Le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé dans la matinée du jeudi 29 mai 2025, au palais de Carthage, une réunion du conseil des ministres, d'après un communiqué publié à 4h34 du matin.

Le chef de l’État a souligné, en ouverture de cette réunion, la nécessité de poursuivre la révolution législative, notamment dans le domaine social, affirmant que la stabilité sociale est la première condition naturelle pour créer la richesse. Il a également insisté sur l’impératif de développer les législations avec une nouvelle pensée, celle du militant engagé pour satisfaire les revendications du peuple.

Dans ce cadre, le président de la République a insisté pour que le projet de décret relatif à l’interdiction de la sous-traitance soit clair et réponde aux attentes du peuple. Il a proposé la dissolution de la société « Itissalia Services » et l’intégration des agents et ouvriers employés dans le cadre de ce type de contrats à leurs postes de travail respectifs, afin de mettre un terme définitif à cette forme d’esclavage déguisée dans le secteur public.

Le président a réitéré sa position de principe, appelant à se débarrasser des demi-mesures. Cette guerre est une guerre de libération nationale qui concerne tous les secteurs et toutes les régions. Il a rappelé à cet égard les slogans de la révolution ainsi que l’article 17 de la Constitution qui stipule que l’État garantit la coexistence entre les secteurs public et privé et œuvre à réaliser leur complémentarité sur la base de la justice sociale. Il a souligné que c’est en assurant les droits des travailleurs que l’investissement pourra être dynamisé, et que de nombreux textes taillés sur mesure n’ont pas créé de richesse, mais ont conduit à une économie de rente et à des taux de croissance artificiels et trompeurs.

La situation des ouvriers de chantiers a également été longuement abordée, ainsi que la recherche de nouvelles solutions pour ceux qui ont souffert de la pauvreté et de la misère, et pour ceux dont le chômage s’est prolongé en raison de politiques qui les ont exclus et privés de leur droit légitime au travail avec un salaire juste et équitable.

Le Conseil a également discuté de la mise en place de nouveaux mécanismes pour redynamiser les caisses sociales, afin qu’elles retrouvent leur équilibre financier et puissent jouer pleinement leur rôle dans les meilleures conditions.

Le président de la République a aussi évoqué la nécessité de réduire le nombre d'institutions qui ont épuisé les fonds publics sans réelle utilité. Les ressources qui leur sont allouées devraient plutôt être utilisées pour ouvrir la voie à des recrutements dans des institutions performantes, bénéfiques non seulement pour les nouveaux employés, mais pour tout le pays.

Le conseil a également débattu de la nécessité de simplifier les procédures de création de sociétés communautaires, souvent dévalorisées délibérément par les cartels et leurs agents afin d’empêcher leur réussite et de répandre le découragement, alors que ce type d’entreprise a réussi dans de nombreux pays, apportant des bénéfices non seulement à leurs membres, mais à l’ensemble de la communauté nationale.

Le président de la République a renouvelé son appel à poursuivre la guerre contre la corruption, affirmant que la véritable croissance ne peut être atteinte que dans des institutions gérées avec transparence, dans un esprit de dévouement et de don sans limites. Il a précisé que la Tunisie est souvent décrite comme souffrant de crises financières, alors qu’elle dispose de nombreuses richesses et des meilleures compétences.

En conclusion, le président de la République a affirmé que ceux qui propagent chaque jour, à travers une campagne électorale déguisée et prématurée, que la Tunisie vit de crise en crise, n’ont d’autre objectif que de semer le découragement et le désespoir. Mais le peuple tunisien est déterminé à aller de l’avant, il ne se rendra pas, ne se laissera pas abattre et n’acceptera rien d’autre que la victoire. Il a définitivement écarté de son esprit les discours mensongers et calomnieux qui prétendent que la situation est désespérée. « Celui qui a arrosé cette terre précieuse de son sang et de son combat, celui qui a fait tomber tous les masques, déjouera toutes les manœuvres et triomphera coûte que coûte, car il ne connaît pas l’impossible », conclut le communiqué.

S.F