L'agence de notation Standard & Poor's (S&P) a estimé, dans un communiqué daté du 5 août 2024, que les risques de financement diminuent pour les banques tunisiennes. Elle a ainsi révisé sa tendance sur l'évaluation du risque sectoriel du système bancaire tunisien, la faisant passer de négative à stable.

« Les dépôts des clients, qui sont la principale source de financement des banques tunisiennes, se sont avérés stables et ont augmenté au fil du temps, malgré l'incertitude macroéconomique et politique que le pays a connue au cours des dernières années. Le gouvernement a également réussi à payer sa dette commerciale extérieure dans les délais, malgré un soutien extérieur sporadique, et nous voyons sa solvabilité se stabiliser. Nous considérons donc que le risque d'une crise de confiance potentielle de la part des déposants a diminué. De plus, la dette extérieure est dominée par les dépôts de quelques sociétés offshore et des expatriés tunisiens, ainsi que par des prêts à long terme d'institutions de prêt multilatérales qui, à notre avis, réduisent le risque de sorties de fonds soudaines et importantes », lit-on dans ce même document.

L’agence indique, en outre, qu’elle ne s’attend pas à des changements majeurs dans le paysage concurrentiel des banques au cours des douze prochains mois. Elle souligne également que la réglementation et la surveillance bancaires s'améliorent, l'autorité de régulation ayant adopté plusieurs réformes au cours de la dernière décennie. Cela dit, elle considère que le cadre institutionnel demeure faible par rapport à d'autres marchés émergents.

« Les banques tunisiennes continuent d'opérer avec de faibles exigences en matière de capital par rapport aux normes internationales, et le non-respect de ces exigences n'est pas sévèrement réprimé. L'adoption des normes internationales d'information financière est maintenant prévue pour 2025 après plusieurs retards. La gouvernance et la transparence sont à la traîne par rapport aux normes internationales et tirent vers le bas notre opinion sur le cadre institutionnel », lit-on dans ce même document.

S&P souligne qu’« une amélioration significative des perspectives macroéconomiques, ainsi qu'un assainissement du bilan du système bancaire et la démonstration que l'octroi de nouveaux prêts est de meilleure qualité, pourraient conduire à une amélioration de son point de vue » et « un renforcement plus important que prévu de l'environnement réglementaire ou une consolidation du système bancaire conduisant à une meilleure rentabilité des banques pourraient conduire à un renforcement de son opinion »

I.N.