Le président de la République, Kaïs Saïed, a effectué, mardi 12 mars 2024, une visite inopinée au dépôt ferroviaire de Jebel Jeloud et à la station de métro Tunis marine où il a examiné l’état des véhicules et les conditions de leur entretien.

Dans la vidéo publiée par la présidence de la République, la visite a commencé au dépôt ferroviaire de Jebel Jeloud. Le président de la République a dénoncé l’état des locomotives, estimant que la ferraille aurait dû être vendue, d’autant plus que l’État souffre d’un manque de fer.

Le président a souligné la nécessité de mettre fin au saccage et à la corruption dont souffre ce service public « car la plupart des véhicules sont négligés et transformés en tas de ferraille rouillé et inutilisable, alors que les citoyens souffrent pour se déplacer ».

Kaïs Saïed a également cité de « nombreux exemples de corruption que ce secteur connaît depuis des décennies, notamment les rails de métro qui ont été posés après des pertes évaluées à des milliers de milliards, puis enterrés dans les rues Jean Jaurès et Louis Braille à Tunis, grâce à l'intervention de personnalités influentes au sein du pouvoir de l’époque ». Il a aussi évoqué l’achat de wagons de métro inadaptés aux stations et aux normes ferroviaires locales.

De son coté, le responsable de la SNCFT (Société nationale des chemins de fer tunisiens) a indiqué au président de la République, que le problème provient du prix de vente fixé par le ministère des Domaines de l’Etat, jugé trop élevé, ce qui a bloqué la vente. Le président de la République a affirmé que cela n’avait rien à voir avec le département des Domaines de l’Etat, et qu’il était nécessaire de mettre un terme à cette situation.

Le responsable a, également, indiqué que la SNCFT manquait de ressources financières afin d’assurer la maintenance et de finir les travaux nécessaires, notamment, au niveau des rails.

Le chef de l’État s’est, également, rendu à la station de métro Tunis marine où il a constaté l’état des wagons de métro, indiquant qu’il n’était pas possible de dilapider de la sorte l’argent des citoyens et les priver d’un transport digne, sous prétexte des réformes imposées et de la réhabilitation globale.

On rappellera que la présidence de la République a annoncé, dans la foulée, le limogeage du ministre du Transport, Rabie El Majidi et de la ministre des Affaires culturelles Hayet Guettat Guermazi.

M.B.Z