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UIB âEUR" Société Générale : les raisons dâEUR(TM)une dégradation
31/07/2008 | 1
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La situation qu’a connue l’UIB-Société Générale ces deux dernières années a fait couler beaucoup d’encre et laisser circuler beaucoup de rumeurs.
En l’absence totale d’une politique de communication en temps de crise, la banque a laissé son image pâtir. Elle n’est pas la pire, certes, mais l’idée que tout observateur pourrait porter sur l’UIB est loin d’être bonne.
Le management actuel de la banque cherche à tourner la page et a commencé à prendre conscience de la nécessité de communiquer. Il ne l’a pas encore fait dans les règles de l’art (appel à une agence spécialisée, organisation d’une conférence de presse, appel à des journalistes spécialisés pour des interviews ciblées), mais l’organisation d’une communication financière au siège de l’AIB (qui a fait preuve d’une belle et rapide réactivité) est à inscrire à l’actif de la banque tuniso-française.
Durant cette communication, Kamel Néji, DG de l’UIB – Société Générale, n’a pas cherché à nier cette image et cet historique sombre de la banque et a donné ses « explications-justifications ».
Kamel Néji n’a pas usé de langue de bois et a trouvé les mots justes pour définir ce qui s’est passé : « L’UIB a vu la dégradation de ses principaux fondamentaux ». C’est osé, c’est direct et ça a le mérite d’être honnête !

Tour à tour, il rappelle ce qui s’est passé : des comptes 2006 non certifiés par l’un des commissaires aux comptes, un sous-approvisionnement (sur tous types de risques), des fondamentaux en baisse (produit d’exploitation bancaire, produit net bancaire et résultat brut d’exploitation), des indicateurs préoccupants, une situation financière dégradée (185 millions de dinars de pertes),un poids anormalement élevé de créances classées (44,6%) et une situation difficile non corrélée avec l’environnement bancaire.
Outre ces raisons, Kamel Néji relève des facteurs endogènes pour expliquer la dégradation de la banque.
Ainsi, il pose le problème de l’absence historique d’une bonne culture du risque, d’un sous-provisionnement élevé, d’un modèle économique insuffisamment diversifié et de l’inexploitation de plusieurs opportunités de marché et de nouvelles niches commerciales.
Il soulève également le déficit en matière d’offres commerciales, d’une qualité de service en deçà des attentes de la clientèle et d’une faible synérgie avec le Groupe Société Générale.
Enfin, Kamel Néji relève le dispositif organiastionnel insuffisamment réactif et efficient, un système d’information non encore stabilisé et en cours d’appropriation par le personnel, une conduite difficile du changement et une faiblesse du dispositif du recouvrement.
Autant de raisons qui expliquent le grand retard accusé par la banque par rapport à la concurrence et le retrait par rapport à la réalité et à la dynamique du marché.

Kamel Néji cherche à rompre avec le passé et a établi tout un plan d’action (lire notre article à ce sujet), mais force est de remarquer qu’à la lecture de ce plan d’action, on ne relève pas de solutions concernant tous les points. Une augmentation du capital, la création d’une banque d’affaires ou l’ouverture de nouvelles agences ne sauront pas à elles seules redorer le blason de la banque.
Il est impératif de mettre en place un bon système de communication moderne avec l’extérieur (Kamel Néji ne semble pas du tout conscient de ce point), d’établir un plan de formation et de perfectionnement pour son personnel, d’encourager et motiver ce même personnel et de mettre en place une sorte de synergie avec son actionnaire.
L’ATB, la BIAT, la BTK et Attijari Bank sont passées par là et se trouvent aujourd’hui en pôle position en Tunisie grâce à l’ensemble de ces facteurs. Il ne s’agit finalement pas de résoudre les problèmes urgents uniquement, mais de résoudre tous les problèmes.

31/07/2008 | 1
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