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Fuite pour le 2ème jour consécutif, une vidéo d'une communication téléphonique entre Ghannouchi et un salafiste
11/10/2012 | 1
min
Fuite pour le 2ème jour consécutif, une vidéo d'une communication téléphonique entre Ghannouchi et un salafiste
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Une nouvelle vidéo fuitée de Rached Ghannouchi a été diffusée sur les réseaux sociaux mercredi 10 octobre 2012 tard le soir. Celle-ci filme une conversation téléphonique entre le salafiste tunisien Béchir Ben Hassen et le leader d’Ennahdha Rached Ghannouchi. La vidéo date probablement du mois de février, même période de la vidéo d’hier qui a déclenché un véritable scandale (cliquer ici pour voir notre article à ce sujet).
Béchir Ben Hassen a enregistré et filmé à son insu Rached Ghannouchi, bafouant ainsi les règles fondamentales de bienséance. Si pour la première vidéo, on soupçonne fortement que ce sont les salafistes qui seraient à l’origine de la fuite, il n’y a aucun doute sur l’origine de la fuite de cette deuxième vidéo.

Le prédicateur Béchir Ben Hassen a suggéré au début de la communication téléphonique le recours au référendum à propos de l’article 1er de la Constitution, notamment pour la mention ou non de "la Chariâa".
La réponse de Rached Ghannouchi était très claire. "Celui qui met en place les lois, ce n’est la pas la Constitution, mais le rapport de forces. D’ailleurs, si les islamistes étaient assez puissants, ils auraient pu imposer l’islamisation du pays, mais ce n’était pas le cas". Il a dans ce contexte cité l’exemple d’une loi existant depuis le début du siècle dernier, stipulant l’interdiction de la vente d’alcool pour les musulmans et qui n’est toujours pas appliquée.

Le leader d’Ennahdha a affirmé "qu’il s’agit d’un combat pour le forme" ajoutant : "On a déjà atteint un degré de conscience tel que plus personne n’ose remettre en question la mention d’Etat, dont le peuple est arabe et la religion est l’islam".

Tout en réaffirmant les mêmes propos que la première vidéo, à savoir que les islamistes doivent d’abord renforcer leurs acquis et que les appareils de l’Etat sont encore sous l’emprise des laïcs, M. Ghannouchi a déclaré que " la loi est interprétée par le plus fort, par celui qui a le pouvoir. Notre objectif étant de confirmer la présence islamique en Tunisie. Aujourd’hui, les laïcs ont tout. Si on est forts, on fera une politique islamiste basée sur le 1er article de la Constitution".
Interrogé par le salafiste à propos du Code de Statut Personnel dont certains articles seraient contraires, à ses yeux, à la chariâa, Rached Ghannouchi a indiqué que le CSP pourra être amendé, le jour où les islamistes auront le dessus et ils pourront donc garder certains articles et enlever d’autres.

Dans cette conversation téléphonique, Rached Ghannouchi a répété plus d’une fois qu’il faut procéder par étapes. « Oui, toute notre stratégie est basée sur la politique des étapes !», a confirmé le leader du parti islamiste vers la fin de l’entretien.
Il explique même comment il faut procéder pour atteindre l’application de la chariâa en Tunisie : « On veut insuffler cet esprit islamique dans le peuple, il faut prendre le temps d’éduquer les jeunes, de les former et de diffuser chez le peuple une conscience islamique globale. A ce moment là, c’est le peuple qui exigera l’application de la chariâa ! »
Rached Ghannouchi n’a pas manqué d’ajouter également : "Quand on deviendra fort et puissant, on pourra décréter des lois régissant la vie sociale et la famille selon le modèle islamique".
Quant au référendum réclamé par Béchir Ben Hassen, Rached Ghannouchi a rejeté l’idée indiquant que le « peuple votera par ignorance, car un large pan de la société a peur de la chariâa puisqu’il ne la maîtrise pas et vu que l’image de la chariâa est liée à des faits horribles ».
D.M

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