Mustapha Kamel Nabli, ancien gouverneur de la Banque Centrale, a annoncé son intention de se présenter comme candidat à la présidentielle, dans le cadre d’une interview accordée à nos confrères du journal arabophone Assabah parue dans son édition du 3 août 2014.

M. Nabli y a retracé son parcours personnel et professionnel, sa présence au sein d’un gouvernement de Ben Ali en tant que ministre du Planning et sa démission de ce poste en 1995 ainsi que les raisons qui l’ont motivée.
« Parmi les décisions qui ont eu lieu à cette époque-là, c’était le transfert de la gestion des dossiers relatifs aux marchés publics à la présidence (…) la raison avancée c’était de superviser la commission qui en était chargée… Le résultat a été le règne de la corruption à cause des familles et des proches de l’ancien président », a déclaré M.Nabli.
Tout en rappelant d’autres points d’opposition par rapport aux décisions de Ben Ali, Mustapha Kamel Nabli est revenu sur son expérience à la tête de la Banque Centrale après la révolution.

« Je n’étais pas ministre des Finances et jusqu’à mon départ de la Banque Centrale en 2012, nous n’avions pas de problèmes de ressources financières. J’étais contre le dossier de gestion des réserves nationales de devises (…), sachant que la mauvaise gestion de ce dossier a impacté négativement sur la valeur du dinar tunisien », a ajouté M. Nabli.

L’ancien gouverneur de la Banque Centrale a déclaré avoir été victime de campagnes de dénigrement et de pressions : « Le président provisoire Moncef Marzouki a, de ce fait, refusé de me recevoir en janvier 2012… alors que je devais lui remettre le rapport de la Banque Centrale », a indiqué M. Nabli.
Interrogé sur son programme électoral, M. Nabli a déclaré être prêt à servir son pays et son peuple ainsi qu’un projet moderniste en mettant le développement parmi ses priorités.

C’est ainsi que s’est présenté le candidat à la présidentielle : « Un de mes projets, voire une de mes caractéristiques est la connaissance détaillée de la Tunisie et de ses dossiers économiques, sociaux et en relation avec les impératifs de développement… En second lieu, j’estime avoir une expérience nationale et internationale longue et variée (…) pour construire la Tunisie de l’avenir et faire revenir la confiance du peuple et celle des investisseurs. Troisièmement, j’ai les capacités de faire revenir la confiance des Tunisiens en la Tunisie, en l’avenir de leur pays et en leur environnement, en maintenant un équilibre entre les droits et les devoirs. En quatrième lieu, je crois en la Tunisie et en en les Tunisiens, sachant que ceci est le moyen d’entrée pour mettre fin à toutes les difficultés et les problèmes par lesquels nous passons. Cinquièmement, je compte regagner la confiance des jeunes et commencer rapidement à œuvrer pour combattre ses problèmes et gérer ses préoccupations et ses ambitions ».

Mustapha Kamel Nabli a accusé les opposants à Ben Ali ainsi que les différents gouvernements mis en place après la chute de son régime d’être derrière les différentes erreurs comme les conflits politiques, partisans et personnels, les décisions prises sans concertations comme la dissolution du RCD, l’affaiblissement de l’administration et du système sécuritaire, la mise à l’écart de dizaines de ses dirigeants et la marginalisation de quelques un de ses cadres importants.

« Je pense qu’il aurait fallu organiser les élections présidentielle et législatives directement après la révolution et que c’est l’assemblée qui en serait découlée qui aurait écrit la Constitution », a ajouté M.Nabli qui a conclu sur une note d’espoir quant à la période future, « loin des agendas personnels, des calculs partisans et des décisions improvisées ».