« Ennahdha ne pouvait pas conduire les affaires d’un pays moderne en 2012 » a déclaré Slim Chiboub, gendre de l’ancien président Ben Ali, sur Cap Fm dans l’émission Cappuccino ce matin du vendredi 10 février 2017. Slim Chiboub a commenté la prise de pouvoir du parti islamiste suite aux élections de 2012 affirmant que « plusieurs voix ont appelé, de l’intérieur du mouvement, à ne pas prendre le pouvoir, dont celle de Abdelfattah Mourou […] mais la tentation a été trop grande ».

Il ajoute, dans ce sens, qu’avec les slogans scandés à l’époque, la coalition qui a été créée et la situation particulière du pays, « la catastrophe s’est produite ».

« On est tombés dans le populisme, les intérêts [économiques] de l’Etat ne pouvaient pas le supporter », a-t-il dit, ajoutant que : « ils [les islamistes] ne pouvaient garder le pouvoir autrement que grâce aux slogans populistes ». « En accédant au pouvoir, ils ont cru instaurer un 6ème califat, ce qui implique détruire l’Etat moderne, en rejetant ses lois et en instaurant la chariâa. Je ne crois pas que ce soit un lapsus, comme cela a été dit à l’époque ».

Il a pointé du doigt, par ailleurs, le recrutement massif dans la fonction publique qu’il a qualifié de « plus grand fardeau pour l’économie tunisienne » ajoutant que « les choix qui étaient pris laissaient présager la catastrophe ». Revenant sur l’exclusion des islamistes de la vie politique sous Ben Ali, Slim Chiboub a affirmé que « la situation politique en Tunisie ne permettait pas de faire collaborer les islamistes ou Ennahdha. La relation comportait beaucoup d’hypocrisie et de peur. Nous n’avions pas entendu parler de programme et rien ne montrait, à l’époque, qu’on pouvait collaborer avec eux ».

S.T.