré notre attention
Vous l'écrivez vous vous-même avec courage,ceci est la résultante de : Le 25-Juillet, avec ses dérives, n'est que la résultante d'années de clientélisme, de favoritisme, de corruption, d'opportunisme, d'incompétence et - n'ayons pas peur de le dire -Cause à effet .
, il fallait vraiment avoir le culot de le faire'?'
Oui il l'ont eu ce culot s'obstinent et persistent et signent comme si rien n'est passé.
Dois-je Madame vous réitérer mes remerciements et ma reconnaissance en vous une dame imbue de clairvoyance et le sens d'informer avec courage comme vous l'impose votre noble métier.
Ps : merci encore madame Synda tajine.
Vous avez presque tout résumé des islamistes, et je vous suis dans votre récapitulatif qui nécessite quelques compléments afin de satisfaire à l'exercice.
En revanche, et vous me le permettrez, ce que vous décrivez de Kais Saied me paraît un peu excessif. Et, lui prêter des desseins que peut-être il ignore lui-même, tant il est dans le feu de l'action, me paraît aller vite en besogne pour se faire historienne d'un présent entrain de se dérouler, et gros de ses effets qui attendent de naître.
'? moins que vous le créditiez de la responsabilité d'une anomie et crise dans quoi il se débat à l'image du pays attendant de voir le premier rayon de lumière à l'horizon.
Je vous accorde qu'il peine à formuler un projet lisible par le citoyen. Mais, il a tant de freins et d'embûches sur le chemin qu'il affronte avec son génie propre et son tempérament.
Quant à son tropisme pour le pouvoir solitaire, il faut lui accorder qu'au moins il a ce courage quand on sait, comme vous, l'esprit général dans ce pays.