
Le professeur universitaire en économie, Sofiene Weriemi, a indiqué que la lettre de change n’a pas remplacé les chèques. Selon lui, seulement 10 % des transactions par chèques passent par la plateforme Tunichèque.
Invité le 9 juin 2025 à Expresso de Wassim Ben Larbi sur Express FM, Sofiene Weriemi a affirmé que la nouvelle législation sur les chèques n’était pas appliquée. Il a expliqué que les citoyens continuaient à utiliser les chèques, mais sans les scanner sur la plateforme.
« Le taux de rejet des lettres de change est historique… Il n’y a pas de mesures répressives liées à ce moyen de paiement, ce qui explique un taux de rejet de 11 %… Le taux de rejet des chèques n’était pas haut dans le passé… En France, on accepte un crédit de consommation en 48 heures…
L’étude et le déblocage des crédits de gestion pour les PME ne dépassent pas une semaine… Ceci n’a pas lieu en Tunisie… On a, donc, créé un mécanisme afin d’y remédier : le paiement différé… En 2024, les transactions par chèques représentaient 123 milliards de dinars… Au moins, la moitié représentait des paiements différés », a-t-il déclaré.
Le professeur universitaire en économie a évoqué la difficulté d’accéder à un financement pour les PME. Il a considéré que la nouvelle législation sur les chèques a détruit le mécanisme de paiement différé et l’a substitué par l’argent en liquide.
Pour ce qui est de la mesure introduite par la Loi de finances 2025 portant sur les comptes inactifs, Sofiene Weriemi a expliqué que les fonds se trouvant dans des comptes n’ayant enregistré aucune transaction durant les dernières années étaient transférés au Trésor public.
« Les comptes courants sont concernés par cette mesure… La période prise en considération est de cinq ans dans ce cas… Les fonds se trouvant dans un compte courant n’ayant pas enregistré de transaction durant cinq ans sont transférés au Trésor public… Pour les autres types de comptes bancaires, la durée est de quinze ans…
Cette mesure sera appliquée de façon continue et à chaque année… Le versement par la banque des intérêts ne s’inscrit pas dans le cadre des transactions bancaires… La banque est appelée à informer le client de l’application de cette mesure par écrit… Elle doit publier la liste des comptes concernés dans le Journal officiel des notifications juridiques et réglementaires », a-t-il ajouté.
Sofiene Weriemi a évoqué la difficulté de consulter les listes publiées par les banques en raison du format ou de la langue utilisée. Parfois, il s’agit d’une photo scannée. Il a indiqué qu'une banque, à elle seule, avait publié une liste concernant 140.000 clients.
S.G

