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De nouveau, Marzouki attaque violemment l'opposition tunisienne depuis le Qatar (vidéo)
27/03/2013 | 1
min
De nouveau, Marzouki attaque violemment l'opposition tunisienne depuis le Qatar (vidéo)
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Une conférence intitulée "Quelle démocratie pour les pays arabes" a été animée par le président de la République tunisienne Moncef Marzouki à Doha, hier 26 mars 2013.

Selon un extrait de cette conférence, Moncef Marzouki a répondu à plusieurs questions qui lui ont été posées, dont celle relative à sa position par rapport à l'opposition, la capacité du nouveau gouvernement à instaurer le calme et la sécurité ou encore l'accusation d'Ennahdha d'être derrière l'assassinat de Chokri Belaïd.

M. Marzouki a commencé par affirmer craindre "la rancune de certains". Il a expliqué que lui-même et ses alliés de la Troïka voulaient bien ouvrir leur coalition à d'autres composantes politiques. "On les a invité, à maintes reprises, à s'asseoir avec nous autour d'une même table pour nous concerter et pour être constructifs dans cette phase transitionnelle, laisser de côté nos différends pour le moment, mais elles ont refusé. Comme si le diable est incarné en cette Troïka!".

M. Marzouki a également affirmé: "Malheureusement, ces "extrêmes" ont refusé la modération et le juste milieu et ont tenté de déchirer la texture de la patrie. En se refusant les uns les autres, avec rancune et mauvaise-foi, on prépare le terrain à la violence", a clamé le président de la République.

Concernant la capacité du gouvernement à instaurer le calme et la sécurité, M. Marzouki s'est, encore une fois, tourné vers l'opposition pour la pointer du doigt, en affirmant que "les opposants ont conditionné leur collaboration par la neutralité des ministères de souveraineté, mais une fois leur vœu exaucé, ils ont dénigré et banalisé cet acquis. "Ennahdha a généreusement accepté cette neutralité, par souci d’instaurer le calme, la sécurité et la paix civile, mais on a accueilli son geste par le dénigrement, la satire et l'insouciance. Cette revendication si chère, devient subitement sans intérêt et insignifiante à leurs yeux", a-t-il ajouté.

M. Marzouki a poursuivi en affirmant: "La rivalité politique est toujours basée sur la mauvaise foi et la cruauté. En effet, les adversaires sont cruels entre eux et ont recours à la calomnie et aux cancans, mais il existe des lignes rouges à ne jamais franchir, sauf que les "extrêmes" l'ont fait".

Sur un ton ferme, il a déclaré, "En tant que président de la République, je dis, patientons et supportons, car c'est le seul moyen de dépasser le cap". Tout confiant, il a ajouté: "Le peuple a été témoin durant deux ans des agissements des uns et des autres et saura distinguer ceux qui cherchent le calme et l'unité et ceux qui veulent la guerre civile et l'anarchie. Mes collègues et moi consacrons tout notre temps à tenter d'éteindre les feux, alors que les autres "extrêmes" ne font que verser de l'huile sur le feu!".

Enfin et concernant l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd, M. Marzouki a été très clair en affirmant: "Je ne défends pas Ennahdha, mais étant au courant des secrets de l'Etat, accuser ce parti d'être derrière ce crime est tout simplement indécent!", un constat qui lui a valu des applaudissements dans la salle.

M. Marzouki a conclu en s'adressant à l'opposition: "Dorénavant, il faut assurer un minimum de sagesse et de calme, car cette nervosité et ces discussions houleuses vous nuiront", a-t-il alerté.

Les propos du président de la République chez son hôte Al Jazeera au Qatar, exigent quelques observations. Durant cette intervention, M. Marzouki, en parlant de sagesse et de calme, s'était bien emporté et s'est bien défoulé sur l'opposition qu'il a critiquée avec violence. En déplorant la mauvaise foi de l'opposition, devant cette panoplie d'audience arabe justement loin de ses adversaires, Marzouki a fait preuve, lui-même, de mauvaise foi.

Il ne faut pas oublier non plus que quand M. Marzouki dit que l'opposition refuse de se joindre à la troïka et "ses bras grands ouverts", c'est parce que cette même troïka exigeait l'exclusion de certaines parties politiques. M. Marzouki déplore donc que l'opposition ne participe pas au travail avec la troïka, alors que c'est cette même troïka qui a choisi, à l'avance, avec qui elle veut composer. Mais ça, il a omis de le signaler à son auditoire qatari.
Quand il dit que la troïka n'a cessé d'éteindre le feu alors que l'opposition met le feu partout, il semble oublier qu'il a bien reçu des représentants des LPR à Carthage, alors que des preuves accablantes les mettent en cause dans des violences, notamment l'assassinat de Lotfi Nagdh. M. Marzouki joue également à la politique de l'autruche en évitant d'évoquer les bavures et les ratages de la Troïka, entre autres, face aux assassinats de Nagdh et de Belaïd, du projet de loi sur l'exclusion, les ingérences judiciaires, les détentions illégales des anciens adversaires politiques...
Enfin, concernant l'assassinat de Chokri Belaïd, il dit connaitre les secrets de l'Etat et disculpe tout de suite Ennahdha. Comment sait-il qu'Ennahdha n'a rien à voir avec ce meurtre, alors que le juge d'instruction ne s'est pas encore prononcé ? En bref, Moncef Marzouki profite, encore une fois, d'un auditoire à l'étranger pour tromper son public et dénigrer ses adversaires politiques, oubliant superbement qu'il est le président de tous les Tunisiens.

Dorra Megdiche Meziou

27/03/2013 | 1
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