Khayam Turki, membre d’Ettakatol et précédemment proposé par son parti pour occuper le poste de ministre des Finances s’est expliqué aujourd’hui, 22 décembre 2011, sur les raisons du retrait de sa candidature au poste ministériel, et ce lors d’une conférence de presse tenue quelques heures avant l’annonce officielle du gouvernement devant l’Assemblée constituante.
Lors de cette conférence, Khayam Turki, est revenu sur son parcours professionnel, en Egypte, en Angleterre et en Tunisie, notamment, et sur son expérience au sein du groupe émirati, National Holding, basé à Abu Dhabi. « J’ai été intégré au sein du groupe en 2006, et je l’ai quitté en 2008, car j’avais quelques réserves concernant l’entreprise », affirme Khayam Turki, sans entrer dans le détail de ces « réserves » qui ont conduit à son départ.
Le 15 janvier dernier, Khayam Turki intègre le parti de Mustapha Ben Jaâfar et devient son directeur de campagne. Choisi pour être ministre des Finances au sein du gouvernement de coalition, ce dernier reçoit des informations concernant sa mise en accusation dans des affaires douteuses en rapport avec le groupe émirati pour lequel il a travaillé, et ce, quelques heures avant l’annonce de la liste gouvernementale. Il en informe Mustapha Ben Jaâfar qui l’assure alors de son soutien. Tenu au fait de cette affaire, Hamadi Jebali se serait également montré conciliant, toujours selon M. Turki, et retarde la présentation du gouvernement.
« Malgré ce soutien, j’ai senti l’embarras dans lequel se trouvaient M. Jebali et les dirigeants d’Ettakatol et j’ai alors décidé, pour le bien de mon pays, de retirer ma candidature, ajoute M. Turki. Je ne cours pas derrière un poste, j’ai préféré me retirer que devoir faire face à ce type de fausses accusations, au moment où j’aurais été en poste, ce qui aurait eu un impact négatif sur mon travail ».
Khayam Turki affirme, par ailleurs, avoir pris connaissance des accusations qui pesaient sur lui hier, le 21 décembre 2011, par l’intermédiaire d’un journal électronique. Article sur lequel il s’est dit étonné, notamment sur les pratiques des avocats interrogés. Dans l’article en question, le cabinet d’avocats du groupe émirati affirmait que Khayam Turki était impliqué dans des affaires douteuses, passibles de poursuites pénales. Le premier concerné dit ne pas avoir eu connaissance, jusque-là, du dossier d’accusation et qu’aucune plainte n’a, pour l’instant, été déposée contre lui. Il condamne la campagne diffamatoire dont il a fait l’objet et évoque des parties étrangères et nationales, qui auraient exercé des pressions et émis des menaces, à un moment bien choisi, pour l’écarter du gouvernement. Khayam Turki n’hésite pas à parler de manipulation.
Malgré le fait qu’il nie tout ce qui lui a été reproché, Khayam Turki décide tout de même de se retirer. Les raisons de cette décision sont nombreuses. À la question de savoir si ce type de désistement ne constituerait pas un précédent préjudiciable, pouvant porter le discrédit sur la souveraineté nationale, si tant est que des parties étrangères ou internes émettraient des accusations sans fondement sur des membres du gouvernement, Khayam Turki répète que sa décision a été prise pour réduire les tensions et faire avancer le pays, pour que cette affaire ne viennent pas entacher la crédibilité d’Ettakatol et du nouveau gouvernement en général. Il ajoute enfin que si ces plaintes étaient déposées, la justice révèlera le caractère infondé des attaques dont il a été victime.
