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Cessions des parts confisquées de Tunisiana et d'Ennakl : les dossiers ont été bien ficelés !
26/07/2012 | 1
min
Cessions des parts confisquées de Tunisiana et d'Ennakl : les dossiers ont été bien ficelés !
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Une conférence de presse a été organisée jeudi 26 juillet 2012 à la Bourse de Tunis pour annoncer le démarrage du processus de cession des parts confisquées par l’Etat tunisien dans le capital de Tunisiana (25%) et celui de la société Ennakl (60%). Deux des meilleures entreprises confisquées sur les six qui seront cédées cette année. Avant la fin 2012, on lancera les procédures de cession de 99% de City Cars (concessionnaire de Kia), de 13% de la Banque de Tunisie, de 37% de Carthage Cement et de 100% de l’International School of Carthage.
Ridha Saïdi, ministre chargé des Affaires économiques, Slim Besbès, secrétaire d’Etat aux finances et Habib Karaouli, PDG de la Banque d’affaires de Tunisie, ont donné, au cours de cette conférence de presse, tous les détails relatifs à processus de la cession de ces deux entreprises, mais également le processus général de cession des parts confisquées qui appartenaient à la famille Ben Ali.

Concernant Tunisiana, l’appel à candidatures sera international et on a exclu la participation de tout opérateur téléphonique. Même le qatari, Qtel, (actionnaire à 75% dans Tunisiana) ne pourra pas prendre part à cet appel à candidatures et il s’est engagé à cela par écrit.
Ce qu’il faut savoir, en revanche, c’est que l’Etat tunisien ne touchera pas le jackpot dans cette cession, vu que la part principale des 25% de Tunisiana, qu’a achetée Sakher El Materi (via Zitouna Télécom) a été réalisée à crédit, auprès d’un pool bancaire avec à sa tête l’ABC.
Sur les 865 millions de dinars versés pour l’acquisition de Tunisiana, Zitouna Télécom n’avait que 20 MDT. Un prix relativement élevé, déjà, selon l’estimation de M. Karaouli.
Quant à Hamdi Meddeb, l’associé de Sakher El Materi dans Zitouna Télécom, sa part a été fortement diluée pour devenir insignifiante et ce après une augmentation de capital, réalisée récemment.
Ceux qui sont éligibles à l’acquisition, indique M. Besbès, sont des fonds d’investissement ou souverains, des sociétés financières ou des holdings. Il notera que deux organismes ont déjà manifesté leur intérêt pour cette acquisition, à savoir la Banque européenne de développement (BERD) et l’International Finance Group (IFC).
On notera, dans la foulée, l’endettement à court terme de la société de l’ordre de 365 millions de dollars.
Le processus de démarrage de l’appel à candidatures sera lancé le 27 juillet, la data room et les travaux de diligence auront lieu du 6 août au 14 septembre, la date limite de dépôt des offres est fixée au 2 novembre et l’annonce de la cession aura lieu le même mois.
Vu le timing de lancement coïncidant avec les vacances, loin d’être propice pour ce type d’appels internationaux, on a mis en place une data room virtuelle. Une première mondiale, nous indique M. Karaouli, ce qui permettra aux intéressés de consulter tous les documents nécessaires à distance.

Pour le cas d’Ennakl, c’est plus compliqué, dans la mesure où la société dépend d’un partenaire étranger, Volkswagen en l’occurrence, sans qui la société ne peut pas vivre. Deux autres éléments, la société est cotée en bourse et obéit à la réglementation en vigueur en matière des sociétés commerciales qui interdit la cession à plus de 49% à des étrangers.
Vu que le secteur n’est pas libre, l’acheteur doit donc être tunisien, mais il peut s’allier à des consortia étrangers.
Précisions de taille (et fort importantes) l’acheteur doit obligatoirement répondre aux critères techniques bien définis de Volkswagen, doit avoir l’expérience nécessaire dans le secteur automobile, avoir de l’expérience dans l’importation et la distribution automobile, a la possibilité de gérer des sociétés multimarques, de gérer la qualité, d’avoir des liens avec les circuits de distribution et de s’adapter aux choix stratégiques de Volkswagen.
Autant de critères qui limitent énormément le profil recherché. A la limite, on pourra dire que l’appel à candidatures est orienté vers une personne en particulier et pourrait ouvrir la porte à l’entrée d’un concessionnaire-concurrent dans le capital d’Ennakl.

Habib Karaouli répond à cette interrogation et déclare qu’aucun concessionnaire tunisien concurrent à Ennakl ne pourra acheter ces parts pour deux raisons très simples : la première est que la législation tunisienne interdit les concentrations. Ennakl possédant déjà 20% de parts de marché, si un concurrent entre dans son capital, il se trouvera avec des parts de marché supérieures au seuil fixé par la loi (30%) ce qui le met d’office dans l’illégalité. La seconde raison a été imposée par Volkswagen qui refuse catégoriquement qu’un représentant d’une autre marque entre dans le capital d’Ennakl.
En clair, et si nous avons bien compris, l’appel à candidatures est orienté, mais dans le bon sens, celui d’assurer la pérennité d’Ennakl et son essor. Il y aura bien un investisseur tunisien, mais celui-ci doit (inévitablement vu les conditions) s’associer avec une entreprise ayant de l’expérience en matière de concession automobile qui ne soit pas concurrent à Volkswagen.
« Ces conditions ont pour mérite de rassurer l’investisseur, le fournisseur principal, le personnel d’Ennakl et les actionnaires en bourse », fait remarquer M. Karaouli.
L’appel à candidatures sera lancé le 30 juillet, la data room et les travaux de diligence auront lieu en septembre et l’acceptation des offres interviendra fin novembre pour que tout soit bouclé avant la fin de l’année.

N.B.
26/07/2012 | 1
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