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Chroniques
La racaille de mon pays
Par Sofiene Ben Hamida
29/03/2020 | 15:13
4 min
La racaille de mon pays

D’habitude, dans les moments de crises, les gens puisent au fond de leurs êtres pour trouver une force de résilience insoupçonnée, une capacité de se transcender, de donner le  meilleur d’eux-mêmes. C’est l’instinct de survie qui a permis à l’humanité de survivre à toutes les catastrophes, tous les fléaux et toutes les guerres. En effet, en temps de crise, la zone grise, là où la masse silencieuse composée pour l’essentiel d’âmes fragiles et insignifiantes, qui a pris l’habitude de se confiner pour préserver un soupçon de confort, s’amenuise. En temps de crise, il ne reste que deux pôles. L’un est composé par les braves qui portent une âme de gladiateurs et de héros. Ce sont ces médecins, infirmiers, personnel médical, mais aussi ces policiers, douaniers, militaires, agents municipaux et ces centaines de milliers de personnes anonymes qui continuent de travailler tous les jours pour que dix autres millions de Tunisiens ne manquent de rien ou presque. L’autre pôle tout aussi réel et inévitable, est composé par ce que nous avons de pire dans notre société. Il est composé par un contingent de racailles qui ont toujours vécu avec nous et qui guettent le moindre disfonctionnement pour s’engouffrer dans les plaies de notre société et sucer notre sang.  Ce sont ces spéculateurs, ces contrebandiers, mais aussi nombre de nos politiques et nos médias. Ceux-là, même en temps de pandémie, ne peuvent être meilleurs que ce qu’ils sont réellement : moches et méchants.

Dans les villes, dans les quartiers, mais surtout dans les villages de l’intérieur du pays, la semoule et la farine sont devenues des denrées rares vendues sous le manteau, à des prix exorbitants, dépassant de loin leurs prix réels fixés par l’Etat. Les quantités mises sur le marché sont suffisantes, assurent les autorités. Mais les spéculateurs en ont décidé autrement plongeant le pays dans un état de panique et détresse extrême. Ces spéculateurs ne sont pas toujours ceux qu’on croit. On les trouve dans toutes les franges de la société. A côté des grossistes en alimentation et des épiciers véreux, il y a aussi des imams et des représentants de l’autorité locale. Même si les services de contrôle, les forces de l’ordre et les magistrats se démènent pour endiguer ce fléau et faire face à ces criminels, ce qui encourage ces vampires des temps modernes, c’est la faiblesse des sanctions prévues par la loi. Une proposition d’amendement de la loi sur la spéculation, avec des peines plus lourdes, est d’ailleurs en cours de préparation croit-on savoir.

Du côté de nombre de nos politiques, le tableau n’est guère plus reluisant. Dans ce moment de guerre contre la pandémie, ils affichent un esprit déserteur, donnant la priorité absolue à leurs intérêts personnels et aux petits calculs partisans ou sectaires. La plénière de l’ARP consacrée à la discussion avec le gouvernement la semaine dernière a donné un tableau assez fidèle de la modicité et de la mauvaise qualité de beaucoup de ceux qui étaient censés nous représenter. L’un d'eux, salafiste notoire qui n’a jamais condamné la violence, ne s’est pas gêné d’exhiber son pantalon lacéré dans une rixe. Il a sûrement jugé que son cas est plus important et plus urgent que l’épidémie qui menace la vie de milliers de ses concitoyens. Mais peut-il agir autrement quand son chef de groupe se permet d’agir comme un vulgaire raquetteur et pose des conditions incongrues au gouvernement en échange de son vote en faveur de la délégation de certains pouvoirs législatifs au chef du gouvernement.

Certains ministres ne sont pas en reste et ils gagneraient à montrer plus de solidarité gouvernementale, à mettre entre parenthèse leur campagne électorale permanente et à éviter les déclarations qui divisent et qui ne rassemblent pas les Tunisiens.

Quant au chef de l’Etat, ses bourdes commencent à agacer. Essayer de nous faire croire que le don chinois en équipements médicaux est le fruit de ses relations et de ses interventions est très indélicat de sa part. Son appel aux Tunisiens, dans les circonstances actuelles, de faire des dons en faveur du peuple palestinien, l’est autant sinon plus et dénote d’un esprit populiste de plus en plus criard chez lui.

Mais la palme de la racaille de la semaine revient à l’émission de la chaine Attessia qui s’est voulue être d’actualité mais qui n’a confirmé au final que tout le mal qu’on pense de la programmation de cette chaine. Au cours de cette émission, tout était de travers. De l’angle de traitement du sujet, aux intervenants dont plusieurs n’avaient aucune raison d’être présents dans ce plateau, jusqu’à la journaliste qui n’aurait jamais du exercer cette profession qui nécessite beaucoup d’abnégation de soi et de compassion avec les gens. Quant à l’animateur, pour avoir eu le cran, après tout ce qui s’est passé de se soucier de l’audimat, il a donné la preuve qu’il est un pilier et un ténor de la télé poubelle.             

