La juge, Afef Ennahali, rattachée à l’Instance Vérité et Dignité (IVD) et démise de ses fonctions par la présidente de l’instance, Sihem Ben Sedrine, s’est exprimée lors d’une conférence donnée hier, mercredi 10 janvier 2018, par l'association Awfyiaa pour témoigner des abus de la présidente de l’IVD à son encontre.
« Nous devions être rattachés à l’IVD en octobre et nous avons tenu à interrompre nos vacances pour rejoindre nos postes au mois d’août pensant à l’importance de notre mission. Nous avons été sidérés de constater qu’aucun dossier n’a été mis à notre disposition et que notre bureau était vide. On nous a demandé d’attendre car la présidente de l’IVD et des membres de l’Instance étaient alors en pleine dispute, nous nous sommes sentis indésirables, considérés comme des « taghout » et nous sommes restés un mois à nous tourner les pouces » a affirmé la magistrate.
« Nous avons dû abandonner les avantages financiers convenus, et nous en avons formulé la demande uniquement pour un collègue qui faisait la navette entre Kairouan et Tunis. Cette demande a été refusée alors que le cuisinier, l’assistante et les plus simples directeurs ont droit aux bons d’essence. Un président d’une association qui a son propre bureau dans le siège de l’Instance a bénéficié d’une voiture, de bons d’essence et monnaye ses services rendus à 50dt pour chaque requête urgente avec la bénédiction de la présidente de l’Instance » a ajouté Afef Ennahali.
La juge a affirmé que la mission des juges au sein de l’IVD a été entravée et que les dossiers élaborés pour et par le Tribunal militaire, concernant les assassinats politiques et les blessés et martyrs de la révolution, ont trainé « pour être retravaillés » malgré le risque de voir apparaitre des versions différentes. Elle a précisé que tout a été fait pour les pousser à partir et pour leur faire comprendre que leur présence était non désirée.
M.B.Z
