On a beau dénigrer, et à raison, la décennie des islamistes au pouvoir, il n’en demeure pas moins que les sujets qu’on débattait alors étaient bien plus intéressants.
En cette époque tant décriée, on parlait de l’égalité de l’héritage, de laïcité et de la nécessité absolue d’éloigner la religion de la vie publique. On discutait de souveraineté nationale et de l’ingérence de la Turquie et du Qatar dans les affaires nationales. On abordait aussi l’indépendance de la justice, la présence d’un avocat lors des interrogatoires de police, la surpopulation carcérale et les peines alternatives. Il était également question de séparation des pouvoirs et de la lutte continuelle entre pouvoir exécutif et législatif.
Même au parlement, les débats et l’ambiance étaient plus intéressants. Certes, on peut critiquer ses rixes incessantes, mais il fonctionnait normalement, comme dans bien des démocraties. Dans les médias, il n’y avait point de langue de bois : les politiques étaient satirisés régulièrement, et les sujets d’utilité publique étaient abordés quotidiennement. Ce n’était pas le nirvana, mais il y avait une actualité stimulante. Les citoyens étaient impliqués dans la vie publique et participaient, d’une manière ou d’une autre, au débat.
La Tunisie pré-25 juillet était loin d’être parfaite, mais ses sujets d’actualité étaient comparables à ceux des démocraties développées, bien différents de ceux qui dominent aujourd’hui.
Une dégringolade vers des sujets consuméristes
Avec Kaïs Saïed, tout débat autour de la vie publique a cessé. Désormais, on parle de pénuries et d’inflation. L’actualité du moment tourne autour de l’huile d’olive, des pommes de terre, des tomates, du lait, du thé, du sucre et du café. Des sujets qu’on retrouve uniquement dans les pays sous-développés. Vive Kaïs Saïed !
Ces faits sont indéniables. Certes, auparavant, il y avait beaucoup de bêtise, d’égocentrisme, de violence (verbale et même physique), d’inculture et d’inconscience, mais il y avait au moins des débats qui contribuaient, un tant soit peu, à élever le niveau général. Aujourd’hui, le débat (si on peut l’appeler ainsi) ressemble à une conversation de ménagères autour d’un thé l’après-midi : « Il y a du thé au supermarché ? Non, mais il y a du café, son prix a augmenté. Carrefour a ramené du sucre, et Monoprix fait des promotions sur les verres. T’as entendu parler de ce salaud qui a importé des pommes de terre avariées ? Ce sont tous des voleurs, ces hommes d’affaires ! »
L’actualité contrôlée par la politique populiste
La nature des sujets d’actualité reflète l’état d’un peuple, d’une nation. Ces sujets consuméristes montrent-ils que le public n’est intéressé que par cela ? En partie seulement. Si le citoyen lambda ne se concentre que sur son couffin, il existe une partie de la population attachée à des sujets plus profonds, aujourd’hui quasi inexistants.
Pourquoi ? Parce que ceux qui donnent le tempo ne sont pas les médias, mais les politiques.
Kaïs Saïed, rédacteur en chef de tous les médias du pays, rédige 100 % de ses communiqués en langue de bois. Il ne parle que de sujets consuméristes, touchant le citoyen lambda, pratiquant un populisme outrancier. Plus bas dans la hiérarchie, les ministres n’osent pas élever le débat. Encore plus bas, chez les gouverneurs et les délégués, on sort avec les caméras faire des descentes dans les marchés. L’appareil de l’État semble lui aussi déboussolé et sombre dans le populisme.
La semaine dernière, on a eu droit à une série de communiqués surréalistes. Suite à l’importation de pommes de terre avariées, on annonce l’arrestation de l’importateur. Quel est le tort de cet homme d’affaires (ou femme, je n’en sais rien) venu secourir le marché ? L’État aurait pu valoriser la réactivité des autorités sanitaires ayant empêché cette marchandise d’être écoulée, mais il a préféré insister sur l’arrestation de l’importateur, comme s’il était criminel.
Le véritable danger n’est pas l’importation de produits avariés, cela arrive partout dans le monde ; le vrai danger, c’est que ces marchandises se retrouvent sur le marché.
On aurait eu des opposants, on aurait débattu de la nécessité d’importer des pommes de terre alors que la Tunisie a toujours été autosuffisante. Mais ce point a été superbement ignoré, car le pouvoir exécutif est le premier responsable de cette absurdité économique. Les médias publics, champions en langue de bois, auraient pu souligner l’efficacité des autorités sanitaires. Ils n’ont même pas su exceller dans leur spécialité première.
