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Interview Mehdi Ben Gharbia : Confirmer l'esprit d'union nationale car les défis sont grands !
04/07/2017 | 19:59
7 min
Interview Mehdi Ben Gharbia : Confirmer l'esprit d'union nationale car les défis sont grands !

Au cœur d’une polémique suscitée notamment par le parti Afek Tounes, nous avons rencontré hier,  lundi 3 juillet 2017, le ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles et la Société civile, Mehdi Ben Gharbia. Dans cette interview, le ministre est revenu sur la « campagne » menée à son encontre ainsi que sur les sujets faisant l’actualité nationale. Interview.

 

Votre nom a souvent été cité au cours des dernières semaines, on vous accuse de corruption et on vous appelle même à démissionner. Qu’avez-vous à répondre à ces accusations ? 

Je suis une personnalité politique et comme tout politique, je dois faire face aux diffamations, aux attaques,  aux critiques et à tout ce qu’on peut dire de moi, de bien ou de mal. Je veux tout d’abord préciser que j’ai commencé à faire de la politique depuis mon plus jeune âge. Le 14 janvier, j’étais présent, avec tous les Tunisiens et je me suis engagé pour la cause nationale. Plus tard, j’ai également soutenu la guerre contre la corruption menée par le Chef du gouvernement Youssef Chahed et le projet de loi de réconciliation.

Le dossier sur lequel se basent actuellement mes détracteurs, qui m’accusent de corruption, date de 2013. Aujourd’hui, c’est sur des pages Facebook qu’on tente de le remettre à l’ordre du jour. Cette campagne intervient seulement aujourd’hui car elle est purement politique et elle a un lien certain avec les récentes arrestations qui ont lieu dans le cadre de la campagne de lutte anti-corruption.  C’est des gens qui n’ont pas pu oublier certaines choses qui datent de mon mandat parlementaire et qui pensent me renvoyer la balle en m’accusant de corruption. Le fait est qu’ils ne montrent qu’une partie du dossier, qui d’ailleurs ne m’incrimine guère, ni ma personne ni ma société. Ce qu’ils ne disent pas en revanche, c’est que l’affaire dont ils parlent est menée par Tunisair contre certains de ses agents et que ma société de FRET n’est nullement accusée de quoique ce soit. Aussi, il faut le mentionner, l’affaire a été classée par la justice et donc tout ce remue ménage ne rime à rien.

 

Que pensez-vous des déclarations de Hafedh Caïed Essebsi concernant son appel à un remaniement ministériel ?

Je pense qu’il s’agit d’une demande tout à fait légitime, il a tous les droits de demander cela, qu’il soit dans le gouvernement ou non. Mais le remaniement reste une prérogative du chef du gouvernement et c’est à lui que revient la décision. Pour ça, il devra d’abord évaluer ses ministres.

 

Dans les enregistrements fuités de sein de Nidaa Tounes, on vous a traité de "Monker" et "Nekir" [ndlr : anges exterminateurs dans la foi musulmane] Iyad Dahmani et vous. Vous expliquez comment cette hostilité à votre encontre du parti au pouvoir ?

Comme toute famille, les partis politiques aussi ont leurs petites histoires. Il y a pas mal de choses qui se disent dans les réunions... je n’ai pas à commenter sur des propos fuités, pour moi il n’y a que les déclarations officielles qui comptent et sur lesquelles je peux intervenir.

 

Certains disent que Imed Hammami vous fait de l’ombre, qu’il apparait comme étant celui qui a désamorcé la crise d’El Kamour et qu’il empiète ainsi sur vos prérogatives. Qu’en pensez-vous ?

Pas du tout. Je pense qu’Imed Hammami a fait du bon travail. Et comme tout membre du gouvernement d’union nationale, on se devait de faire cela. Tous les ministres du gouvernement travaillent en collaboration et selon une ligne politique tracée par Youssef Chahed. Je ne pense pas du tout qu’il ait empiété sur mes prérogatives car nous travaillons tous dans un seul et même objectif. C’est l’essence même d’un gouvernement d’union nationale.

 

La Ligue des droits de l’Homme a publié un communiqué dans lequel elle a exprimé des inquiétudes quant aux récentes arrestations…

On interagit avec toutes les organisations des droits de l’Homme à l’échelle nationale et internationale. Notre combat pour la lutte contre la corruption est principalement mené pour l’intérêt du pays et qui doit évidemment se faire selon le respect de la dignité humaine, des droits de l’homme et de l’Etat de droit. Tout ce qui a été fait a respecté cela y compris dans le cadre de la loi sur l’Etat d’urgence. Tant que l’état d’urgence est appliqué, toute personne suspectée sera arrêtée. Je comprends ces inquiétudes mais les  droits des suspects sont respectés, c’est pour cette raison d’ailleurs qu’ils sont assignés à résidence.

 

Qu’avez-vous à nous dire concernant votre entrevue avec Chafik Jarraya ?

Ce n’était pas une entrevue, c’est tout d’abord un citoyen tunisien qui a des problèmes de santé et qui avait arrêté de prendre son traitement. Ceci représentait un danger pour sa vie et justifiait une entrevue avec un responsable dans le gouvernement.  

