
Épisode 1 – L’art tunisien de disperser les problèmes… géographiquement
La semaine dernière, l’administration pénitentiaire tunisienne a eu une idée lumineuse : disperser les prisonniers politiques aux quatre coins du pays. Pourquoi ? Mystère. Peut-être une lubie cartographique, peut-être un test logistique. En tout cas, ce ne fut pas un hasard.
Ridha Belhadj a été envoyé à Siliana. Ghazi Chaouachi à Ennadhour. Issam Chebbi à Borj Erroumi. Kamel Bedoui s’est retrouvé à Sers. Kamel Letaïef, lui, a hérité de Borj El Amri. Hattab Slama a été transféré à Bulla Regia. Même la journaliste Chadha Haj Mbarek a été transférée de Sousse à Belli. Et la palme de la dispersion revient à l’administration qui, sans ciller, explique que ce sont là des décisions « normales ».
Mais l’effet est clair : avocats empêchés, familles dissuadées, moral écrasé à coups de kilomètres.
On ne déplace plus des corps, on fragmente des voix. L’idée est d’empêcher les familles de se réunir, de manifester et de concerter devant les prisons. On les prive même de ces petits moments de complicité !
Et pendant que certains sont envoyés loin, d’autres ne sont plus autorisés à sortir du tout. C’est le cas d’Abir Moussi. Sa peine de seize mois a officiellement pris fin le 26 mai. Mais elle reste enfermée. Pourquoi ? Parce qu’aucun document n’atteste sa libération. Pas de signature, pas de sortie. La justice en Tunisie, c’est un peu comme un fichier Word mal sauvegardé : tant que ce n’est pas imprimé, ce n’est pas valide.
Abir Moussi appelle ça une détention arbitraire. Difficile de lui donner tort. Elle n’est plus incarcérée par la loi, mais par l’absence de décret. Une nouvelle jurisprudence : si personne ne vous dit de sortir, c’est que vous devez rester.
On aurait pu appeler ça de la vengeance. Mais ce serait trop humain. C’est autre chose. Une discipline froide, administrative, sans visage. Une gestion du dissident par fragmentation et oubli.
La Tunisie n’emprisonne plus seulement les opposants. Elle les dilue. À petites doses. Par kilomètres. Par silence.
Et on ose encore nous dire que tout cela se fait « dans le respect de la loi ».
Épisode 2 – Trois chiffres qui ne rigolent plus
Il y a des chiffres qui rassurent, d’autres qui endorment, et puis il y a ceux qu’on aimerait bien ne jamais avoir lus.
Cette semaine, la Tunisie nous a offert un petit trio de données, comme un sketch à trois temps, sauf qu’on rit jaune, très jaune.
Acte I : 23,8 milliards de dinars en cash en circulation. Du jamais vu. Les Tunisiens fuient les banques comme s’il s’agissait d’un club de lecture organisé par la Trésorerie générale. La nouvelle loi sur les chèques ? Un chef-d’œuvre. Résultat : plus personne ne veut d’un compte bancaire, sauf peut-être pour y cacher un peu de poussière. On dirait un plan de transition vers l’économie invisible.
Acte II : une croissance à 1,6 %. C’est ce qu’on appelle, dans le jargon technique, une stagnation joyeusement molle. Le gouvernement visait 3,2 %. Il en atteint la moitié, ce qui est cohérent avec sa façon de gérer les choses : à mi-chemin entre l’optimisme aveugle et la panne d’idées.
Acte III : les crédits bancaires aux particuliers sont en chute libre. Oui, même l’endettement n’attire plus. Autrefois, le Tunisien rêvait d’un prêt conso ou d’un crédit immobilier. Aujourd’hui, il rêve juste d’éviter d’ouvrir son relevé de compte. Entre les taux d’intérêt usuraires, l’inflation et la TVA surprise, mieux vaut rester pauvre que tenté.
Et au milieu de tout ça, l’État s’étonne. Il accuse les banques, les commerçants, les chèques, les gens… tout sauf lui-même. Il légifère au marteau-piqueur, interdit ce qu’il ne comprend pas, réglemente ce qu’il ne maîtrise plus. Et chaque réforme devient un pare-feu… posé sur de la poudre.
En trois chiffres, tout est dit. Le cash explose, la croissance s’éteint, le crédit se replie.
Un pays entier fait marche arrière. Et ce n’est pas un problème de carburant, mais de pilote.
Épisode 3 — Les douanes, c’est comme les feux rouges en Tunisie : ça dépend des jours
Trump a encore frappé. Et comme toujours, c’est l’économie mondiale qui se cogne la tête contre le mur. Mercredi 28 mai, un tribunal américain annule une large part des droits de douane imposés par Donald Trump. Motif : excès de pouvoir, usage anticonstitutionnel d’une loi d’urgence, et confiscation du rôle du Congrès. La Chine applaudit, le Canada jubile, l’Europe soupire de soulagement. On se dit que, pour une fois, la logique a triomphé. Erreur.
