
6 candidats à la présidentielle ont, jusqu'aujourd'hui vendredi 13 septembre 2019, signé la lettre ouverte de la Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM). Une lettre adressée aux différents candidats à la magistrature suprême pour l’abolition de la peine capitale.
Il s’agit de Mongi Rahoui, Hamma Hammami, Saïd Aïdi et de Mohammed Abbou qui se sont prononçés clairement sur leur position contre la peine de mort. Abid Briki a également signé la lettre approuvant l’abolition de la peine de mort ou la restriction des délits punissables par la peine capitale avec commutation de la peine à la prison à perpétuité sans bénéficier, en aucun cas d’une grâce présidentielle.
Abdelkarim Zbidi a également signé la lettre soulignant que pour les crimes abominables, une réclusion à perpétuité est incompressible.
Dans une déclarations à Bussinessnews, Chokri Latif, président de la CTCPM s'est félicité que la question de la peine de mort ait été, pour la première fois en Tunisie, au centre du débat d'une campagne électorale. Il a affirmé que la Coalition a contacté tous les candidats à la présidentielle afin qu’ils se prononcent sur la peine de mort.
Il a, dans ce sens, assuré que 5 parmi les 6 candidats susnommés ont été extrêmement coopératifs et ont adhéré à l’appel de la Coalition sans aucune hésitation.
M. Latif a, toutefois, relevé la réticence de certains candidats à accorder une réponse par écrit à la CTCPM comme Mehdi Jomâa et Selma Elloumi. Les 2 candidats ont assuré à la Coalition qu’ils étaient pour la peine de mort restreinte aux crimes terroristes et aux viols pédophiles.
Quant à Moncef Marzouki et Abdelfattah Mourou ,ils se sont dérobés d'une réponse directe à la lettre ouverte de la CTCPM tout en annonçant dans les médias qu'ils étaient pour la peine de mort.. Abir Moussi, Kais Said, Lotfi Mrayhi, Silm Riahi et Youssef Chahed se sont également prononcés contre l'abolition.
Omar Mansour et Safi Saïd ont fixé un rendez-vous pour annoncer leur position mais se sont rétractés par la suite. De même pour Elyes Fakhfakh et Saïd Aïdi. Ce dernier a cependant fini, hier jeudi, par signer en faveur de l'abolition.
Chokri Latif a, de surcroît, affirmé que Mohsen Marzouk ne s’est pas prononcé clairement sur sa position à l’égard de la peine de mort mais qu’il était, d’après ses passages médiatiques contre l’abolition de la peine capitale.
Neji Jalloul s'est rangé dans le camp des abolitionnistes, tandis que Hamadi Jebali a préconisé le rétablissement de la peine de mort et le réexamen de son exécution tout en adoptant, néanmoins, une approche globale dans la lutte contre ces crimes en traitant leurs causes et les motifs des coupables.
la CTCPM a également exhorté les candidats à ajouter l’abolition de la peine de mort à l’article portant sur le respect du droit à la vie dans la Constitution ainsi qu’à réviser la législation pénale tunisienne en vue d’abroger toutes les lois et articles qui prônent la peine capitale ou de réduire le nombre des crimes punissables par la peine de mort.
Les candidats doivent par ailleurs s’engager à ratifier le deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et appuyer l’adoption du projet de Protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif à l’abolition de la peine de mort en Afrique.
B.L