Autre communiqué surréaliste : l’ouverture d’une instruction judiciaire militaire contre le blogueur controversé insolent et impoli Thameur Bdida. Mais qui est cet illustre anonyme pour qu’un tel communiqué lui soit consacré par l’appareil de l’État ?! Sommes-nous tombés si bas ?
Les médias, otages d’une actualité imposée
On reproche souvent à Business News sa couverture orientée et ses critiques sévères du régime Kaïs Saïed. Mais les faits sont là : ce sont les politiques qui font l’actualité, pas les médias. Nous sommes obligés de relayer et décortiquer ce que font les politiques.
Puisque Kaïs Saïed danse seul dans l’arène, nous sommes contraints de parler de lui et d’analyser sa danse.
Au lieu de débattre d’intelligence artificielle, de libéralisme ou de laïcité, nous nous retrouvons à parler de pommes de terre, d’huile d’olive, de sucre et de café. Voilà à quoi nous sommes réduits, ainsi que nos lecteurs. Idem pour la presse écrite responsable et leurs lecteurs, idem pour les radios sérieuses. Quant aux télévisions, elles sont réduites à commercialiser des casseroles.
La décennie des islamistes était noire, il n’y a pas de discussion, mais celle-ci est encore plus sombre : ses sujets d’actualité vont tous… aux toilettes.
Historically platonists won the battle (that's why there very few pieces from Epicurus writings that reached us). They won by propagating hedonism is vulgar, trivial, that the body is an anchor, a burden that we need to carry during a lifetime and will be relieved from thereafter, an so on. All kinds of non-sense, actually.
So, you want to be platonic, dear writer, sure. Be my guest. But for humanity's sake, try to understand how 'the majority lives'?', for a change.
Le grand philosophe a dit plus précisément qu'il faut entretenir un certain manque, car on désire ce qui nous manque...
S'il n'y a plus de manque, il n'y a plus de désir!
L'huile d'olives est un secteur stratégique pour le pays et il faut en parler, on doit aussi connaitre pourquoi le gouvernement essaye de détruire le secteur au profit de l'AgroMafia italienne. Est ce que cette coopération avec l'AgroMafia est un effet du hasard et de mal gérance ou est ce une coopération bien coordonnée. Des éléments d'enquête confirment la deuxième hypothèse (indices 1: la société d'avocats italienne: Giambrone & partenaires, 2: comment est ce que ces dossiers jaunes arrivent a KS, 3: 20% des profits de l'AgroMafia viennent de l'huile d'olives, 4: la block chain pour la traçabilité de l'origine de l'EEVO, 5: nomination de RFK comme ministre de la sante aux USA et son MAHA comme coût sévère contre l'huile frelatée et les huiles de graines, 6: le sabotage et vols des entrepôts de CHO group a Montréal et Houston, perte de 3 millions de dollars).
Un pays ou la majorité est pauvre et dont le premier soucis est la nourriture ne va s'occuper des besoins non essentiels. L'être a besoin en premier lieu de se nourrir, de se loger, une fois ces besoins satisfaits il demande plus de libertés et des droits.
Merci Kaies SAIED.
Pendant que le type se la coule douce après avoir éliminé des candidats bien plus aptes que lui à assurer la fonction suprême, pendant qu'il est absorbé par sa petite personne, le monde civilisé avance à grand pas vers l'intelligence artificielle générale, l'IAG. On estime que l'IAG sera atteinte d'ici quinze ans, un tsunami numérique qui remportera tous les pays qui vivent encore au septième siècle. Le type ou un de ses héritiers sera au pouvoir ce jour là. Que va t il faire lorsque lui et son peuple seront des primates et que tout le pays sera un grand zoo.
Le retard qui nous sépare des pays développés est déjà non rattrapable. Au lieu de lancer des projets de start-ups travaillant sur l'IA pour tenter de rester dans le coup et peut-être retenir certains ingénieurs, le type continue sa campagne de "circoncision". C'est un boulet qui tire tout le pays vers le bas, tout bas vers sa perte. Une vraie médiocratie. Le pays est foutu d'avance et tous ceux qui peuvent joindre le monde civilisé doivent le faire sans hésiter. Tic tic tic, le compte à rebours a déjà commencé, bonne lutte contre les spéculateurs et les moulins à vent et bonne chance aux sociétés communautaires!