 

Par Sofiene Ben Hamida
29/03/2020 | 15:13
4 min
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Commentaires
Microbio
@Sofiene Ben Hamida: Journalisme peut être aussi optimiste !
a posté le 31-03-2020 à 16:51
Cher Sofiene Ben Hamida !
Il y a aussi de gens civilisés en Tunisie qui méritent d'être mentionnées et félicitées. Seuls les rapports négatifs sur le pays ne motivent pas toujours et donnent une image globale erronée.
S'il vous plaît, écrivez aussi quelque chose de gentil sur les gens et le pays: il y a tellement de choses à signaler .. et nous en avons besoin aussi!

Bonne Journée!
renardine
la vérité
a posté le 30-03-2020 à 14:14
Un pamphlet digne d'un journaliste aguerri
hourcq
@au donneur de leçon
a posté le 30-03-2020 à 13:54
Tout d'abord, je ne suis pas prof de français et quant à débattre avec M. Sofiène Ben Hamida, je n'en ai pas besoin étant donné que je suis 100% d'accord avec le contenu de sa chronique. D'autre part, je fais moi-même des erreurs et je ne m'en offusque pas si l'on m'en fait la remarque, bien au contraire. C'est simplement une erreur, la seule dans sa chronique, ce qui prouve sa maîtrise de la langue française, qui m'a sauté aux yeux. J'ai d'ailleurs fait des recherches sur la différence entre les préfixes dys et dis qui m'ont beaucoup appris et je remercie Sofiène B.H de m'avoir permis cela.
En cette période de confinement, on a du temps pour lire et s'instruire, c'est ce que je fais sans jouer les fanfarons et les donneurs de leçon.
Patriote
'? hourcq le prof de français
a posté le 30-03-2020 à 13:17
Cher monsieur,
Je trouve que vos remarques et vos corrections du texte du grand Sofiane sont inutiles et déplacées . En lieu et place de débattre et d'apporter votre contribution à l'exposé de monsieur Sofiane sur l'état actuel et les circonstances dans lesquelles sont plongés les tunisiens, vous nous montrez vos connaissances en orthographe et se la jouer en prof de français et vous vous permettez de le juger comme s'il était votre petit élève pour lui coller une punition ou un procès d'intention
Nous nageons dans une mer de racailles.
hourcq
Ah! La langue française !
a posté le 30-03-2020 à 12:10
,,,,et son orthographe compliquée quand les mots changent de sens et s'écrivent différemment même s'ils se prononcent de la même façon..
Ainsi, Sofiène B.H nous parle dans sa chronique (que je partage de a jusqu'à z) , au premier paragraphe, de ces racailles qui profitent du moindre "disfonctionnement" pour faire leur beurre sur le dos des honnêtes citoyens.
Et là, il ne s'agit pa de "dis-"mais de dysfonctionnement (avec un y)., le préfixe "dys-" signifiant une anomalie ou un mauvais fonctionnement. Alors que le préfixe "dis-" signifierait plutôt une absence , un non-fonctionnement. Comme les préfixes "dés-" ou "dé-"qui sont équivalents. Le préfixe "dys-" , d'origine grecque, s'emploie surtout dans le domaine médical.
Vu les difficultés grammaticales et syntaxiques, qu'aucun francophone, même le plus savant, ne maîtrise totalement pas étonnant que l'orthographe soit parfois malmenée. Je me demande d'ailleurs si le français n'est pas la seule langue où existent des championnats du monde d'orthographe car beaucoup de langues s'écrivent comme elles se prononcent ce qui n'est pas son cas.
tounsia2
Il nous manque la rigueur dans l'application de la loi
a posté le 30-03-2020 à 10:57
Cette pandémie a montré que face à un danger imminent, l'humanité se comporte de la même manière et c'est toujours l'instinct de survie qui prends le dessus. En Tunisie comme partout ailleurs dans le monde où les gens ont été obligées à rester chez eux à cause de la pandémie, nous avons observé à peu près les mêmes réactions chez les populations dans différents pays (magasins alimentaires dévalisés, promenades insouciantes dans les rues et les parcs malgré les consignes données par les autorités, trafic de tout genre. . etc). Nous avons aussi observé comment la rigueur dans l'application de la loi a donné de bons résultats et qu'il ne faut compter ni sur le sens de responsabilité des citoyens, ni sur leurs respect des lois et qu'en définitive, seule la force de la loi peut garantir la bonne marche des sociétés, ce qui malheureusement nous fait encore défaut en Tunisie et constitue notre plus grand problème.
Patriote
La resilience
a posté le 30-03-2020 à 09:24
En physique, la résilience traduit l'aptitude d'un corps à résister aux chocs et à reprendre sa structure initiale. Adaptée à la psychologie, elle désigne la capacité d'un individu à surmonter les moments douloureux de l'existence et à se développer, en dépit de l'adversité
Cette capacité n est pas donné à tout le monde je pense l enfance de chacun. Les chocs émotionnels de l enfance en sont pour quelque chose. Ma manièreavec laquelle ma mère a géré les angoisses de l enfant et puis cette capacité d adaptation les gens doivent comprendre cette fois et par la force qu on es sur le même bateau
hamadi
bravo
a posté le 30-03-2020 à 09:09
M E R C I
takilas
SidiBou| 29-03-2020 16:29
a posté le 30-03-2020 à 07:25
Ce ne sont pas eu qui refusent ( B.N.) mais les racailles et complexés, qui se savent qu'ils sont nuls et incompétents qui téléphonent (même leurs minables partisans téléphonent); sauf qu'il ne faut pas trop en voiuloir au journal quand on sait que la dictature de nahdha ou karama, déjà existante, bat son plein ces jours-ci
Tounsi
Recherche du buzz
a posté le 30-03-2020 à 00:22
Cet animateur n'est pas à sa première bourde malheureusement certaines télés privées cherchent le buzz et il est parmi les mieux payés
Docsambs
Merci
a posté le 29-03-2020 à 21:32
Merci d'avoir dit ce qu'on pense. Rien à rajouter.
Gg
@ DHEJ
a posté le 29-03-2020 à 18:45
Je ne sais pas, je ne toussais pas. Mais c'est très bon!
Habib
Ignorance et pauvreté
a posté le 29-03-2020 à 17:46
Monsieur,
Vous avez entièrement raison de parler de " Racailles".
Ces racailles sont au devant de la scène grâce ou à cause des deux facteurs dont souffre notre population : l'ignorance et la pauvreté.
Car ces sont ces deux facteurs qui ont fait entrer des minables au parlement tunisien et c'est vraiment triste
DHEJ
@Gg
a posté le 29-03-2020 à 17:44
Bonjour