 

Vous avez réussi à le convaincre de reprendre ses médicaments ? Je préfère ne pas revenir sur ça... Mais il avait refusé de prendre ses médicaments et exigé de voir un responsable politique. Notre discussion a porté sur cela, je n’ai fait que l’informer de ses droits. C’est aussi notre rôle de prendre soin de tout citoyen en résidence surveillée.

 

Quelles suites vont être données au contenu du dernier rapport de la cour des comptes ? Notamment concernant les dépassements de l’ANC et les recrutements abusifs au sein des ministères ?

Ce rapport est là pour qu’on en tire les conclusions nécessaires. La présidence du gouvernement prendra sans doute les dispositions qui s’imposent. Ce mercredi, nous serons devant l’ARP pour présenter le projet de loi de l’instance de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, nous voulons aussi installer et asseoir des règles de gouvernance transparente et nous souhaitons  que la gouvernance soit au cœur du fonctionnement de l’Etat, de l’administration, des ministères, des assemblées et de toutes les institutions. Cela est nécessaire pour pouvoir créer de la richesse.

 

Vous avez rencontré aujourd’hui le président de la République, de quels sujets avez-vous discuté ?

J’étais très ravi d’avoir été reçu aujourd’hui même par le président de la République pour présenter le 3ème rapport universel des droits de l’Homme dans lequel la Tunisie a unanimement été saluée récemment à Genève.  Il y a aussi encore des choses à faire, le chef de l’Etat pense à instaurer un code des statuts et des libertés individuelles car s’il y a eu des avancées sur les droits politiques, les droits individuels ont encore du chemin à faire. Comme vous le savez, je me bats toujours pour l’égalité de l’héritage entre les sexes, ce sera un début...

 

Pensez-vous être reconduit,  si remaniement il y a ?

Ce n’est pas à moi de juger cela. Pour ma part, j’ai toujours eu une ligne politique claire qui est en faveur de l’union nationale, nécessaire face aux défis. Malgré les progrès, les difficultés existent. Il y aura des accords avec la FMI qui devront être respectés. Il y aura des réformes structurelles concernant le financement des entreprises publiques et de la fonction publique qui doivent être entamées. Il y a aussi le problème de la compensation qui est vitale et il y a des entreprises publiques qui sont structurellement perdantes et on ne peut plus demander aux contribuables de les financer.

Il y a toute cette série de défis, à laquelle s’ajoute un taux de chômage endémique et  des moteurs de croissance qui doivent être prêts pour atteindre 7% ou 8% de croissance dans quelques années, autrement nous ne pourrons pas répondre aux attentes des Tunisiens.

Il y a aussi un sentiment d’injustice qui est encore prépondérant dans des régions de la Tunisie. La révolution, avec tout ce qu’elle a apporté comme liberté politique, n’a pas réussi à assouvir les revendications et souvent justifiées qui peuvent aussi générer un état de chaos.

Quand je vois tous ces défis, je crois encore plus en ce qu’a fait le président de la République, Béji Caïd Essebsi, en instaurant un gouvernement d’union nationale. Quant à ma reconduction, c’est au chef du gouvernement que revient la décision d’en juger, mais être reconduit ou non, peu importe. Ce qu’il faut c’est confirmer cet esprit d’union nationale et encore l’élargir parce que les défis sont grands !

 

Interview réalisée par Myriam Ben Zineb et Wided Nasraoui 

04/07/2017 | 19:59
7 min
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Commentaires (7)

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Abel
| 05-07-2017 18:06
Ces derniers temps ce type est en pleine compagne médiatique au point qu'il est devenu ridicule à tout point de vue.Il y a des proverbes de chez-nous qui expliquent son désarroi.A mon avis, le proverbe qui s'applique le mieux dans son cas est celui des coudes qu'il faut gratter!!!

CHDOULA
| 05-07-2017 15:36
Il a oublié de s'épiler les sourcils !!!

Wild bled
| 04-07-2017 23:45
Il n'y a pas mieux que Gassas pour le corriger. Mella bled.

Wild bled
| 04-07-2017 23:08
On veut des technocrates intègres, de braves gens qui aiment leur pays. Ça va être dure de les accepter.

El Chapo
| 04-07-2017 21:57
L'une des plus grandes réalisations de ce Mehdi ben machin depuis son investiture au poste de ministre ...truc: La repousse de ses cheveux et le régime minceur qu'il s'est offert .

HatemC
| 04-07-2017 21:05
Arrêtes avec tes conneries ... tu es mouillé jusqu'au coup ... intègre Nahdha ...ta vraie secte .. tu es un salafiste ... pourquoi trompes-tu les Tunisiens ??? Ton patron est Ghannouchi ...
Mon grand .. tu es un livre ouvert .. HC

HatemC
| 04-07-2017 20:37
Tu as été un salafiste tes années étudiants .. tu as changé ???
Bien sur que non ... un Salafiste ne change pas ... Tu resteras pour moi un cheval de Troie .. je ne ferai JAMAIS confiance .. compris ??? HC