Le lendemain, jeudi 29 mai, un autre tribunal — plus rapide que son ombre — suspend en référé la suspension. Les droits de douane sont donc de retour, le temps d’une autre décision. En résumé : hier, c’était interdit ; aujourd’hui, c’est autorisé ; demain, on verra. Bienvenue dans l’Amérique de 2025, où la politique commerciale ressemble à une partie de ping-pong jouée avec une enclume.
Résultat : les entreprises n’y comprennent plus rien. On importe massivement avant l’orage, on stocke à tout va, et on espère que les douaniers auront le bon décret en main le jour de l’arrivée du conteneur. Même les douanes, d’ailleurs, semblent improviser : le taux affiché n’est jamais celui appliqué, et les taxes changent entre le départ de Shanghai et l’arrivée à Los Angeles.
Le plus drôle ? Trump justifie ces surtaxes par le trafic de fentanyl. Et personne ne sait exactement ce que le fentanyl a à voir avec les voitures coréennes ou l’acier mexicain. Mais il fallait un ennemi, et c’est tombé sur la balance commerciale. Quant à l’objectif affiché de réindustrialiser l’Amérique… il est enseveli sous les stocks invendus, l’attentisme des entreprises et l’indice de confiance des ménages en chute libre.
Conclusion : les droits de douane de Trump sont comme lui — bruyants, incohérents, et toujours là quand on croyait s’en être débarrassé.




Hawass s'est montré très arrogant , comme s'il était le seul archéologue en '?gypte ou comme si la dernière dynastie des pharaons lui a signé une procuration pour garder la boutique. Ce bonhomme prend la nécropole d'El Ghiza pour la ferme de son père.
Hawass tirait sur son cigare tout au long de l'émission, parfois même avidemment, à se demander si le tabac de son gros cigar était mélangé avec une autre substance. Il était sur la défensive et n'avait qu'une seule réponse à toutes les questions de Rogan (ces questions étaient pourtant très diverses): "it is in my bookkkk, read my bookkkk" avec un très fort accent qui rendait ses propos à peine compréhensibles.
Ce bougnoule n'a jamais parlé de ses collègues, c'est comme s'il était la seule personne qui a découvert tout ce que l'on sait sur l'?gypte. Un égocentrisme aussi bien abject que débile.
J'ai appris aussi que Hawass a écarté plusieurs jeunes archéologues en usant de ses relations bien placés car ils se sentait menacés par eux. Il est même allé jusqu'à salir leurs réputations. Cet homme a plus que 80 ans et pourtant il s'accroche par tous les moyens à sa place.
Tout ça pour dire que le bougnoulisme n'existe pas uniquement qu'en Tunisie. Il fait des ravages dans tout le monde arabe. Je crois qu'on devrait enseigner à nos enfant un peu plus d'humilité si on veut sortir un jour du bougnoulisme de ces médiocres.
Le passage que tu cites reflète une perception simpliste ' sinon erronée ' du fonctionnement du système judiciaire américain :
« Le lendemain, jeudi 29 mai, un autre tribunal ' plus rapide que son ombre ' suspend en référé la suspension. Les droits de douane sont donc de retour, le temps d'une autre décision. En résumé : hier, c'était interdit ; aujourd'hui, c'est autorisé ; demain, on verra. Bienvenue dans l'Amérique de 2025, où la politique commerciale ressemble à une partie de ping-pong jouée avec une enclume. »
En réalité, ce que tu décris n'est pas du désordre, mais un mécanisme prévu par la Constitution. Un juge de district peut, parfois avec une lecture biaisée, rendre une décision controversée. Mais le système américain a été pensé avec des freins et contrepoids : les décisions peuvent être rapidement révisées par une cour d'appel fédérale, voire renvoyées à la Cour suprême.
Ce processus peut dérouter, mais il repose sur une idée fondamentale : aucune autorité, pas même un juge, ne détient la vérité absolue. Le droit est vivant, et sa cohérence se construit par la confrontation d'avis, par l'appel, et par la hiérarchie des juridictions.
Ce n'est pas du chaos, c'est la démocratie judiciaire.
à l'Est comme à l'Ouest, l'une des bêtes noires des régimes dictatoriaux a toujours été les syndicats libres et indépendants. Or en Tunisie, L'UGTT même est victime de sa propre dictature interne....
Je cite "Le rôle des syndicats en Pologne: Les syndicats sont actifs depuis les années 1950 en Pologne [. . .] à partir de la création de Solidarité en 1980, les syndicats ont joué un puissant rôle de contre-pouvoir, comme dans aucun autre pays communiste."
Un fait: les seuls contre-pouvoirs dans les pays sous dictature sont les syndicats et les médias indépendants. Or en Tunisie, ces deux là ont été neutralisés et vous savez comment....
Très Cordialement
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
Retour à l'époque où on cachait son argent dans une "Jarraya", une aubaine pour les contrebandiers et autres blanchisseurs d'argent récemment blanchis par le régime.
Mais qui dirige ce pays?