
La famille et les proches du journaliste Mourad Zeghidi, détenu depuis près d’un an, ont annoncé, vendredi 9 mai 2025, l’interdiction de l’événement qu’ils prévoyaient d’organiser dimanche 11 mai à Tunis, à l’occasion des 365 jours de son incarcération.
« La famille de Mourad Zeghidi regrette de vous informer que les autorités sécuritaires ont notifié, dans la soirée du vendredi 9 mai 2025, au propriétaire de la salle où devait se tenir la manifestation de solidarité, qu’il était nécessaire d’obtenir une autorisation préalable pour organiser cet événement. En conséquence, la famille prendra les dispositions requises et vous communiquera prochainement la nouvelle date de la manifestation », a-t-elle fait savoir dans un communiqué.
L’événement devait se dérouler à la salle Le Rio, à Tunis, un espace culturel privé devenu ces derniers mois une cible régulière des restrictions imposées par le pouvoir. Il y a à peine un mois, une simulation de procès en soutien aux prisonniers politiques et aux détenus d’opinion, prévue dans la même salle le 10 avril 2025, avait déjà été brutalement empêchée par les forces de l’ordre. La manifestation, à la fois citoyenne, artistique et symbolique, entendait rappeler le droit fondamental à un procès équitable. Elle n’a jamais eu lieu : les forces sécuritaires ont interrompu l’événement avant même son démarrage et les autorités ont menacé, ce jour-là, de fermer définitivement Le Rio.
Cette nouvelle interdiction s’ajoute à la liste de manifestations annulées ces dernières semaines en Tunisie, où les autorités multiplient les entraves aux initiatives citoyennes, politiques et culturelles, surtout lorsqu’elles évoquent le sort des détenus ou critiquent le régime.
Hier encore, une conférence de presse intitulée « Réconciliation pénale : argent bloqué, entrepreneurs emprisonnés », initialement prévue pour le vendredi 9 mai 2025 à l’hôtel Sheraton de Tunis, a été annulée. L’un des organisateurs a confirmé que la direction de l’hôtel s’est désistée, sans fournir d’explications.
Les organisateurs, pris de court, ont tenté de réserver une autre salle de conférence dans la capitale. En vain. Toutes leurs démarches avaient échoué.
H.K