Alors la tisane est-elle efficace ?

Cordialement
Saleh_71
@Jilani (very well said)
a posté le 29-03-2020 à 17:44
Thanks Jilani for your good summary. We have a con and populist president of the republic (charlaton) who will ultimately destroy Tunisia because of his absolute incompetence. We have a disliked head of the Parelement. We have TV channels that are animated by human trash.

Wake up Tunisia. Wake up. They are taking us to the abyss. We have elected these con people and we are paying the price.
Gg
@ DHEJ
a posté le 29-03-2020 à 17:39
Je vous vois venir avec votre formule...n'oubliez pas que si un avion vole, c'est parce que Dieu le veut.
C'est valable pour les députés aussi!
C'est bien ce que vous vouliez dire? Bravo pour cette habile façon de contourner la censure!
Welles
Bien résumé
a posté le 29-03-2020 à 17:37
Bravo Monsieur
Gg
Sidibou a raison!
a posté le 29-03-2020 à 17:35
Il est impossible de qualifier certains partis ou élus ou organisations de ce qu'ils sont sans se faire censurer.
Vous avez tellement peur?
SidiBou
La racaille tunisienne....
a posté le 29-03-2020 à 16:29
Récemment j'ai utilisé le mot' racaille' sur mon intervention écrite sur votre site Business News sur les députés tunisiens en particulier sur Seif Eddine Makhlouf, vous me l'avez refusé sans raison ni motif alors qu' aujourd'hui votre collaborateur Ben Hamida l'utilise. Pourquoi?
'? mon sens il faut dire les choses comme elles sont!
Jilani
Un bon résumé de la situation
a posté le 29-03-2020 à 16:29
Nous avons longtemps ignoré nos élites et souvent les dénigrer surtout par les médias y compris BN et voilà ce qu'on a au parlement, un président le plus détesté des tunisiens,un chef d'?tat populiste appuyé par des jeunes incultes et revanchards et des revolutionnistes idiots stupides et anarchistes, mais ceci ne va pas changer même après ce corona à cause du manque d'éducation et culture d'un peuple illettré.
DHEJ
Et une racaille oubliée..
a posté le 29-03-2020 à 16:24
Celle qui n'arrive pas à reguler les circuits de distribution de denrées alimentaires...

Reguler alors je sous-entend

Quantité
Celerite
Géolocalisation

Des paramètres qui se trouvent dans

F=1/2 Ro Cz V² S

Bon trop de racaille !