That being said, you do have a point with regard to the necessity of investing in innovation, science and positioning the country on the new economy. It is clear, but not everyone is leaving and this country endured a lot of crisis, still there. That says a lot about a culture that, as ill as it is, is genuine and vivid still. No garantee it will stay so though, but I do not share the view that game is done.
du parle de dignité!!
et oui vous l'avez bien deviné, c'est notre bête noire Israël avec son silicon wadi, une nation qui détient le record de la plus grande concentration d'ingénieurs par nombre d'habitants, qui innove, leaders mondiaux en plusieurs nouvelles technologies dont l'irrigation intelligente (coucou fle7a en Tunisie) et qui peut construire ses propres avions de chasse depuis des décennies. Sous l'embargo de De Gaulle, ils ont même réussi à copier les mirages français et n'ont abandonné le projet raam/IAI que sous les pressions américaines.
Bourguiba n'arrêtait pas de le dire et redire, les arabes l'ont qualifié de traître. Pourtant c'est lui qui a hébergé l'OLP, ni l'Egypte, ni la Syrie, ni l'Irak ! La realpolitik conjuguée à une politique des étapes, vis à vis d'un ennemi supérieur et avancé technologiquement et organisationnellement. Un constat que je rapporte aux plus fervents et passionnés avec la plus grande amertume. Il n'est pas question d'impulsions ni d'émotions mais de pragmatisme et de réalisme.
Les uns combattaient en implorant les Dieux pour être accompagnés d'anges, les autres ne sont bons que dans la propagande et les mensonges, guidées par des convictions et des idéologies, des plus extravagantes et désuettes.
Je vous propose entre autres de nous édifier sur ce qui se passe, s'il se passe quelque chose, dans le conseil supérieur de l'éducation.
Je vous propose de nous édifier sur e secteur oleicole : à partir de quel nombre d'oliviers un agriculteur peut il assurer la moitié ou la totalité des revenus nécessaire à la survie de sa famille de 4 ou 5 membres parmi lesquels deux enfants majeurs sont étudiants ou chômeurs. Même chose pour les cerealiculteurs et les producteurs de dattes... en tenant compte des mauvaises années.
Je vous propose de faire une étude sur les régions dites défavorisées Tataouine par exemple qui compte tant d'ëmigrés bien installés ailleurs et qui..
La liste serait longue. '?difier les citoyens lambda sur la réalité économique aiderait à combattre le populisme.
Bon courage
Donc non ce n est pas la premiere fois c est tous les an a la meme période . N hesitez pas a verifier .
Sinon vous avez raison sur toute vos 2 eme partie , tant que l economie sera dirigez par l etat et des incapables il y aura des disfonctionnement structurel.
L etat doit seulement s occuper des sujets régaliens et faire les test des produits entrant , avec 750 000 fonctionnaires je pense qu on pourrait avoir 1 brah derriere chaque conteneur
Alors même que trois millions d'électeurs consacraient la candidature de Mr SAED il y a plus de cinq ans, cette perspective faisait défaut
Ne pas s'étonner dès lors que.fasse également défaut une gouvernance crédible et responsable
Dommage, ce projet était confronté des le départ à des cervelles coincées dans l'exclusion et le rejet du droit basique a la différence ou pour eux une seule voix ou courant doit exister. Le reste ce sont des traîtres, des assassins qu'il faut jeter dans la mer ou enterrer dans des fondations. Si la décennie s'est noircie, ca sera a cause de ces esprits. « On les a coupé l'air » disait un parmi eux.
Pour être plus clair, je ne peux imaginer une société se noircir par ce qu'elle adopte la séparation des pouvoirs, ou la passation pacifique du pouvoir (par par les tanks ou les chars), ou la constitution est un texte sacré on en touche pas sauf par les voix démocratiques non pas par les ruses, les manipulations, et les putschs.
Ce qui a noirci la transition démocratique par contre ce sont les demandes sauvages et successives de revisions salariales qui ont asphyxié les finances publiques, les grèves multiples et parfois commandes de la cours Mohamed Ali, les médias pourris (sauf quelques intègres) qui couraient derrière le buzz et donnaient la voix à des charlatans parce que ca augmente l'audimat ou ca s'aligne avec leur agenda, le ciblage constant de la démocratie comme étant la source des malheurs voire meme un complot sioniste! Imaginez, les sionistes comploter pour qu'on soit démocrates alors que leurs meilleurs amis sont tous des autocrates!!!!
Non, la décennie n'était pas si noire que ca, c'est juste la quasi majorité des esprits qui étaient noirs. Et de ce qu'on est entrain de vivre, ils refusent de l'admettre.
It is easy to consider futile what people care about if one does not have such concerns himself.
A bit of humility might do some good here.
nous on va en prison pour ... un post idiot sur facebook.
A ce niveau là, même les plus courageux déserte. C'est normal.
Quand aux tunisiens qui trouvent tout cela normal parceque complot et corruption etc ect ect/... je vous souhaite une belle vie et plein de bonheur.